mardi, 05 février 2008
Rajeunir, ou ne pas vieillir ?
Ca s'annonçait mal.
On le savait depuis la semaine dernière, le ELLE de la semaine serait un Spécial rajeunir.
Sur la couv', une bonne surprise, Inès. Surtout, Inès avec des pattes d'oies intactes. Pas sur-botoxée, pas sur-photoshopée.
Une fois le ELLE ouvert, dès les premières pages, encore une vieille !
Enfin, une vieille comme moi, la Pietragalla, qui est toujours danseuse étoile, nous précise-t-on. Et qui danse la folie de Sade.
Avant d'atteindre le coeur du sujet, la page sur les chaussons chinois me fait bien plaisir. J'ai été jadis une grande adepte du confort du chausson chinois. D'ailleurs, il m'en reste, remisés en attendant qu'il reviennent, de cuir velours noir, tout neufs. Je vais pouvoir les ressortir !
Sinon, il y a le blouson sporty. J'ai pas d'avis. Le blouson sporty, je dis pas oui, je dis pas non, comme j'en suis encore à mettre de vrais manteaux, on verra plus tard.
Il y a aussi le retour de la basket (et je note que l'amateur d'almanach Vermot n'a encore pas pris de vacances cette semaine). Etait-elle vraiment partie ? Certes, voilà un moment que j'en arbore peu. Mais je n'ai jamais cessé d'avoir au moins une paire de Converse à portée de main. Celles que je guette, actuellement, sont en cuir argent...
Cette fois Fonelle a même réussi à m'arracher un sourire, et c'était pas gagné ces derniers temps : Faites semblant de tout. J'adhère. Sauf qu'il n'y a pas faites semblant d'être jeune.
Et puis voici donc ce fameux dossier Rajeunir, avec en premier lieu Inès, 50 ans et plus belle que jamais. J'ai pas 50 ans, grands dieux, non ! Mais j'en ai plus de 40... alors je lis ce qu'elle raconte Inès. Je lis et je me marre. Parce que je me rends compte que je fais ou que je pense déjà à peu près tout pareil qu'elle... Notamment tout ça :
Jamais de savon sur le visage et une bonne crème, hors de question d'avoir un truc moche, trop prétentieux et trop compliqué pour me faire belle.
Un maquillage qui fait prendre 20 ans ? Tu commences par te coller trop de fond de teint et, en plus, un fond de teint soleil, trop foncé. Puis tu te maquilles à fond les yeux. Et ensuite, non contente d'avoir déjà fait tout ça, tu ajoutes un trait de contour des lèvres plus un rouge à lèvres un peu nacré vieil orange-bordeaux et, là, normalement, tu t'es bien ratée, y a pas de problème !
La chirurgie esthétique ? Je ne fais pas attention à mes rides, je m'éloigne du miroir, c'est tout. Quant au Botox, par exemple, j'y penserai le jour où j'admirerai le résultat. Pour le moment, je trouve ça toujours raté.
Conseil shopping pour une femme de 50 ans ? Filer directement au rayon jeunes quand on est chez Zara ou chez Mango. Rien n'est pire quez de se ranger comme ça sagement, dans sa catégorie. Au nom de quoi ?
Choisir dans une boutique ? J'ai tendance à vouloir ce que porte la vendeuse. Par excemple, chez Isabel Marant, si Judith, une des vendeuses, le porte, ça veut dire qu'elle sait que c'est confortable et que ça va avec tout. Et ça veut dire que j'ai encore lapulsion de m'identifier à des personnes jeunes et je trouve ça joyeux.
Un truc cinglé dans les placards ? J'ai deux portants cinglés, l'un avec "les fringues affreuses que j'ai quand même envie de garder" et un autre avec "les fringues sublimes qui ne sont pas du tout moi, que j'ai quand même envie de garder". Et je trouve que ce rapport aux vêtements est sain, vivant, c'est ce qui fait que, je l'espère, je ne suis pas une mémé dans l'âme. Le jour où je n'aurai plus ça, je pourrai me faire du souci.
