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mercredi, 03 octobre 2007
T'as ton chandail ?
Je reviens à mes fondamentaux, je relance mon petit précis du vocabulaire de la mode, pour lequel Mathilde m'est une aide précieuse dans la recherche de vocables ringards.
Aujourd'hui, après le sarrau, ce sera le chandail.
Qui parle encore de chandail ? Tout le monde est passé au pull. Même plus over.
Le chandail, ça sent les années 50, la laine qui gratte et le... pull, tricoté à la main.
Eh bien le chandail devrait son éthymologie au marchand d'ail des marchés. De 'chand diminutif populaire de marchand, et de l'ail (pluriel les aulx). Le marchand d'ail aurait porté, pour travailler, cette sorte de chose tricotée. Illustration courante du marchand tronqué, le 'chand d'habits, comme dans une chanson d'Edith Piaf (n'allez pas croire, je ne suis pas fan d'Edith Piaf et d'ailleurs tellement pas fan que j'ai zappé la reconstitution à base de Marion Cotillard), mais il se trouve que le 'chand d'habit a, par la dame, été chanté de la manière qui suit :
Dis-moi, 'chand d'habits,
N'as-tu pas trouvé,
Parmi le lot de mes vieilles défroques
Que, ce matin, je te vendis à regret,
'Chand d'habits, parmi elles,
N'as-tu trouvé, tout en loques,
Triste, lamentable, déchiré,
Un douloureux cœur abandonné ?
Avec de telles références, j'ai bien peur que pour le chandail, ce soit mort. Il sera difficile de le fashion-réhabiliter.
Pour illustrer cette merveilleuse note de flemmasse, un délicieux chandail oversize en cachemire et soie signé Stella McCartney (545 €) et tiré du ELLE paru ce lundi. Encore, eh oui. Flemmasse, j'ai dit.
15:10 Publié dans Petit précis de vocabulaire de la mode | Lien permanent | Commentaires (23) | del.icio.us | Facebook
mardi, 02 octobre 2007
La vie est pleine de pantalonnades
Ce qu'il y a de bien, quand on attend longtemps chez le médecin de - presque - bon matin, c'est que ça laisse le temps de décortiquer le ELLE de la semaine. Quand on a pris soin de le plier dans son sac, parce que dans la salle d'attente, les ELLE datent généralement de 1994. Porteuses de pochettes, tant pis pour vous, il vous reste donc à vous contenter de cette sorte de ELLE vintage, chez votre médecin... Et donc, me voilà pour le coup incollable sur le pantalon. Quoique à la réflexion, non. C'est l'année du pantalon. Mode d'emploi pour tous les corps à tous les prix braille la Une pour nous appâter cette semaine.
En passant vite fait, j'ai repéré la pub du Levis 481 Boyzee slim fit. Ou la nouvelle coupe slim garçonne 481 à partir de l'original. Le slim est out mais le slim est partout. Même si Levis, bon. Mais je tiens quand même beaucoup à mon 571. Pas garçonne mais tant pis. Slim. Bref.
Canon en pantalon ! Avec trois silhouettes en pantalon large pour commencer. Sophistiqué, féminin et joyeux. Je vois la page et pas contrariante, je trouve canon cette féminité en faux négligé. Au deuxième coup d'oeil je me dis qu'on doit se prendre vite fait les pieds dans l'ourlet, que quand il pleut ça vire juste dégueulasse et qu'à moins d'être mannequin planétaire, tout ce qu'on croise va penser qu'on a des poteaux pour jambes pour avoir ainsi besoin de les planquer dans un truc pareil. Je tourne donc la page.
Je passe alors au vrai mode d'emploi. Le pantalon taille haute est pour moi. Si c'est pour faire genre Katharine Hepburn je ne demanderais pas mieux, moins la capeline.
Et je suis d'autant plus emballée que je me demande s'il est bien nécéssaire de connaître le tregging proposé en bas de page. Un mix entre pantalon et legging qui aurait l'air d'un slim ? Cette inflation de termes est grotesque et les photos données à titre d'exemple sont toutes plus repoussantes les unes que les autres. Je tourne la page.
C'est le jodhpur ! Je passe mon tour. J'ai déjà dit tout le bien que je pensais d'un truc qui donne l'air d'avoir une culotte de cheval à celles qui n'en ont même pas. Je tourne la page.
Un pantalon d'homme. Pourquoi pas ? En plus il paraît que ça va à tout le monde. Et c'est top avec des richelieus (avec un S dit ELLE) que je n'ai pas encore. Et avec plein de bijoux. Je valide. Je décide d'ignorer le smocking et je tourne la page.
