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mardi, 11 décembre 2007
Comme un air de gimmick
A peine je feuilletais le ELLE de la semaine que déjà je pensais à Violette. Eh oui. Violette qui me demandait la semaine dernière si quand même j'avais pas l'impression que c'est tout le temps la même chose, de semaine en semaine, le ELLE ? Si. J'ai l'impression. Bon, OK, cette semaine, je n'ai pas repéré de veste Balenciaga assortie d'un jodhpur. Mais peut-être, j'ai pas bien regardé ?
Donc, question gimmicks, j'ai noté :
L'eye-liner. La rédac' y tient tellement, à l'eye-liner 2007/2008, qu'elle a lancé un sondage sur son site internet. 53 % de celles sui ont pris la peine de répondre sont pour.

La fourrure. Elle est là chaque semaine. Cette fois, c'est en déco. Avec un titre des plus classes : Du poil partout. Pour un peu, il y avait de quoi titrer Du poil autour. La semaine prochaine ?

Les il-faut-il faut pas. Et la question de l'âge du capitaine. Les deux ensemble, pour savoir que faire en matière de couleur de cheveux. Plus l'âge avance et plus on adoucit. Même sans CAP de coiffure, je savais ça.

Les badges. Ca marche, sur moi, ce matraquage. Il y a trois semaines, je voulais une machine à badges. J'en veux une, encore et toujours, même si je reconnais mon lectorat a bien oeuvré pour m'en dissuader.
Quoi d'autre ?

Kylie Minogue raconte son parcours de combattante du cancer. J'avoue que je ne l'ai même pas lu. La photo me fait peur. Comme une sorte d'Ophélie Winter qui aurait croisé Madonna d'il y a 20 ans. Mais il n'y avait donc aucune autre photo disponible ?

Dans le genre grosse rigolade de la semaine, dans la même veine que le récent La hutte finale avec ses caricatures d'écolos, voici les accros à la danse cow-boy. Sur la photo, deux soeurs boulangères qui se croient au Far-West dès qu'elles ont fermé boutique, sous le nom d'Eagles Dancers. C'est vrai que c'est drôle. Mais on sent quand même pas mal qu'il y a foutage de gueule de qui ne fait pas partie du lectorat, ou de ce qu'on imagine être le lectorat, depuis ELLE. A force de croiser chaque semaine ou presque de tels "phénomènes", on finirait presque par se lasser ?

La série de mode est passable. Quelques belles ambiances de nuit.

La leçon de mode de Julie Gayet est une bonne idée. Parce que Julie Gayet s'intéresse vraiment à la mode, qu'elle s'est rendue au festival d'Hyères, qu'on sent sa démarche sincère. "Ce qui m'intéresse avant tout, c'est le vêtement ! Une étiquette griffée ne m'a jamais fait rêver. Je cherche toujours à découvrir de nouveau créateurs." Elle évoque les créateurs qu'elle porte et qu'elle aime, Richard René, ex-assistant de Jean-Paul Gaultier, Margiela, découvert grâce à sa "copine Audrey Marnay", parle de son coup de coeur à Hyères ce printemps pour la Suédoise Sandra Blacklund. Ce qui ne l'empêche pas de s'habiller aussi chez H&M, qu'elle appelle le "voleur de créateurs".
Et vive le slim, encore et toujours, hein Julie ?

Quatre filles à la page proposent leur choix de livres genre cadeau de Noël. Outre le fait qu'Isabel Marant est celle avec laquelle je me sens davantage en affinités (les autres sont Julie Andrieu, Olivia Ruiz et Daphné Roulier), je note qu'elle a choisi le livre Le Gant, que j'avais déjà repéré.

Pour une fois la présentation des parfums sort de l'ordinaire. Mon goût de la kitscherie est comblé avec ces photos qui semblent avoir été prises - par Martin Parr, tout de même ! - au rayon bibelots de chez Emmaüs.

Finalement ce que je préfère en ce moment dans ELLE, ce sont les pages déco. Qui ne sont certes pas plus intéressantes que celles de Milk, dans la veine recyclage, bouts de ficelle et nostalgie de l'enfance. Mais je finis par être indulgente.

Tout de même, le coup du meuble customisé, ça fait quelques années que je pratique, ma chaise noir et or n'en étant que le dernier exemple en date.

Mais le Noël sans se ruiner avec ses guirlandes de papier, me ravit.