Avoir un style à soi ? Ca fait déjà vieille schnock. Un style, on est enfermé dedans. (...) Je vis la mode de manière beaucoup plus pimpante que ça. Il faut sortir de ses codes, prendre des risques, même si, finalement, on revient à son style.
Que voir de soi dans le miroir quand on a plus 20 ans ? A 20 ans je scrutais mon visage dans le miroir grossissant. Maintenant, c'est fini. Je regarde surtout si j'ai une bonne allure, si l'ensemble est un peu rock. C'est important d'être un peu rock.
Rester mince ? Je ne crois pas que la beauté soit liée à la minceur. Elle est peut-être liée, chez certaines femmes, au sentiment d'être rassurées si elles perdent deux ou trois kilos, ça oui. Ce qui est très différent du fait d'être mince. J'ai mes flips, comme toutes les femmes : une fois, dans un musée, j'ai vu une vieille femme très efflanquée peinte par Egon Schiele, c'était comme un présage de ce que j'allais devenir. Personne n'échappe à ses frousses. Il faut être très fataliste.
Un sport ? A part la course au pantalon slim qu'on a vu sur quelqu'un et dont on rêve, je ne vois pas. Je ne nage pas, je ne fais pas de gym. C'est mal, je devrais.
Vieillir au mieux ? Accepter qu'il y ait des jours sans. Et se souvenir qu'on en avait aussi à 20 ans. Et bien profiter des jours avec !
Après le bon sens d'Inès, le dossier (très épais) sur les techniques et innovations pour être plus frâiche, plus ferme, plus lisse m'est un peu tombé des mains. Tout ce jargon, ces techniques plus ou moins barbares, ces moyens financiers conséquents pour quoi, au juste ? S'agit-il de tenter de rajeunir ou de tenter d'arrêter de vieillir ? Sans l'avoir cherché, ELLE est raccord avec le Libé de ce lundi, dans lequel Luc Le Vaillant balance au sujet de Carla Bruni qu'elle est encore belle. Ça fait un peu goujat dit comme ça, mais pourquoi se gêner avec ces exhibos pathologiques ? Les photos de plage égyptienne témoignent que l’irréparable outrage attendra. Au XXIe siècle, la femme de 30 ans balzacienne en aura bientôt 50, quand il lui faudra verser sur le bas-côté du renoncement. Avec ou sans brumisateur chirurgical, la Bruni peut toujours s’interroger avec gourmandise sur le pourquoi de ses faveurs.
La femme de 30 ans balzacienne est certes bien loin et ce n'est heureusement pas qu'une histoire de Botox.
ELLE s'est bien sûr amusé au petit de jeu de la star débusquée. Sans prendre de risque. Aucune n'est française... Et ce ne sont que suppositions, sur ce qu'elles auraient fait ou non.
La double page signée Alix Girod de L'Ain, avec ses portraits types, achève de me renvoyer définitivement au rayon jeunes de Zara, à rêver de baskets argent. A chacun(e) ses névroses... Il y a la bébé Botox de 35 ans qui a fait croire à sa famille qu'il lui fallait un manteau pour avoir les moyens de ses injections, la pro de 45 ans qui vient tous les six mois se faire traiter la glabelle (?! sans déconner ?) ou les détendues de l'injection qui viennent à trois en pouffant comme des collégiennes... Toutes accros ?
ELLE enfonce le clou avec encore un titre d'anthologie Etes-vous Botox-ico ? Comme quoi quand on commence on ne saurait plus s'arrêter, et encore, en France on commence tard, contrairement aux Etats-Unis où l'engrenage se met en place dès 30 ans.
A part ça, ELLE nous refait le coup du style et de l'âge qui va (ou pas) avec.