Et voilà le semi-pantalon. ???!!! Je lis et je relis. Pas vraiment un bermuda, pas vraiment un pantacourt. Je sens l'arnaque. Le truc pas vraiment. Pas franc du collier. Je suis semi-emballée. Même avec une silhouette Dries Van Noten (j'adore Dries !) je reste semi-emballée. Très très semi. Et quand je lis "Pour peu qu'on l'aménage selon sa morphologie, il se montre arrangeant avec toutes", je crains qu'en fait il ne se montre conciliant avec personne. Le genre de semi dont on nous dira dans six mois que c'est un repoussoir absolu. Sont comme ça, à ELLE. Dans le doute, je m'abstiens. Je tourne la page.
Le pantalon cigarette. Pour les petites et moyennes ? Suis moyenne grande ou grande moyenne ? Je ne tranche pas mais j'oublie. Surtout avec la pochette et les ballerines. Pas pour moi. Me faut un sac à bordel, des richelieus et des low-boots. Mais me tailler un costard à féminiser sans la jouer buisness girl ("on oublie les rendez-vous d'affaire pour les rendez-vous galants") c'est tentant. Surtout avec de la mousseline et des talons obli comme préconisé. Je retiens l'idée. Et je tourne la page.
Une combinaison ? Juste pour celles qui ne font jamais pipi ? Je tourne la page.
Mode d'emploi, c'est fini. C'est vrai que tout y est passé. Le large, le skinny, celui de l'homme, le costard, le semi et la combi. Trop de tendances tue la tendance, et là, je crois bien que plus que jamais, on fait ce qu'on veut, en fait.
Tant mieux.
Ah, j'oubliais, il y a aussi les tartes. La démonstration, à base de personnalités, que le pantalon c'est tellement mieux. Kylie Minogue a une taille ce qui ne se voyait pas en robe blouse. Ben non, en robe blouse, ça se voit pour personne. N'empêche, au printemps, on aurait toutes dû avoir l'air de femmes enceintes et ELLE trouvait ça très bien.
Le smocking androgyne féminise Kirsten Dunst. Bah oui. Dans le premier cas c'est surtout sa pose de potiche qui la handicape, moi je crois. Et le bleu Klein, quand même pas évident.
La beach babe Cameron Diaz est encore plus sexy en slim. Mouais. C'est sûr c'est mieux. Moi là, pour dire, le beach j'aurais été limite de pas l'orthographier comme ça. Mais la robe de gauche est tellement too much. Et puis de quand datent ces photos ? Des escarpins comme ça, ils en sont presque à les brader chez Bata de ma ville que j'aime pas...
13:15 Publié dans Fashionneries | Lien permanent | Commentaires (29) | del.icio.us | Facebook
lundi, 01 octobre 2007
De la planète Nomi
On risque de croire que c'est un peu la semaine des Freaks, ici. Tant pis. Je suis tombée l'autre soir par hasard sur Arte sur un documentaire consacré à Klaus Nomi, compatriote de No Bra et largement aussi barré qu'elle. J'ai donc loupé le début, je dois même en avoir raté un bon morceau, si j'en crois le programme, je n'ai donc vu que la fin. La séance de rattrapage sera pour le 6 octobre, lors d'une rediffusion à 3 h du matin.
Avec sa dégaine de clown tragique, Nomi a connu une fin particulièrement terrible. Il est mort du sida, qu'on appelait encore le "cancer gay". Et il est mort très seul. Pas très fiers, d'anciens amis admettent face à la caméra ne pas être allés le voir à l'hôpital, par crainte de cette maladie alors encore très mal identifiée.
"Les gens pensaient qu'il venait d'une autre planète. Lui aussi d'ailleurs", résume Ron Johnsen, qui fut son producteur. Figure du New York underground, découvert par David Bowie, Klaus Nomi, avec son art de mélanger la pop et l'art lyrique et sa voix hors du commun, a accédé à la notoriété en 1981 grâce à l'album intutulé Klaus Nomi. Son second album Simple Man, est sorti en 1982. Il est mort en 1983. J'avais les deux albums. Je lisais Actuel, aussi, dont le créateur, Jean-François Bizot, est mort tout dernièrement. Mais je ne ferai pas de rubrique Actuel vintage, ces magazines-là, je ne les ai plus. Actuel faisait passer le vent nouveau de la création, de l'évolution de la société. C'est dans Actuel que j'ai appris la disparition de Klaus Nomi. Dans un entrefilet qui laissait entendre que sa maladie était incompréhensible parce qu'il vivait pourtant "en bon père de famille".
Pour dire où on en était encore, en 1983...
01:25 Publié dans C'est que mon avis | Lien permanent | Commentaires (12) | del.icio.us | Facebook