Même s'il n'a pas grand chose de commun avec mon sapin de Morticia Adams. Celui que je présenterai demain. Si tout va bien.
00:55 Publié dans Fashionneries | Lien permanent | Commentaires (36) | del.icio.us |
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lundi, 10 décembre 2007
Mode en noir et blanc le 10 novembre 1961

La couverture donne le ton de ce très graphique numéro de ELLE du 10 novembre 1961. Un manteau signé Jacques Anquetil, aux énormes carreaux noir et blanc.

Côté people, Claudia Cardinale apparaît les cheveux teints en noir jais et coupée à la garçonne pour les besoins du film de Mauro Bolognini, Sénilité, tiré d'un roman réaliste d'Italo Svevo et situé dans les années 1925.

A Venise, vient d'être révélée au grand jour l'idylle de Jean Seberg et Romain Gary. On les a vus sur le Grand Canal et l'Italie verra peut-être un mariage, rêve déjà ELLE.

Les pages suivantes sont consacrées à cet étrange muet qui depuis 15 ans fascine les foules du monde entier, mais que torture le drame des génies incompris : le mime Marceau. "Il y a du gitan en moi, j'ai besoin des routes, je veux vivre dans l'inquiétude" confie-t-il alors à ELLE.

Côté mode, ELLE offre un répertoire des petites robes.

Follement appétissantes, modestement princesse elles sont rigoureusement 62.

Le noir et blanc tient les promesses de la couverture sur une dizaine de pages. Pourquoi ? Il était là, latent, installé dans l'habitude. Soudain, il craque et sort de sa réserve (à Paris cette semaine, 110 boutiques ont misé sur le noir et blanc). C'est un collier de jais, une mousseline blanche, une fourrure noire, un mètre de satin blanc (il peut beaucoup pour vous).


Un patchwork de photos présente quelques sources d'inspiration, parmi lesquelles Brigitte Bardot et Juliette Gréco. Posées de biais, les photos de Peggy, mannequin qui vient d'épouser Claude Brasseur, de Dorian Leigh, directrice d'une agence de mannequins, mère de cinq enfants, et d'un tricot rayé italien. Le Bon Magique de la semaine précédente est proposé en rappel : une botte noire prête à conquérir le reste de la page blanche.

De la fourrure ces damiers ? Mais oui. Kalgan noir, kalgan blanc : c'est en somme de la fourrure clignotante. Signée Nina Ricci. A droite, la veste est en mohair noir, tricoté à grosses côtes entièrement ouatiné et doublé de pongé de soie, le col est en renard (Jane Lend).

Emprunter au rayon hommes, ELLE le faisait déjà en 1961 : métissé noir et blanc, le chandail tube et raglan (85 F pour un ELLE à 0,70 F soit 279 € pour un ELLE à 2,30 €) a été choisi au magasin Brummel, devenu le Printemps de l'Homme depuis 1999. Quant à la robe en laine fine de Korrigan-Lesur (185 F), on l'amuse d'un collier bicolore.

Noir, brasillant, ensorcelant et même aveuglant, le tailleur est en dentelle de cellophane et les poignets de renard noir. Il est signé l'Atelier et est vendu 410 F.

Même les petites filles s'y mettent, au noir et blanc. L'un des boléros des jumelles est bordé d'imitation hermine, l'autre d'imitation loutre. Shémas et explications sont offerts aux mamans prêtes à les coudre.

Noir et blanc toujours, la fourrure que l'on peut mettre sur tout et partout, déclinée en toque ou en cagoule.

En novembre, on pense déjà à Noël. Parmi les 25 cadeaux à faire avec coeur... et vos dix doigts, un chat pochette coussin, un tapis marelle et une maison portative pour le chat.

Côté déco, un choix de canapés double jeu créés pour les appartements surpeuplés.

Côté santé, "La mode des voix graves peut rendre aphone" menace Annie Carillon. "Une femme moderne sur trois finira peut-être sa vie aphone. Parce qu'elle veulent imiter les hommes, parce que'lles deviennent "des chefs" les femmes ne pourront bientôt plus rien dire, même pas "je t'aime". Face à une telle menace, les lectrices sont invitées à faire faire de l'exercice à leur voix. "Ciel ! Si ceci se sait, ces soins sont sans succès." J'en reste évidemment... sans voix.
Vivement lundi prochain !
00:05 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (26) | del.icio.us |
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