Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

Oui, le noir. Encore et toujours lui.

Le noir se moque bien des effets de mode, à l'inverse du camel, ce caramel sous Prozac dont on nous saoule cette saison.

Cela n'a pas échappé au magazine L'Officiel, qui en fait le thème central de son numéro de novembre "Black in beautiful".

J'ai eu mes périodes noires, dont l'une au tournant des 90's, durant laquelle je ne portais quasi que ça.

Et puis je suis revenue à la couleur, mais sans jamais me défaire de mon amour du noir.

Le noir, incantatoire ? C'est peu de le dire.

Les Jamin Puech... Voilà bien longtemps que je suis, de loin, leur travail.

Que je me sens en correspondance avec leur univers créatif.

Que je suis subjuguée lorsqu'apparaît parfois leur sublime loft dans la presse déco.

Lorsque Julie, de Bloc Mode, m'a demandé si je serais partante pour venir leur rendre visite à leur atelier, je vous laisse imaginer... Partante ? J'allais accourir, oui !

Détendus, ouverts, souriants, accessibles, Isabelle Puech et Benoît Jamin, couple partenaire dans le travail comme dans la vie, sont à l'image des créations, qu'ils proposent depuis 20 ans et qui reflètent la joe de vivre, le refus de se prendre au sérieux, l'amour du travail bien fait.

Le dress code de la soirée était le rouge, en vêtement ou en accessoire, l'occasion d'étrenner ma robe COS achetée la veille. Rouge, comme la dominante du décor actuel de leur show-room, qui évoque un univers de plage sophistiquée chauffée au rouge, donc.

Une collection de sacs Jamin Puech, c'est environ 120 modèles de sacs déclinés en 5 à 6 coloris chacun. Vertigineux, non ?

J'ai perso un gros crush pour ce modèle en cuir ajouré. Mais aussi pour cet autre, avec ses grandes poches qui doivent être si pratiques...

Elle écrivait ceci le 12 septembre dernier (et voilà qui n'avait pas manqué de m'interpeller) :

on dirait un chanteur un peu en perte de vitesse en quête d'une réhab' de la hype:

"eh, salut le beige ! wassup pussycat?"

 "eh be tu vois, je tente un truc, là, on m'a conseillé de prendre une nouvelle identité, tu vois, pour sortir de la loose, donc désormais je me ferais appeler camel, je vais tout miser sur une grosse campagne presse".

La Couleur Précédemment Connue Sous Le Nom De Beige.

wééé.

Le camel... Comment te dire, le camel ?

Le camel, non content de tenter le retour de hype, arrive avec de gros sabots, essentiellement sous forme de manteau et de cape.

Une cape, je me souviens en avoir eu une vert sapin. J'avais dans les 5 ans, et elle n'a pas dû me laisser une impression de plénitude impérissable parce que je n'ai jamais été tentée d'y revenir depuis, à la cape. A part, parfois, pour me marrer. Sous cape, donc.

Quant au camel, à 20 ans, il ne m'évoquait pas autre chose que mon paquet de clopes...

Mais d'ailleurs, c'est quoi, au fait, ce camel avec lequel on nous bassine dans les magazines ?

C'est un beige, oui, mais qui n'a pas l'élégance des vrais tons neutres, de ces sables dont j'ai raffolé cet été, de ces taupes qui continuent de me faire envie cet hiver. Pour moi c'est un genre de caramel mais en tout affadi, tout maladif, un caramel sous Prozac, donc. Ce n'est pas un fauve non plus, le fauve, il a ce truc sauvage que n'a pas le camel, plus brun, plus orange, indomptable.

Sur Twitter, depuis quelques jours, nous causons camel.

J'avais évoqué le mois dernier le lancement de la première ligne de maquillage Burberry, avec ses boîtiers raffinés et sa palette à tomber.

Vient de sortir pour parfaire la gamme un petit bijou : le Lip Charm se compose de trois cubes gravés du célébrissime carreau Nova check. Le dernier cube, pourvu de charnières et d'un petit miroir, renferme un gloss nude.

La couv' du ELLE Déco qui vient de sortir n'a pas manqué de m'interpeller. 45 solutions pour ranger vos livres !

Une seule, de solution, ça m'irait déjà bien. J'hésite à en acheter de nouveaux, des bouquins, tant je ne sais plus où les ranger (ouais bon, ça va, curieusement, pour les chaussures, je ne suis pas dissuadée alors que je ne sais plus où les mettre non plus).

Or, donc, j'aime assez la solution baz'art, même si je doute fort de son côté pratique, et que pour faire aussi esthétique, doit tout de même falloir se lever de bon matin.

