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mercredi, 21 mai 2008
De la pub en mai 68 # 1
La pub est très présente, dans le numéro de ELLE du 6 mai 1968. Elle est le reflet de la mode de l'époque et parfois, elle ne sait même pas à quel point.
C'est le cas des robes Jolimai, qui ne croient pas si bien porter leur nom. Et qui sont fières d'afficher qu'elles sont en Velicren*.
Les matières nobles ne sont pas à l'honneur. Ce qui est mis en avant, ce sont les innovations techniques des fabricants de fibres textiles. Le Tergal, désormais honni, en 1968, ça en jette.
Et le shift ?
Les temps ont fini par changer, mais qui, aujourd'hui, se souvient de ce shift ?
Pourtant, le shift en question n'était pas dépourvu de charme.
Il n'y a pas que Levis dans la vie. En 68, Wrangler entend le faire savoir.
Quand aux hommes, ils sont invités, au dos du magazine, à se la jouer Dallas.
Les Petites Sym portent des robes baby ou des bermudas.
Et les encore plus petites, comme moi, elles mettent quoi ? En mai 68, j'allais à la maternelle en Carabi, je me souviens très bien du nom de cette marque, même si j'ai oublié les vêtements, j'étais déjà très (trop, dirait peut-être ma mère) attentive à ce qu'on me collait sur le dos. Et vu le slogan, Toujours du bon côté de la mode, j'ai finalement assez envie de m'en souvenir.
Avec l'approche de l'été, Rasurel rappelle qu'il ne faut pas se tromper de maillot.
Quant à la lingerie, incroyable comme tout le monde donne dans le panty. Comme chez Dim, qui évoque déjà les bas Dim-up, mais ne les montre pas.
Warner est convaincu que ses dessous sont adaptés à la vie moderne.
Les opticiens se mobilisent pour l'amélioration de la vue et prouvent que le combat ne manque pas forcément de fun.
Côté beauté, Gemey est fier de vivre avec son temps.
Et Chanel... sera toujours Chanel.
Du papier peint, des couches et des clopes : voilà le menu du prochain épisode de pub vintage 1968.
*Velicren FR ® : nom d'une fibre modacrylique; voir textile à comportement au feu amélioré. Source Institut français du textile et de l'habillement.
00:10 Publié dans De la pub, mais... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : mode, pub, vintage | del.icio.us | Facebook
mardi, 20 mai 2008
Double exemplaire
Début avril, je m'étais laissée aller à une Promoderie aux rayures marine. Une belle affaire.
Elle se prête à de multiples superpositions en cas de temps maussade. Elle est idéale lorsqu'il fait chaud, ample et légère. Une si belle affaire que j'ai couru en racheter une autre semblable, mais toute blanche, celle-ci, se prêtant encore à davantage d'interprétations.
Non ceinturée. Avec une touche de orange et rose, mon tandem gagnant du moment.
Ceinturée d'un foulard, histoire de pas faire comme les autres.
Associée à des tons plus neutres, les jours de passe-partout.
Tout lui va, elle est toujours partante.
C'est bien aussi, quand c'est simple.
00:12 Publié dans Fashionneries | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : mode | del.icio.us | Facebook
lundi, 19 mai 2008
Festival de Cannes le 6 mai 1968
Les événements commencent à peine à se précipiter, à l'heure du bouclage de ce ELLE du 6 mai 1968, et nul ne se doute alors que le Festival de Cannes sera annulé.
Le cinéma est donc à l'honneur, avec notamment le film qui représentera la France à Cannes. Les Gauloises bleues, tel est le titre du premier film de Michel Cournot. La vedette de son film est sa compagne Nella Bielski, Soviétique de 28 ans, ici avec leur fils de deux ans, Ivan.
Ce n'est pas un film autobiographique, même si l'auteur dit avoir choisi son titre en hommage aux Gauloises fabriquées à Orléans, les meilleures. Bruno Cremer et Annie Girardot font partie de la distribution.
Autre vedette de ce film, Georges Demestre, 6 ans, un petit Tzigane issu d'une famille d'origine roumaine, de la tribu Lovana, ce qui signifie marchands de chevaux. Ivan habite avec ses parents et dix de ses frères et soeurs à Colombes, dans deux anciens autocars qui sont très proprement tenus, avec télé, réfrigérateur et machine à laver. Lorsque le réalisateur lui a annoncé qu'il allait jouer dans son film, Georges a répondu du tac au tac : "Si j'veux".
Deux autres films français sont invités au festival de Cannes. Danielle Darrieux fait son retour dans son 75e film, premier long métrage de Dominique Delouche, assistant chéri de Fellini, d'après le roman de Stefan Zweig "24 heures de la vie d'une femme".
Un comédien exceptionnel dans un rôle digne de lui : Claude Rich, dans le dernier film d'Alain Resnais "Je t'aime, je t'aime".
Marlyse Schaeffer est allée à la rencontre de François Truffaut, cinéaste et moraliste mais aussi un adolescent de 36 ans qui vit une passion depuis l'âge de 12 ans. Passion pour le cinéma, évidemment.
