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mardi, 05 février 2008
Meilleur usage politique du collage

J'ai dû croire que j'allais la jouer discrète ?
Je n'ai même pas dit que Bam-Lisa et moi avions participé au concours de collages de Lavieenrouge. Je n'ai même pas dit que pour une fois, Bam-Lisa n'a pas remporté le concours. Je n'ai même pas dit que Françoise Ha Van l'a gagné et que son collage est magnifique - pour l'admirer c'est par là. Je n'ai même pas dit que Mariga(z) a participé aussi et que que sa Marianne Faithfull est très réussie - qu'on en juge par ici. Je n'ai même pas dit que le premier prix remportait un collage de la maîtresse des lieux réalisé à partir de l'oeuvre d'Edouard Boyer, Meilleur Usage Politique du Sexe - c'est à voir de nouveau par ici - et que j'étais fort marrie de ne pas avoir gagné non plus.
Je n'ai même pas dit que j'étais pourtant passée tout près, parce que j'ai eu la seconde place grace à Louise Brooks et au tableau les Trois Ages de la Femme de Gustav Klimt - à afficher d'un clic de souris.
Voilà, cette fois, je l'ai dit.
23:20 Publié dans De quoi être fière | Lien permanent | Commentaires (3) | del.icio.us |
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Rajeunir, ou ne pas vieillir ?
Ca s'annonçait mal.
On le savait depuis la semaine dernière, le ELLE de la semaine serait un Spécial rajeunir.
Sur la couv', une bonne surprise, Inès. Surtout, Inès avec des pattes d'oies intactes. Pas sur-botoxée, pas sur-photoshopée.

Une fois le ELLE ouvert, dès les premières pages, encore une vieille !

Enfin, une vieille comme moi, la Pietragalla, qui est toujours danseuse étoile, nous précise-t-on. Et qui danse la folie de Sade.

Avant d'atteindre le coeur du sujet, la page sur les chaussons chinois me fait bien plaisir. J'ai été jadis une grande adepte du confort du chausson chinois. D'ailleurs, il m'en reste, remisés en attendant qu'il reviennent, de cuir velours noir, tout neufs. Je vais pouvoir les ressortir !

Sinon, il y a le blouson sporty. J'ai pas d'avis. Le blouson sporty, je dis pas oui, je dis pas non, comme j'en suis encore à mettre de vrais manteaux, on verra plus tard.

Il y a aussi le retour de la basket (et je note que l'amateur d'almanach Vermot n'a encore pas pris de vacances cette semaine). Etait-elle vraiment partie ? Certes, voilà un moment que j'en arbore peu. Mais je n'ai jamais cessé d'avoir au moins une paire de Converse à portée de main. Celles que je guette, actuellement, sont en cuir argent...

Cette fois Fonelle a même réussi à m'arracher un sourire, et c'était pas gagné ces derniers temps : Faites semblant de tout. J'adhère. Sauf qu'il n'y a pas faites semblant d'être jeune.

Et puis voici donc ce fameux dossier Rajeunir, avec en premier lieu Inès, 50 ans et plus belle que jamais. J'ai pas 50 ans, grands dieux, non ! Mais j'en ai plus de 40... alors je lis ce qu'elle raconte Inès. Je lis et je me marre. Parce que je me rends compte que je fais ou que je pense déjà à peu près tout pareil qu'elle... Notamment tout ça :
Jamais de savon sur le visage et une bonne crème, hors de question d'avoir un truc moche, trop prétentieux et trop compliqué pour me faire belle.
Un maquillage qui fait prendre 20 ans ? Tu commences par te coller trop de fond de teint et, en plus, un fond de teint soleil, trop foncé. Puis tu te maquilles à fond les yeux. Et ensuite, non contente d'avoir déjà fait tout ça, tu ajoutes un trait de contour des lèvres plus un rouge à lèvres un peu nacré vieil orange-bordeaux et, là, normalement, tu t'es bien ratée, y a pas de problème !
La chirurgie esthétique ? Je ne fais pas attention à mes rides, je m'éloigne du miroir, c'est tout. Quant au Botox, par exemple, j'y penserai le jour où j'admirerai le résultat. Pour le moment, je trouve ça toujours raté.

