Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

Aujourd'hui je change d'âge. Déjà. Encore.

Bah, who cares ?

Quand même, voilà l'occasion d'un petit quadramétrendy (à base de robe parka Marni H&M traquée sur eBay, celle qui va si bien à Balibulle) comme il n'y en a pas si souvent, ici.

Et comme il n'y aura bientôt plus.

Mes Adieux à la reine. Ils sont ratés. Je me réjouissais pourtant d'aller voir ce film, présentant un autre point de vue que le si-fashion-rose-macaron-et-rond-et-rond-petit-patapon-je-t'y-glisse-une-Converse-ni-vu-ni-connu-je-t'embrouille de Sofia Coppola, qui nous valut il y a six ans, disons-le...

... de bouffer à la suite, durant trois bonne années, des cute-cuteries pas toujours très inspirées façon déco XVIIIe trop sucrée.

Là, chez Benoît Jacquot, rien de semblable à attendre. Mais j'en attendais sans doute justement trop.

De temps en temps, je m'offre une laque griffée Saint Laurent.

Des années que je suis par exemple adepte du N° 19. Que dis-je des années, des décennies que j'ai été marquée par ce fucshia en particulier, ça remonte à l'adolescence.

Sans plonger la tête la première dans toutes les astuces marketing, lorsqu'est apparu, le mois dernier, le "vernis à lèvres", avec son packaging un peu mystérieux, j'ai tout de même été interpellée, moi qui bannis le gloss dont je déteste l'aspect collant et, oserais je le dire, le fini facilement... vulgaire.

A ce stade, je crois qu'on appelle ça de la pugnacité.

J'ai poursuivi dans la persévérance, l'entêtement, l'acharnement, rayez les mentions inutiles... et la quête des pièces phares, celles que je voulais absolument, dans cette fuckin' collection capsule Marni pour H&M.

Sur eBay, où ailleurs ? Mais pas à n'importe quel prix, faut pas non plus déconner.

Le leggings, celui qui ira tellement bien avec la robe en soie façon wax (accessoirisée par ailleurs à ma sauce, s'agit pas de donner dans le total look) je l'ai traqué en Angleterre.

Le shopping avec un ado ? Pas forcément une partie de plaisir que de les traîner dans les boutiques.

Pourtant faut bien les rééquiper régulièrement, ces grandes tiges. Heureusement, il y a internet et la corvée est expédiée en trois clics.

Le mien, quand je lui ai demandé quelles chaussures hommes (le rayon enfant, c'est fini depuis longtemps !) il voulait pour le printemps, il a dit des Converse.

Ah ça, il est pas compliqué, lui.

En même temps, il a été formaté pour, je le concède,, il était pas né que ses baskets Pomme d'Api l'attendaient déjà au pied de son lit.

De la perséverance ?

Ou est-ce de l'entêtement ?

De l'acharnement ?

A l'automne 2010 je suis revenue à la frange de mon enfance.

Oui, je sais bien, c'était so 2006, la frange, j'avais un temps de retard.

Mais surtout, depuis, je l'ai toujours. La frange.

C'est un cliché répété à l'envi, mais avec une belle part de vérité, comme souvent les clichés : le style n'est pas une question d'argent. Enfin, pas seulement.

Aussi est-ce avec une certaine curiosité que j'ai abordé les looks à prix abordables composés par Christian Lacroix pour Femme Actuelle, tant j'ai toujours apprécié son art du mélange et du métissage.

Je suis une grosse consommatrice de presse, mais, je le concède, pas une lectrice de Femme Actuelle, dont je n'ai pas le souvenir d'avoir regardé un jour les pages mode. Ce numéro Spécial Mode m'a été envoyé gracieusement, et, autant le dire, sans cette initiative du service de presse visant à le faire connaître, je serais complètement passée à côté, c'est à peu près certain.

Dans cette vidéo, Christian Lacroix exprime son attachement au sens pratique et pas seulement au style, il évoque aussi la manière dont l'ont impressionné les membres de sa famille roux à peau claire (ainsi que son épouse) et dans cette autre est proposé un petit tour dans les backstages de la série mode.

La tenue préférée de Christian Lacroix pour cette série (qui en comporte huit, des tenues) est en noir, bleu et blanc, avec certes une veste à 489 euros, mais accompagnée d'une chemise et d'une jupe aux tarifs plus raisonnables.

Comme d'hab', j'ai à peine eu le temps de me rendre compte que venait de démarrer la fashion week de New York que celle de Paris était terminée. J'exagère, mais à peine. Bref, je viens seulement d'aller mater quelques images de la semaine parisienne et je n'en ai pour le moment retenu que deux-trois petites choses, notamment le fait qu'entre deux options, ben, on prend les deux...

Illustre à merveille cette tendance une (vraie ou fausse, je n'ai pas encore tranché) bonne idée - à se demander pourquoi personne ne l'avait fait avant Chanel - les salomés qui sont des boots. Ou peut-être les boots qui sont des salomés.

Ou deux paires de pompes en une, le rêve, non ?

Pas sûr en même temps. J'aime bien l'idée, donc, j'aime aussi beaucoup le mélange de matières, mais je ne suis pas fan de cette sorte de, euh, guirlande de Noël (?!) qui habille le talon, pas fan de cette couleur en dégradé, le tout ajouté à un talon plexi assez mastoc, enfin bref, somme toute, il me semble que ça fait beaucoup d'idées pour un seul modèle et que ça aurait gagné à un peu plus de sobriété cette histoire.

Dans un genre qui peut vite tourner au loudingue, aussi, comme l'a noté Garance, avec la jupe (ou robe) sur pantalon on a l'air de tenir une tendance massive pour l'hiver prochain.

Comment ça, c'est pas les Xantus de Chie Mihara, celles-ci ?

Bah, et celles-là non plus ?