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lundi, 02 juin 2008
Nymphomanes le 27 mai 1985

Ah, ça sent bien les 80's, non ? Voilà au moins de quoi faire péter mes requêtes Google...

Ce numéro de ELLE du 27 mai 1985 s'intéresse donc à celles qui ont le diable au corps. D'après le Dr Charles Gellman, neuropsychiatre, psychanalyste et sexologue, il y aurait peu de nymphomanes, mais beaucoup de femmes qui s'ennuient. A la base de cette quête éperdue du plaisir : un besoin énorme de tendresse et une grande solitude. Tu parles, Charles... Ces boulimiques du sexe se rencontrent dans des milieux plutôt favorisés, dits libérés, spectacles, médias, professions libérales. Il faut une certaine latitude, la possibilité d'aménager ses horaires. Les rapports sexuels, ça prend du temps.
ELLE donne aussi la parole à une femme, Anne Serrero, psychologue, qui explique que la vraie nymphomane est très rare mais qu'il s'agit en revanche d'un fantasme très répandu. Un fantasme d'homme. Ils y verraient une femme réparatrice qui lève tous les interdits.
Reste quand même, précise la psy, le problème de la vraie nymphomanie, forme de maladie grave entraînant des troubles sévères. Il s'agit là de femmes atteintes de psychose maniaco-dépressive. L'article souligne aussi que selon le sexe de l'individu, une double morale continue de sévir. L'homme doté de désir sexuel intense est qualifié avec amusement de chaud lapin. A contrario la femme est condamnée sous l'étiquette de nymphomane ou de putain...
Emouvant billet d'humeur de Pauline Lafont, invitée par ELLE à raconter son premier festival de Cannes alors qu'il s'agit en fait du second. Elle explique qu'elle collait sur des cahiers des images de stars de cinéma, classées par couleurs, selon la manière dont elle recoloriat leurs robes. Rose et bleu les Américaines, blanc et noir les Françaises.
Avec son copain William, couturier, ils ont imaginé un dizaine de robes hommages : dentelles roses pour Grace Kelly, mousseline dorée pour Marylin Monroe... J'aimerais tellement mériter un jour d'être découpée par une petite fille... conclut Pauline Lafont.

ELLE s'est invitée à Cannes à l'heure du petit déjeuner. Kelly Mc Gillis a droit à une grande photo. Elle mange des fraises au Carlton et prendrait volontiers son p'tit dej' avec Luigi Pirandello.

Sur la plage du Majestic, Nicole Garcia prend un thé citron et rencontrerait bien Yves Mourousi et Harrison Ford.

Pour Lambert Wilson c'est salade de fruits et yaourt au Grand Hotel. Comme compagnie idéale ? Milos Forman, Alan Parker, Paul Schrader et Sigourney Weaver.

Catherine Leprince et Fiona Gélin préfèrent le champagne, au Carlton et pencheraient pour Richard Gere ou Nastassia Kinski.

Juliette Binoche a 20 ans. Elle présente à Cannes le Rendez-vous de Téchiné. Juliette a un petit quelque chose en plus qui fait que bientôt on ne mentionnera plus son prénom. On l'appelleta "la Binoche". Et ça, c'est la marque des grandes, prophétise Serge Toubiana.

ELLE a l'oeil sur eux et particulièrement sur Stephane Ferrara, champion de boxe devenu acteur, Marthe Lagache égérie qui fait le poids (114 cm de tour de hanches, 95 cm de tour de poitrine et 74 kilos pour 1,76 m). Elle a fait craquer Jean-Paul Gaultier et Thierry Mugler. Mondino a fait d'elle Gratounette et elle aime tellement les chaussures qu'elle a lancé sa ligne Moi, mes souliers. Sur la même page, Nicolas Cage et Matthew Modine, héros du film d'Alan Parker, sélectionné pour Cannes, Birdy. Et Brian Ferry, qui sort l'album Boys ans Girls et sera bientôt père pour la seconde fois, ce qui l'amène paraît-il à se coucher tôt.

La politique, une question de mode ? Jack Lang a été hué à l'Assemblée nationale pour le port d'un costume à col Mao signé Mugler. Du coup, ELLE rhabille François Mitterrand en Lucien Foncel.

Jean-Pierre Chevènement est en Kenzo (avec une veste plus 80's tu meurs) et Charles Hernu joue le carreau Gaultier.

Carreau Gaultier encore pour Robert Badinter.

Le symbole des 80's, c'est le tailleur, shooté par Marc Hispard. Il peut être saharienne, en Jousse. Ou western en Agnès B.

Il peut être en jean, signé Alaïa, ou marin à veste croisée (Carine).

Il peut être si souple qu'on superpose deux vestes identiques (Claudie Pierlot). Mais il est omniprésent.

Quant on n'est pas en tailleur, on sautille devant l'objectif de Toscani, pire que dans une pub de déo Narta, en robe housse, de Fiorucci, Rykiel ou Kenzo.

Evidemment, on tient la super-forme, pour bondir de la sorte, en Chacock, Kenzo, Dietmar Sterling ou Plein Sud.

La lingerie est un vrai bonheur. Ca se voit pas ? Ben, on est sensuelle, mais on fait méchamment la gueule quand même...

Le Bon Magique est tout en soie, avec une robe et un pantalon en shantung, un long gilet écru et un t-shirt blanc. 595 F la robe pour un ELLE à 9,50 F, soit 144 € pour un ELLE à 2,30 €.

La chemisette est folle d'imprimés, qu'il soient de Hawaii, de Tahiti ou d'Afrique.
Vivement lundi prochain !
00:36 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : mode, elle, magazines, vintage | del.icio.us |
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