Pour les autres solutions, finalement, je me dis que c'est pour les gens qui n'en ont pas vraiment, des bouquins ?

ELLE 15 septembre 1975. Peau lainée et bonnet péruvien.

ELLE, 8 octobre 2010. Je ne repère pas que la peau lainée mais aussi le tweed de cachemire (?!).

La peau lainée est partout. J''ai déjà dit, à maintes reprises, combien m'est réconfortante cette idée de passer l'hiver enroulée dans sa chaleur et sa douceur.

C'est une nouvelle arrivée par mail qui est venue assombrir mon séjour parisien, celle du décès de quelqu'un qui, sans l'avoir su, compte beaucoup pour moi : "Elisabeth Kirchberger a enseigné le textile à l'IFM pendant plus de vingt ans. Après avoir accompagné de nombreux industriels durant sa carrière de créatrice textile et de consultante, notamment pour le salon Première Vision, elle a su transmettre, avec passion, son amour des tissus et des matières à des générations d'étudiants et de professionnels. Elle savait mieux que quiconque faire parler les tissus. L'IFM s'associe au chagrin de sa famille et de ses proches."

Je me rends compte non sans émotion que jamais je n'achète un vêtement sans penser à Elisabeth... Que je ne lave jamais rien à la main depuis qu'elle m'a assuré il y a bien des années maintenant que c'était inutile (voilà qui m'arrangeait bien !) : un programme adapté en machine ou le pressing d'office pour les matières les plus fragiles et aucune mauvaise suprise à déplorer.

Je ne savais encore rien de la triste nouvelle à venir lorsque j'ai arpenté les rayons de chez COS. J'ai fait comme à mon habitude, j'ai soigneusement lu toutes les étiquettes des vêtements qui m'interpellaient.

Rouge.

Tel était le dress code en vigueur (et bravo à Céline pour son magnifique drapé de pois !) pour s'en aller rencontrer les Jamin Puech (rencontrer les Jamin Puech, vous visualisez, ou bien ?).

Rouge.

Comme la planche à découper du chef étoilé Philippe Geneletti avec qui j'ai pris un cours de cuisine à Barbizon (moi, un cours de cuisine, avec un chef étoilé qui plus est, vous visualisez, ou bien ?)

Voici un billet qui aura mis un certain temps à voir le jour. La Botte gardiane, je connaissais, pour être passée aux Saintes-Marie-de-la-Mer, où se trouve un point de vente qui propose leurs camargaises des plus authentiques.

Aussi, lorsque j'ai reçu un mail de Fanny Agulhon,en janvier dernier, j'y ai prêté une attention toute particulière. Elle m'annonçait la mise en ligne très récente d'un site marchand et précisait : C'est une fabrique artisanale, comme il n'en existe presque plus en France. Nous fabriquons environs 15.000 paires de chaussures par an. Et la moitié de nos ventes va en direction du Japon. La Botte Gardiane est dirigée par mes deux grands frères (respectivement 32 et 31 ans) et je dessine les collections. Je suis également une formation en design de chaussure au London College of Fashion".

J'ai attendu l'été, et de retourner à Arles, aux rencontres de la photo, pour reprendre contact avec Fanny, et lui demander s'il serait possible de visiter les ateliers.

Fanny était absente, c'est son frère Antoine, qui m'a gentiment ouvert les portes, un soir de juillet dernier, vers 18 h, alors que la journée de travail venait de se terminer. Les ateliers sont situés à Villetelle, entre Nîmes et Montpellier.

Le "fabriqué en France", dans le cas de la Botte gardiane, ce ne sont pas de vains mots. Elle est la dernière entreprise à fabriquer l'authentique botte de guardian, enièrement à la main, et a été labellisée "Entreprise du patrimoine vpvant" en 2007 Il y a quelque chose de vraiment émouvant à circuler entre les outils, à s'étonner de l'éclat d'une peau rouge vernie, voire dorée.

On va finir par le savoir, que le mouton retourné c'est mon genre de came, et pas parce que la tendance a décrété que ce serait un it-truc de la saison 2010/11. Tant qu'à vivre dans l'Est autant passer l'hiver au chaud, en la matière le mouton a fait ses preuves.

Equipée je serai avec ces petites boots à semelle de crêpe aussi confortables que des pantoufles.

La première fois que j'ai vu ce modèle, il faisait bien 30°, on était loin de penser à l'hiver et les boots n'étaient pas terminées.

Oui parce que la première fois que je les ai vues,  ces boots, c'était dans l'atelier où elles ont été fabriquées, aux portes de la Camargue, à la Botte Gardiane.