Claude Le Roux, sur une quinzaine de pages, fait le point sur la vie moderne. Au chapitre de l'automobile, il prend les paris. Il y a de fortes chances que vous soyez au volant d'une voiture électrique dans dix ans. En ville, ce sera le véhicule idéal. No comment. En photo, le prototype de la Rowan, carrossée par Ghia. Qui , 25 ans avant, a comme déjà un furieux air de Twingo.
Côté mode, les insouciantes s'arrachent les infroissables. Les robes rayées sont les célèbres Gadging en Dropnyl Hélanca. Il s'en vend quelque 100.000 par an.
Et toujours de l'Hélanca Dropnyl pages suivantes pour la robe à petites fleurs naïves. Sur la robe écossaise, l'écharpe nouée est en Arnel texturé, triacétate américain qui progresse en France de 25 % par an depuis 64.
On jurerait du twill de soie ? Eh non, c'est du Schap's Woven Tergal, dernier né des textiles miracles français.
Une robe gaie pour se sentir tout de suite ne vacances, elle est signée Christina Ballaban pour Mac Tac et se porte avec un bracelet Miss Dior.
Facile à vivre, la maison extensible de l'architecte Paul Quintrand épouse le paysage et grandit avec la famille. Conçue pour une fabrication en grande série, elle n'est pas chère du tout.
Pour l'été, on choisit des lampes gaies comme des lampions qui permettent d'improviser des éclairages spectaculaires à peu de frais.
Plutôt que de jeter des pavés, ELLE propose de décalquer des fleurettes sur de la vaisselle en bois. C'est gentil, sans prétention, passe-partout.
Henri Miles a mis au point une technique d'interrogatoire du cheveu. Maurice Le Normand a classifié les méthodes d'investigation capillaire. A ces deux détectives, ELLE pose douze questions. On apprend qu'il y a des groupes de cheveux, comme pour les groupes sanguins.
La ceinture se taille la part belle. Elle était absente depuis plusieurs saisons mais prend sa revanche. En cuir blanc, à boucle ronde, elle est signée la Bagagerie.
Les quatres autres sont de Saint Laurent, Paco Rabanne, Miss Dior et Andréa.
Le Bon Magique se coupe en quatre. Chandail, tailleur pantalon ou tailleur jupe, quatre pièces à mixer. Le chandail est rayonnant, c'est parce qu'il est en jersey de rayonne. Le tailleur est en lin de Myogastel, lavable et irrétrécissable, importé d'Irlande. 43 F le chandail, pour un ELLE à 1,50 F, soit 65,93 € pour un ELLE à 2,30 €. Il faut ajouter 96,50 F pour la veste, 69,50 F pour le pantalon et 44 F pour la jupe.
Beaux avec ou sans fleurs, dix vases-objets.
Comment les enfants voient-ils le père idéal ? Huit pères ont été pris en photo dans huit situations précises et les photos ont ensuite été montrées à 100 enfants. Père important, séduisant, autoritaire, bricoleur, vedette, homme d'intérieur, gâteau ou sportif, chaque enfant devait y retrouver le sien.
Le père idéal tel que l'évoquent les enfants de mai 68 ? Le père autoritaire... Mais ceux qui en rêvent sont ceux qui n'en ont pas. Et ceux qui en ont un le veulent autrement. Il y a deux façons d'être autoritaire, une seule est la bonne : celle du professeur.
Certes, vivement lundi prochain ! Mais ce numéro de mai 1968 qui compte 284 pages est si riche, et notamment en pub, que durant cette semaine, je ressusciterai enfin ma rubrique de pub vintage pour en présenter quelques-unes.
Et d'ici là, n'oubliez pas le tout nouveau WOW désormais hebdo. Cette fois, on y cause icônes.
00:25 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : mode, vintage, magazines | del.icio.us | Facebook
samedi, 17 mai 2008
Rose comme une orange
Une année où, à Noël, je n'avais pas donné dans le trip à la Morticia Adams, j'avais investi dans de la déco orange et rose, à l'indienne.
Depuis le billet de Benetie, je me rends compte que je fais appel à cette association de couleurs assez régulièrement, un ton orangé jusqu'au brique, un autre rose vif, tirant parfois sur le violacé.
Lorsqu'il s'agit par exemple de composer un bouquet de trois fois rien, promis, comme bien d'autres avant lui, à un sort funeste.
Débardeurs Monoprix. Collier : bidouillerie perso
inspirée d'une création de Clements-Ribeiro pour Cacharel.
Ou lorsque l'idée me vient de superposer deux débardeurs de trois fois rien.
Pour les cadres orange et fuschia qui tranchent sur ce mur couleur pêche que je n'ai pas choisi, il est prévu qu'ils passent un de ces jours au bronze et au vert olive. Mais rien ne presse.
(c) Marie Claire Idées Juin 2008
Et si un jour j'avais vraiment le temps, je me lancerais bien dans le recyclage plafonnier de papier de soie.
22:46 Publié dans Fashionneries | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : mode, déco | del.icio.us | Facebook