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vendredi, 04 janvier 2008
Cherche veste noire pour blouse blanche
BérANGEre la Fameuse n'a pas usurpé son pseudo. Et quand elle vide son placard, elle ne fait pas les choses à moitié. D'autres blogueuses peuvent en attester. Lorsque j'ai reçu la photo de la blouse-tunique blanche brodée Isabel Marant dont elle voulait se séparer, j'ai tout de suite pensé à Material Girl, qui venait d'en trouver une somptueuse à la braderie de la marque. Un blouse qui lui rappelait celle de sa grand-mère, trop fragilisée pour qu'elle puisse la porter. Une blouse brodée dont elle disait qu'elle serait "une tuerie pour adoucir une silhouette bien rock". Je n'avais pas plus tôt signifié mon craquage que BérAngère la Fabuleuse avait déjà déposé le paquet à la Poste.
Cette blouse est si belle que je me verrais bien la porter telle quelle.
Avec juste un jean et un peu de soleil pour jouer d'ombre et de lumière sur ses broderies. Mais par les temps qui courent, mieux vaut y renoncer sous peine de pneumonie garantie.
Sans grande conviction, je l'ai donc accessoirisée d'une veste en agneau chocolat, d'une ceinture tressée et de mon pendentif Red Vintage Circus.
C'est en attendant mieux.
Le mieux ? Une veste noire qui me fera la silhouette bien rock. Je compte fermement sur les soldes pour me permettre de m'en (em)parer.
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mercredi, 02 janvier 2008
Des foulards et des doudous
Bon, il faut bien le dire, je n'étais guère motivée par le ELLE de la semaine. Sorti lundi, il paraît déjà tellement de l'année dernière. Et il était d'ailleurs déjà très l'année dernière avant même le passage à 2008. Une fois de plus je me suis demandé pourquoi les ELLE d'il y a quarante ans me semblent tellement plus passionnants, passionnés et novateurs que ceux d'aujourd'hui. Tellement moins radoteurs, aussi... C'est ELLE ? C'est moi ? C'est nous ? Mes lecteurs ont souvent l'air de penser comme moi, et je ne crois pas que ce soit seulement pour me faire plaisir. Donc ce ELLE de la semaine auquel je viens en retard pour cause de Nouvel an, je l'ai feuilleté lundi, et mercredi soir, je ne savais déjà plus grand-chose de ce qu'il y avait dedans.
Et puis j'ai pensé à Catherine, qui n'avait pas l'air de douter de ce que j'allais en causer, et puis j'ai pensé à Flo, Flo qui est in NYC et qui serait peut-être contente d'avoir un peu de parfum de ELLE français, même quelque peu éventé ?
OK, allons-y !
Dans une semaine, le grand rush aura eu lieu : le premier jour des soldes. Comme à chaque fois, ELLE nous livre un plan de bataille et est allé pour cela demander leurs trucs à quelques modeuses averties. Parmi lesquelles Galliane, oui, "notre" Grande Fille Modèle de Galliane, blogueuse fashion, qui avoue qu'elle interviewe les vendeuses, pour connaître le montant des réducs avant les autres. Ca aide, sûrement, pour établir un budget. Sauf que, je l'avoue, je suis infoutue d'établir un budget. Ou plus exactement, je suis capable d'en établir un, mais quant à le tenir... Une qui m'a proprement sidérée, c'est Laurence, avocate stylée et organisée. Organisée ? C'est rien de le dire. "J'emporte une seule chaussure à talon dans mon sac pour conceptualiser ma pulsion acheteuse au cas où je tomberais sur une robe".
Conceptualiser ma pulsion acheteuse ? Au prix d'un effort considérable, je parviens peut-être à conceptualiser ce que ça peut bien vouloir dire. Enfin, tout ce que je retiens finalement du plan d'attaque soldes, c'est qu'il propose un ordre de bataille théorique somme toute bien connu. Et qui reste le plus souvent à l'état de voeu pieux, pour ce qui me concerne... Quant aux illustrations de l'article, pourquoi donc avoir choisi Paris Hilton, Victoria Beckham et Nicky Hilton pour icônes soldesques ? On ne les verrait donc pas assez le reste de l'année, pour l'ensemble de leur oeuvre ? Sans parler du look Balenciaga, qu'on nous refile une nouvelle fois, muni toutefois de ses nouvelles étiquettes.