Conseil shopping pour une femme de 50 ans ? Filer directement au rayon jeunes quand on est chez Zara ou chez Mango. Rien n'est pire quez de se ranger comme ça sagement, dans sa catégorie. Au nom de quoi ?
Choisir dans une boutique ? J'ai tendance à vouloir ce que porte la vendeuse. Par excemple, chez Isabel Marant, si Judith, une des vendeuses, le porte, ça veut dire qu'elle sait que c'est confortable et que ça va avec tout. Et ça veut dire que j'ai encore lapulsion de m'identifier à des personnes jeunes et je trouve ça joyeux.
Un truc cinglé dans les placards ? J'ai deux portants cinglés, l'un avec "les fringues affreuses que j'ai quand même envie de garder" et un autre avec "les fringues sublimes qui ne sont pas du tout moi, que j'ai quand même envie de garder". Et je trouve que ce rapport aux vêtements est sain, vivant, c'est ce qui fait que, je l'espère, je ne suis pas une mémé dans l'âme. Le jour où je n'aurai plus ça, je pourrai me faire du souci.
Avoir un style à soi ? Ca fait déjà vieille schnock. Un style, on est enfermé dedans. (...) Je vis la mode de manière beaucoup plus pimpante que ça. Il faut sortir de ses codes, prendre des risques, même si, finalement, on revient à son style.

Que voir de soi dans le miroir quand on a plus 20 ans ? A 20 ans je scrutais mon visage dans le miroir grossissant. Maintenant, c'est fini. Je regarde surtout si j'ai une bonne allure, si l'ensemble est un peu rock. C'est important d'être un peu rock.
Rester mince ? Je ne crois pas que la beauté soit liée à la minceur. Elle est peut-être liée, chez certaines femmes, au sentiment d'être rassurées si elles perdent deux ou trois kilos, ça oui. Ce qui est très différent du fait d'être mince. J'ai mes flips, comme toutes les femmes : une fois, dans un musée, j'ai vu une vieille femme très efflanquée peinte par Egon Schiele, c'était comme un présage de ce que j'allais devenir. Personne n'échappe à ses frousses. Il faut être très fataliste.
Un sport ? A part la course au pantalon slim qu'on a vu sur quelqu'un et dont on rêve, je ne vois pas. Je ne nage pas, je ne fais pas de gym. C'est mal, je devrais.
Vieillir au mieux ? Accepter qu'il y ait des jours sans. Et se souvenir qu'on en avait aussi à 20 ans. Et bien profiter des jours avec !
Après le bon sens d'Inès, le dossier (très épais) sur les techniques et innovations pour être plus frâiche, plus ferme, plus lisse m'est un peu tombé des mains. Tout ce jargon, ces techniques plus ou moins barbares, ces moyens financiers conséquents pour quoi, au juste ? S'agit-il de tenter de rajeunir ou de tenter d'arrêter de vieillir ? Sans l'avoir cherché, ELLE est raccord avec le Libé de ce lundi, dans lequel Luc Le Vaillant balance au sujet de Carla Bruni qu'elle est encore belle. Ça fait un peu goujat dit comme ça, mais pourquoi se gêner avec ces exhibos pathologiques ? Les photos de plage égyptienne témoignent que l’irréparable outrage attendra. Au XXIe siècle, la femme de 30 ans balzacienne en aura bientôt 50, quand il lui faudra verser sur le bas-côté du renoncement. Avec ou sans brumisateur chirurgical, la Bruni peut toujours s’interroger avec gourmandise sur le pourquoi de ses faveurs.
La femme de 30 ans balzacienne est certes bien loin et ce n'est heureusement pas qu'une histoire de Botox.

