Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

Ce numéro de ELLE du 31 mars 1975 était resté dans ma mémoire, tellement présent d'ailleurs que je le pensais plus récent. J'ai donc été enchantée lorsque j'ai remis la main dessus.

Aujourd'hui, une heure en moins !

Aujourd'hui, pour moi, une année en plus !

Pas pour rien que ça s'appelle Doucement le matin, ici, le cumul des deux, c'est juste... pas un cadeau. J'en ai pour une bonne semaine à m'en remettre. De l'heure, pas de l'année...

Heureusement, un printemps est toujours plein de surprises et je suis tombée hier sur des jonquilles comme je n'en avais jamais vues. On dirait des roses en plus pointu.

La même semaine où l'autre mononeurone accédait à la notoriéré  pour ses abjectes déjections verbales, j'ai appris que le presque quinquagénaire Stand by me refaisait surface grâce à Playing for Change avec un réjouissant tour de la terre des chanteurs de rue.

Et parce que pour être féministe, je n'en ai pas moins conscience que le syndrome de l'encéphalogramme plat est équitablement partagé entre les sexes, une pitoyable et cruelle tentative de rap au féminin : c'est cadeau. "Je les apprenais à parler en français", je m'en remets pas...

Très souvent, au vu de mes ELLE vintage des années 50, on s'étonne dans les commentaires de la finesse de la taille des mannequins.

La taille était marquée, selon la mode de cette époque, alors que les corsets étaient pourtant de l'histoire ancienne. Les corsets, oui. Mais sous les vêtements, c'était le triomphe de la gaine.

C'est une polémique qui enfle autour du Printemps de Bourges, lequel s'apprête à accueillir le rappeur OrelSan, auteur d'un... "texte" empreint d'une violence machiste heureusement peu commune et vers lequel je ne mets volontairement aucun lien, bon courage à ceux qui voudront gougueuliser l'immondice.

Cela étant, je ne suis pas fan de censure en général, ni de bien-pensance, et paraît que le texte d'OrelSan, c'est du second degré.

Alors OK, moi ce que j'en dis, OrelSan, mon non-ami, c'est qu'en matière de second degré (entre autres, parce que dis donc,  je suis allée écouter plusieurs extraits de ton album par pure curiosité et t'as une de ces maîtrises dans l'art d'écrire avec un balai de ch..., la vache !), en matière de second degré, disais-je, t'as juste bien des progrès à faire.

Tiens, un exemple au hasard : voilà un mec qui t'a rebaptisé Oreilles Sales et j'adore, ni plus ni moins, la manière dont il te remet tes micro-raves dans ton petit panier tout étriqué.

Et surtout, allez jusqu'à la fin de la vidéo parce que le "je te prends où tu veux quand tu veux avec n'importe quelle console (...) même une DS, je te prends, capuchon rose, on va jouer à petit poney, je vais te tôler", pour moi, je crois que ça va rester culte...

PS : ai-je besoin de préciser que le j'espère prophétique "Perdu d'avance" sur la pochette, ça me met totale en joie ?

Bon, ça suffit maintenant, chez ELLE, avec cette blouse Céline !

Mais si, la blouse Céline, celle qui a les perles attenantes au décolleté, celle qui m'a fait ressortir mon sautoir rescapé des 80's, celle qui squattait la série mode denim il y a quinze jours et qui fait cette semaine carrément la couv'.

Ca suffit !

Quoique, à bien m'user les yeux dessus, il m'est venu une idée.

Tous les trois mois je m'extasie devant la mode enfantine présentée dans le magazine Milk.

Régulièrement, je vais jeter un oeil, sur le site du magazine, à la rubrique Look de rue.

Et tous les six mois, j'atterris chez Okaïdi, parce que côté budget shopping, que je préfère de toutes façons garder pour moi, quand on a un fils qui tache et troue allègrement ses vêtements s'il ne les égare pas, on n'investit pas. D'autant que, comme à 10 ans et 10 mois il explose déjà, en longueur, la taille 12 ans, le turn-over, dans son placard, est impressionnant.

Pour ce numéro de ELLE du 27 mars 1972, Annie Jahan a dessiné et patronné à l'intention des lectrices de ELLE un assortiment de tenues 72 à réaliser elles-mêmes.

Ont travaillé sur cette série Soizic Carré et Peggy Roche (laquelle Peggy était incarnée par Jeanne Balibar dans le film Sagan). Servent de décor à cette série les graphismes de Roman Cieslewicz exposés au musée des Arts Décoratifs.

Pascal, (vous permettez que je t'appelle par votre prénom ? Même si je reconnais que je préfère cependant te vouvoyer, on ne se connaît pas, c'est vrai).

On se connaît pas mais je peux bien vous avouer que j'ai lu l'un de tes livres quand j'avais 20 ans. Oui, je sais, ça commence sérieusement à dater. Lunes de fiel, ça devait s'appeler. Et je me souviens même que j'avais enchaîné avec le Nouveau Désordre amoureux, que vous aviez cosigné avec Alain Finkielkraut. Le désordre amoureux, tu penses si ça me causait, au milieu de ce foutoir généralisé qu'était ma vie à 20 ans. Mais c'est tout ce dont je me souvienne. Je serais bien incapable d'en faire un résumé, même si je crois que ça m'avait semblé pas mal distrayant. Enfin, surtout le roman. Et surtout une fois que Roman Polanski en avait fait un film qui ne passe pas pour être le meilleur qu'il lui ait été donné de réaliser. Mais ne soyez pas fâché, tu sais, c'est tout le temps que j'oublie ce que j'ai lu, ce que j'ai vu, ce que j'ai entendu...

Et j'avais sûrement dû lire aussi votre papier paru dans ELLE en 2003, lorsque tu avais été invité à livrer votre point de vue dans une chronique que tu avais sobrement intitulée La pétasse triomphe au moment où le macho décline.

Qui décline son idendité en péril, le macho, à la manière d'un ineffable Zemmour (mais non, ne pleurez pas, Eric, grand sensible va, qui sait, peut-être qu'un jour je t'écrirai, à vous aussi ?)

En passant dernièrement le Rhin, je me suis offert le petit blouson en jean que je ne parvenais pas à dénicher en vintage.

Je ne me suis pas ruinée, je l'ai ramassé chez H&M, en le cherchant quand même un peu, puisque je suis tombée dessus au rayon enfant - au rayon ado filles, plus précisément. En 170 (un genre de taille 16 ans ?) il était parfait. Ajusté pile comme je voulais, de ce bleu clair que je cherchais sans vraiment être bleach.

Et pas cher, autour de 30 €.

Tout pour plaire, donc ?

Non.

Non, parce que franchement, c'est quoi, ces boutons ?

Pas grave, ai-je décidé en commettant mon forfait, les boutons, y'aura qu'à les customiser.