Reste au moins l'image du perf' Schott, celui qui sera soldé 227,50 € chez Kiliwatch et que Bam-Lisa a arraché pour beaucoup beaucoup moins que ça en belle version vintage dans une broc de quartier de notre ville qu'on n'aime pas.
Rien à faire, je préfère le perf' à la doudoune. Même Moncler. Même ceinturée. J'ai comme un doute sur l'aspect pratico-pratique de la chose. Et je ne suis pas persuadée que l'effet soit forcément flatteur pour le tour de taille...
Ou alors avec une robe de cocktail ? La robe 2008, paraît-il. Trois saisons qu'on en voit et qu'on en revoit, de la robe. On l'habille d'un effet cocktail, pour un nouveau tour de piste ? Eh ben non, je n'y étais pas. Il ne s'agit pas de détourner la robe cocktail de son usage premier degré. Mais de l'arborer dans les vernissages. Bien, bien.
Je ne suis pas le genre tête de série. J'aurais dû m'en douter. Je ne regarde pas de séries. Je ne me coiffe pas comme leurs héroïnes non plus. Et alors surtout, surtout pas avec le bol de Purdey. Celui qui exige la bonne longueur pour éviter l'effet troubadour. Qu'en termes choisis ces choses-là sont donc dites.
Même les pages déco n'ont cette fois pas trouvé grâce à mes yeux. L'hôtel Amour, on l'a vu et revu. Et puis le papier fluorescent et la moquette qui envoie direct chez l'ophtalmo, c'est bien.
Mais c'est bien à l'hôtel, justement.
Pou sauver ce numéro du naufrage, il me reste les reflets d'icônes.
Le look gavroche de Mia Farrow, à refaire ne pantalon Isabel Marant.
La mini chérie de Birkin, en BA&SH.
La bohème luxe de Twiggy, en foulard Epice.
La gitane chic de Bardot, en robe Maje et foulard Hermès.
Et surtout, surtout, le dandy Carnaby de Marianne Faithfull en veste Givenchy et lunettes Mango.
Ah, et aussi, pour parler à mon côté regress trip, les doudous d'adultes. Helena Noguerra et son Dumbo, qu'elle a consenti à prêter à son fils.
Et puis Thomas Dutronc et son édition originale d'Astérix, qui appartenait à son père. Minute people : Thomas, je l'ai croisé dans la "vraie vie", le temps d'une fête dans ma ville que j'aime pas où il était venu en invité de dernière minute sans faire de chichis. Alors le doudou bouquin, ça ne m'étonne pas de lui.
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mardi, 01 janvier 2008
Brigitte Bardot le 30 décembre 1965
Brigitte Bardot est en couverture de ce numéro du 30 décembre 1965, tout comme elle l'était déjà, le 24 décembre 1964, puis le 16 décembre 1965, avec Jeanne Moreau. Dans les trois cas, pour ce qu'on appelait pas encore la "promo" du film de Louis Malle, Viva Maria.
ELLE se livre à une petite rétrospective de l'année 1965, l'occasion d'en remettre encore une louche sur le film: L'impossible réalisé par Louis Malle sous le ciel du Mexique. New York et Paris éblouis sous le même feu d'artifices. Cet impossible souligné à l'envi ferait presque passer les deux actrices pour caractérielles... La rétro présente aussi Françoise Sagan, 30 ans, dont le sixième roman Chamade, s'est vendu à 300.000 exemplaires, Marguerite Duras, qui aligne trois pièces de théâtre, deux films presque terminés et un roman à paraître, Flora et Benoîte Groult, qui lancent Féminin Pluriel, Christophe, 20 ans et nouvelle bombe de la chanson avec Aline et les Marionnettes et les bottes blanches de Courrèges, coup de tonnerre géométrique dans la mode.
Mais 1965, c'est aussi la première élection du président de la République au suffrage universel, qui a vu de Gaulle triompher de Mitterrand et qui a été la conclusion d'une année où les femmes, au premier plan ou non, ont constamment joué un rôle immense.