ELLE s'est bien sûr amusé au petit de jeu de la star débusquée. Sans prendre de risque. Aucune n'est française... Et ce ne sont que suppositions, sur ce qu'elles auraient fait ou non.
La double page signée Alix Girod de L'Ain, avec ses portraits types, achève de me renvoyer définitivement au rayon jeunes de Zara, à rêver de baskets argent. A chacun(e) ses névroses... Il y a la bébé Botox de 35 ans qui a fait croire à sa famille qu'il lui fallait un manteau pour avoir les moyens de ses injections, la pro de 45 ans qui vient tous les six mois se faire traiter la glabelle (?! sans déconner ?) ou les détendues de l'injection qui viennent à trois en pouffant comme des collégiennes... Toutes accros ?

ELLE enfonce le clou avec encore un titre d'anthologie Etes-vous Botox-ico ? Comme quoi quand on commence on ne saurait plus s'arrêter, et encore, en France on commence tard, contrairement aux Etats-Unis où l'engrenage se met en place dès 30 ans.

A part ça, ELLE nous refait le coup du style et de l'âge qui va (ou pas) avec.

Moi, je note juste un truc, c'est qu'à trois reprises, des chignonnées trop strictes (dont Sarah Jessica Parker) se prennent dix ans dans la face. Je vais le garder, mon long nonchalant.

Une fois venue à bout, en tournant vite les pages, de toutes ces histoires d'esthétique, restent les accessoires rangés par couleurs, et là, je dois bien reconnaître que je prête plus attention au dripping et aux coulures de peinture qu'aux accessoires eux-mêmes.

Quand arrive le tortillard pour le Mexique, je me vois déjà dedans.
Et si les voyages conservaient la jeunesse ?
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lundi, 04 février 2008
Blousons noirs le 6 janvier 1961

Les blousons noirs de ce numéro de ELLE du 6 janvier 1961, ce n'est pas le titre d'une série mode sur des petits cuirs devenus indispensables. Non, les blousons noirs, ce sont ces adolescents maudits qui se sont confiés à Jean-Jacques Delacroix. C'est que ça rigole pas. L'article commence ainsi : Les bans de mariage de L'Eponge ont été publiés ce matin à lamairie du XVIIIe. L'Eponge rêve : toute la soirée il a été absent, ailleurs. Je demande : "Et ta fiancée, tu n'es pas avec elle ?" Il répond sobrement : "Je l'ai plaquée". La bande qui connaît déjà les raisons de la rupture, approuve, unanime : "Il a bien fait, hurle La Souffrance, les gonzesses faut les dresser." L'Eponge, donc, ce matin, était très ému, si ému qu'après avoir signé sur le registre de la mairie, il n'a pu se retenir de lancer une plaisanterie, jugée de très mauvais goût par la fiancée : "Tu vois, a-t-il dit, devant l'adjoint au maire et la secrétaire de l'adjoint, la prochaine fois qu'on viendra signer ici, c'est que le gosse sera né !" La fiancée, enceinte de trois mois, a rougi jusqu'aux yeux : "Tais-toi, t'es déplacé, tu me fais honte." Elle a éclaté en sanglots. L'Eponge a pris à témoin la secrétaire : "Elle m'a connu tel que je suis, elle va pas faire de moi un gars tout neuf", il a arraché d'un carnet quatre tickets d'autobus et il a chassé sa future femme : "Tiens, rentre chez toi. C'est pas moi qui reviendrai le premier." Ah ça non, ça rigolait pas, avec les blousons noirs...

Jean-Jacques Delacroix explique plus loin que L'Eponge, 19 ans, né de père inconnu et ex-détenu de la centrale de Saintes, ne se soucie pas de respectabilité mais aurait voulu "être heureux avec elle, car quand j'étais petit, j'ai jamais été heureux". Gilberte, la fiancée, a 21 ans, elle est dactylo chez un marchand de charbon, et c'est désormais à elle de faire un geste : la loi de la bande est implacable, l'honneur de L'Eponge sera mort s'il revient vers sa Gilberte.
Jean-Jacques Delacroix explique quelle est l'immense tâche des éducateurs face à ces adolescents en manque d'idéal. Sa conclusion est pessimiste : Le monde est en crise : des spoutniks tournent autour de la terre à 28.000 kilomètres à l'heure et dans les rues des métropoles, des adolescents désespérés se battent contre les fantômes.