Moi, je note juste un truc, c'est qu'à trois reprises, des chignonnées trop strictes (dont Sarah Jessica Parker) se prennent dix ans dans la face. Je vais le garder, mon long nonchalant.
Une fois venue à bout, en tournant vite les pages, de toutes ces histoires d'esthétique, restent les accessoires rangés par couleurs, et là, je dois bien reconnaître que je prête plus attention au dripping et aux coulures de peinture qu'aux accessoires eux-mêmes.
Quand arrive le tortillard pour le Mexique, je me vois déjà dedans.
Et si les voyages conservaient la jeunesse ?
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samedi, 02 février 2008
Mon bracelet est brésilien ?!
Hier, j'ai découvert que j'avais un bracelet brésilien.
Je ne parle évidemment pas d'un truc en coton tressé qu'il faudrait garder même pour aller se doucher et qui finirait par tomber tout seul, d'usure, de crasse, de lassitude. Non. On n'est pas chez les bab's, ici.
J'ai découvert que j'avais un bracelet brésilien de créateur. Un bracelet CHIC.
Je regardais donc Chic, l'émission d'Arte que j'ai d'ailleurs très peu visionnée ces dernières semaines. J'ai pris en cours mais ai vite compris qu'il était question du Brésil. Notamment d'un créateur de bijoux qui travaille la résine, Carlos Sobral. Très vite, les images m'ont rappelé quelque chose. Ces cubes, ces couleurs, ces rayures : c'était sûr !
J'ai cherché quelques éléments supplémentaires, mais la marque n'a pas de site internet.
J'ai tout de même trouvé, en googlelisant Carlos Sobral, deux photos qui ne laissent pas place au doute.
Le bracelet acheté cet été dans une petite boutique d'Etretat parce que j'avais eu le coup de foudre pour ses couleurs de berlingots vient du Brésil et je n'en savais rien. J'avais eu bien du mal à le choisir, tant les cubes qui paraissaient semblables étaient en fait tous différents. Curieusement, il ne portait aucune mention ni étiquette.
Il vient pourtant de créer des accessoires pour Karl Lagerfeld, mais peut-être Carlos est-il trop modeste ?
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jeudi, 31 janvier 2008
Petites pièces pour faire l'appoint
Lors de mon périple soldesque parisien, j'ai évité les Maje, Sandro, Paul & Joe dont j'ai eu quelque overdose sur la blogo.
Je préfère une veste Marc Jacobs, surtout à 61 €.
Je préfère la tunique multi-usage telle qu'interprétée par Isabel Marant.
Je préfère les nuances de bleu, telles que posées par Noa Noa.
J'ai même évité les cheaperies. Enfin, presque. Juste trois petites exceptions chez H&M, pour confirmer ma nouvelle règle.
Je me suis fait piéger par mon goût de l'improbable. La tunique en pur style papier peint m'a alpaguée, pour un trip faussement vintage. Certes, peut-être pas pour longtemps. Qu'importe, à moins 70 % ?
Je ne voulais pas de keffieh, trop premier degré.
Mais celui-ci est si frais et si fleuri... Il rehausse la veste Marc Jacobs.
Il se marie à la rigueur et à l'occasion au papier peint. Et Zabou l'a repéré !
Je me suis fait influencer par Material girl, qui venait de craquer, lorsque je l'ai rencontrée, pour une jupette à paillettes. A moins de 10 €, soldée à 70 %, je n'allais pas la laisser passer. Sous ma tunique Marant, elle en jette.
Trois prix ridicules. Et trois pièces d'appoint.
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mercredi, 30 janvier 2008
ELLE me fait de la peine
En regardant la couv' du ELLE de la semaine, j'ai évidemment préféré ignorer l'astro chinoise, le mari qui ne veut pas vieillir et la méthode Fillon à la maison. Non, moi, ce que j'ai vu, c'est le titre qui nous promettait un peu d'été dans l'hiver. Et je me suis très vite rendu compte qu'en fait, ce numéro, c'était beaucoup d'hiver dans l'été. Tous ces gimmicks mâchés et remâchés au cours de la saison passée, ELLE ne les a toujours pas lâchés.