Immense peut-être, mais pas encore assez aux yeux de Benoîte Groult, qui, sans sa soeur Flora cette fois, entend tordre le cou (déjà !) aux ravages du jeunisme. Auparavant dans les grands magasins, indique-t-elle, au quatrième étage, on trouvait tout pour la femme. Il n'y a pas si longtemps, qu'on eût 20 ans, 30 ans, 40 ou 60, on était une femme tout court et on allait au quatrième en bloc. Mais aujourd'hui la femme se débite en morceaux. Il y a les morceaux de roi (ils ont toujours consisté en jeunes bergères...) et les bas morceaux ! Elle constate l'apparition d'un troisième sexe : les filles. La Fille. C'est elle qui inspire les couturiers, les auteurs et les chanteurs. On ne dit plus comme en 1900 : "J'ai rencontré une femme exquise" mais "Je suis avec une fille sensass ". Mon territoire à moi, qu'on désigne pudiquement comme "une plus de trente ans" - me faisant aimablement comprendre que le chiffre 40 est inavouable - mon territoire s'amenuisait chaque saison ; mais en cette fin d'année, j'ai découvert que j'étais désormais réduite à une portion congrue : celle d'une parente pauvre. Les rayons femme sont désormais classés par âge, regrette-t-elle. Ce n'est plus le Tout à 100 F mais le Tout à 20 ans. D'énormes étiquettes, pancartes, écriteaux, panneaux, vous précisent sur l'air de "J'ai du bon tabac, tu n'en auras pas" que tout ce qui est étalé là, tout ce qui est drôle, nouveau , bien présenté, vivant, n'est pas pour votre fichu nez. Elle termine sur une note d'optimisme : "Les modes passent et la didacture de la jeunesse comme toutes les didactures, aura une fin."
J'aimerais bien savoir ce qu'elle en dirait aujourd'hui en se relisant, Benoîte. Elle qui, à la fin du mois, atteindra 88 ans...
ELLE est donc parti à New york avec Brigitte Bardot. On y présente, dans le plus grand cinéma de Times Square, un grand film français et parlant français.
Un vrai grand truc que ni Darrieux, ni Morgan ni même grand-papa Maurice Chevalier n'étaient parvenus à faire jusque-là.
Et Brigitte a conquis l'Amérique - et les Américains - par son naturel. Le contraire d'une star, quelqu'un qui vous regarde dans les yeux et qui fait des réponses bien plus drôles que les questions qu'on lui pose. A la sortie de la première au cinéma Astor, c'est de la folie. On ne voit d'elle que deux yeux plein d'effrois. Les policiers bousculent les gens qui hurlent. Plusieurs projecteurs grands comme des roues de camion sont braqués sur ce spectacle extravagant : celui d'une jeune femme de 31 ans provoquant une hystérie collective, uniquement parce qu'elle est belle. On ira jusqu'à retrouver un admirateur caché dans sa voiture...
A New York, Brigitte Bardot fait la vamp. A la Marlène Dietrich en fourreau noir, à la Grace Kelly en ligne tige, à la Ava Gardner dans un somptueux manteau de lapin et à la Jean Harlow sur... une peau d'ours. La plus belle des belles qu'une bête ait jamais portée.
Côté déco, on joue le métal, avec un lit d'autrefois et un miroir mexicain (120 F pour un ELLE à 1,20 F, soit 230 € pour notre ELLE à 2,30 €).
Et on fabrique soi-même sa bibliothèque, à base de tringles de métal.
Se maquiller brillamment mais discrètement, ça peut être à l'aide d'un col bijou. Créés par Vermon et paco Rabanne, ils sont cousus sur une mousseline et à éxécuter soi-même.
Côté mode, une robe plus veste meilleure formule pour n'importe quelle vraie femme bien féminine.
Juste à coudre, un manteau, en un peu plus de trois heures et pour 99,50 F. Il est en ratine de laine marine, rouge vif ou blanche. Le pantalon assorti, mêmes couleurs, est en loden. La pochette de fournitures coûte 39,50 F.
Le Bon Magique est pour Monsieur. Un blazer d'intérieur, c'est la nouvelle façon - jeune - d'être élégant à la maison. La coupe a été étudiée par Bernard de Quatrepingle. Le blazer est réalisée en Rhonel à rayures "club" anglaises et pourra aussi jouer les vestes de printemps pour 163 F.
Vivement lundi prochain !
17:30 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (41) | del.icio.us | Facebook