Côté people, Brigitte Bardot permet à ELLE de faire de la figuration intelligente. Sur le tournage de La Bride sur le cou, Bardot, productrice, a voulu que son journal fétiche figure dans ce film qui raconte l'histoire d'une cover-girl et d'un photographe de mode. Vadim est à la réalisation.

Un gros dosssier est consacré aux cheveux, avec les conseils d'Alexandre, le coiffeur des princesses et des reines, installé rue du Faubourg Saint-Honoré. La frange sophistiquée donne le départ à une coiffure en hauteur devant, ramenée sur les oreilles en vague douce.

La frange sage s'effiloche sur le front. Les cheveux lisses sont retenus par un noeud de velours.

Plus de légende pour cette photo, arrachée avec les seules pages qui comportaient un peu de mode et étaient consacrées au Bon Magique, un pêle-mêle de jupons clochés.

Il reste un émorme dossier sur le linge de maison, qui s'ouvre sur cette curieuse illustration mettant en scène une poupée glissée dans des draps poids plume.

Les nappes sont sans souci et prennent de la couleur.

Dans la salle de bains, une grande idée, chacun sa famille éponge. Du sobre sombre pour lui, du pastel et du romantique pour elle, du frais pimpant pour la petite Elle, de la bouclette veloutée, absorbante, pour tous.

Dans ce numéro décidément très ménager, Mapie de Toulouse-Lautrec livre ses recettes pour cuisiner hiver bon et économique.

ELLE lance en ce début d'année une opération lectrices-rédactrices. Marie-Luce reçoit mille francs pour l'inaugurer (pour un ELLE à 0,70 F, soit 3.285 € pour un ELLE à 2,30 €). Elle est chargée de raconter comment elle se débrouille entre son mari et ses enfants. Elle habite dans l'Ain, à Ambérieu-en-Bugey, commune de 8.000 habitants à 40 km de Lyon. Son mari est fonctionnaire à EDF, ses deux enfants ont 5 et 4 ans, elle est originaire de Nantes et a envoyé à ELLE une lettre où elle disait en substance : Si trois ans après mon mariage, on m'avait demandé : "Etes-vous heureuse ?", j'aurais certainement éclaté en sanglots. Et expliqué que la vie d'une mère de famille était lamentable, obscure, avilissante, et qu'en fin de compte, je n'étais bonne qu'à faire la vaisselle. La suite du récit tient du bilan auto-culpabilisant, de l'autopersuasion façon méthode Coué, à base de recettes de coquetterie grâce à des choses pas trop chères (il faut être raisonnable) des tabliers fantaisie sur le marché, des pyjamas amusants à Prisunic, grâce à des passages chez le coiffeur (indispensable même si le mari n'est pas content) et surtout, grâce au remplacement d'une dent perdue qui empêchait Marie-Luce de rire. Et puis les enfants ont fini par rentrer à la maternelle, Marie-Luce a plus de temps pour faire son travail... à la maison. Les vaisselles ? Sornettes : ce n'est rien quand on est heureuse. Trois à quatre fois par an, Marie-Luce va au cinéma, avec une voisine qui a un fils également très jeune : "Nous gardons les enfants pendant que Mesdames s'amusent" disent nos maris mais ils le disent en riant.
La conclusion de Marie-Luce ? Le métier de ménagère doit se faire par petites touches. Quand on en comprend la variété, il finit par être intéressant. (...) Son salaire est plus subtil que celui des autres : il se lit sur le visage heureux des enfants et du mari.
Pour une prochaine rubrique, ELLE invite ses lectrices à lui confier les trucs qui leur permettent d'avoir maison nette et coeur content.
Vivement lundi prochain !
00:00 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (23) | del.icio.us |
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