Ca commence fort. Et mal. Avec une Kate Moss qui fait peine à voir. Que dire du cheveu frisotté, de cette étoile sur l'oeil à la Kiss - avec combinaison Chanel assortie - de ces compensées argent griffées Havilland ? ELLE parle d'inimitable style et demande qui veut copier. Qui, mais qui ?
Ca continue avec le pull happy bird's day. La réédition d'un pull, qui, en fait, s'appelle Mon oiseau rouge (1972) et qui ne me semble pas être ce que Rykiel a fait de mieux. Mais comme depuis la rentrée nous sommes abreuvés de pulls à smiley et autres joyeusetés, ELLE ne pouvait passer à côté.
Mais le gros morceau, le truc énorme de la semaine, c'est le dossier consacré aux low boots. Là, j'ai quand même fini par douter : avais-je bien entre les mains le numéro de la semaine ? Mon buraliste n'avait-il pas tenté de me refiler un invendu de septembre dernier ? Outre que le sujet des low boots a déjà été traité et retraité, les exemples pris pour illustrer le papier ne laissent guère de doute. Les 8 trucs à piquer aux podiums sont issus des podiums de mars dernier. Ca se confirme avec l'échantillonnage de boots présenté. J'ai immédiatement repéré le modèle de Chie Mihara. D'une part parce que j'en avais fait écho dans l'une de mes notes le... 9 août dernier. D'autre part, parce qu'il y a quelques jours, je suis allée voir sur Sarenza si on le trouvait encore. La réponse était oui, à condition de chausser du 36. A ce niveau de péremption, je ne sais s'il faut parler de mépris de la lectrice ou tabler sur une collision espace-temps survenue à notre insu à la rédaction du magazine. Un coup de chaud ?
Un coup de chaud c'est le titre de la série mode censée mettre un peu d'été dans l'hiver. Elle ne m'inspire pas grand-chose, si ce n'est que le curseur est de nouveau sur décennies passées et notamment les 70's.
Et la robe longue de hippie, je ne parviens toujours pas à en avoir envie...
Quant aux photos, je me demande depuis plusieurs semaines à quoi correspond cette surexposition fréquemment rencontrée dans les séries mode. En voici encore un exemple parlant.
L'icône fashion est Anita Pallenberg. Une belle référence que cette mannequin actrice ex-épouse de Keith Richards mais une inspiration du passé.
Juliette Binoche en blonde me renvoie aux 60's et me rappelle Jeanne Moreau dans la Baie des Anges, décolorée de la même façon, coiffée de la même façon. Françoise Fabian est magnifiée par Peter Knapp. Le passé serait-il donc toujours plus inspirant que notre présent ?
Reste un parfum de rose. Je ne donne pas le titre de l'article, tiens, on verra si quelqu'un qui n'a pas lu ELLE va le trouver. Allez, c'est facile !
On souligne que Kate Moss vient de créer sa propre fragrance. On la souhaite plus inspirée que lorsqu'il s'agit de se coiffer. Heureusement que Jean-Claude Ellena, parfumeur de la maison Hermès, sert de caution culturelle à l'article.
Finalement, de désespoir, j'en viendrais presque à m'intéresser aux pages cuisine, si l'émule de l'almanach Vermot ne me poursuivait jusque-là avec son Safran... chement formidable !
Je ne vois rien à ajouter.
Ah, si ! Au point où on en était, ce lundi, le Pantalon thaï m'a ré-écrit pour m'annoncer ses soldes. J'en déduis que même un épouvantable intemporel comme le Pantalon thaï a compris que nous allions changer de saison...
A ELLE, non.
00:20 Publié dans Fashionneries | Lien permanent | Commentaires (51) | del.icio.us | Facebook