mardi, 04 décembre 2007
Et c'est pourquoi je voudrais je voudrais être noire
C'est du lourd, le ELLE de la semaine. 244 pages. Du copieux. Avec en couv' du chic et pas tarte, de l'eye-liner, de l'espionnage sur le tournage de Sex & the City, des bijoux de rêve et du décryptage âge-style. Entre autres. N'empêche, je continue de m'attacher aux pages Style ELLE, toujours divertissantes sinon convaincantes. Je passe sur l'imprimé dalmatien en Souris de Marc Jacobs, sur la robe tigre même signée Tsumori Chisato et sur le pull pingouin Chanel, j'en peux plus des animaux.
Mais je veux bien être fan de Luella Bartley et de son univers si jardin anglais, chasse à courre et rock' n' roll.
Je veux bien aussi me lover dans de la grosse maille, même si j'ai des doutes sur les vertus amincissantes de la robe en maille irlandaise.
Je ne veux plus, c'est sûr, e-bye-byer mon gilet en purs poils de pétrole. La fourrure est partout. Vraie ou fausse.
Claudia S. me laisse toujours de glace. Mais je sais que j'ai raison de m'être comme elle associée à l'occasion à la jupe crayon.
Je note que le Chic mais pas tarte de la couv' est devenu Glam' mais pas tarte en page 103. Si c'est chic, c'est pas tarte, en effet. Si c'est glam', c'est moins sûr. On est là dans une démonstration pleine de bonne volonté (comment ne pas se transformer en sapin de Noël à l'approche des fêtes) mais qui enfonce comme souvent bien des portes ouvertes. En gros : on la joue low-profile à coups de petites touches de lurex, paillettes ou satin ou au contraire on en rajoute pour un esprit bling-bling maîtrisé grâce à une science du contraste. Et on ne se trompe jamais en smocking. Cette blague...
L'eye-liner est fashion, on savait. Mais il y a plein de façons de se l'approprier. Pour ce qui me concerne, tout espoir n'est donc pas perdu, il peut même être smocky.
Une petite conversation interview entre blogueuses ? Sophie Fontanelle/Fonelle reçoit Rajaa Alsanea, Saoudienne qui vient de publier un livre qui sur la forme ressemble à un blog et qui sur le fond est une sorte de Sex & the City avec un voile. Fonelle en profite pour glisser qu'elle met sa vraie vie dans son blog, contrairement à son courrier électronique tout inventé. Là où Rajaa se félicite que les hommes de son pays semblent amorcer une recherche de femmes cultivées à qui ils puissent demander conseil, Fonelle se désole que dans son milieu, les mecs recherchent de plus en plus des gourdes. Au final, les deux blogueuses s'aperçoivent pourtant qu'elles ne sont pas si différentes au fond. Et tope là !
Patrick Williams se demande pourquoi on serait accro aux accros. Le trash est rentable et aurait un rôle pédagogique ?
Il serait aussi l'aboutissement logique de la pipolisation et de la télé-réalité ? "Les histoires de drogue de Kate Moss et Pete Doherty en couverture de Voici, ça fonctionne comme un vrai récit d'édification chrétienne" soutient Jean-Louis Missika, "sociologue des médias".
Ma pauvre Amy !
Du compte rendu d'une journée de tournage soi-disant "so hot" vécue par Alix Girod de L'Ain sur le tournage de Sex a the City, je ne retiens pas grand-chose. Le battage fait autour de ce film depuis déjà des mois me fatigue. Même sous la plume d'AGA, même avec des vrais morceaux de tacle sur la parano ambiante dans ce qu'elle décrit, heure par heure. Ou comment tenter de ramasser un max de promo en en donnant le moins possible dans l'espoir de susciter l'intérêt. La ficelle est si grosse... et SJP me semble tellement surfaite. Très vite, je passe.
La joaillerie ne m'a jamais fascinée. La présentation des bijoux, souvent convenue, encore moins. Mais je suis littéralement raide dingue de la série mode de Caroline de Fayet et Elisabeth Akessoul. Les photos de Riccardo Tinelli sont juste sublimes et ELLE ne ment pas en qualifiant la présence de la comédienne Aïssa Maïga de magnétique. Un simple échantillonnage de ce black power ?
Que ce soit Jazz chic
Gemme j'adore
Buy me a river
Bel Astre
Silver Shadow
Chaînons mouvants
ou Songes de pierre, comme à l'ordinaire, je ne regarde pas les bijoux, je ne lis pas les légendes. Mais cette fois, je contemple.
Pour le décryptage de décryptage du style selon l'âge, ou comment on se prendrait 40 ans dans la face avec un simple trench, c'est du concept de compet'. Je vais m'y mettre. Mais il me faut encore bien 24 heures de délai !
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mercredi, 28 novembre 2007
Les années 40, comme dans les 70's
Je n'ose même plus me demander depuis quand je devais la faire, celle-ci, de note. Pour dire si c'est quand même le foutoir, ici. D'ailleurs, je pense que personne ne l'attendait plus. Hein, Mathilde ? La voici quand même. Lorsque j'ai vu à quel point les années 40 étaient présentes dans les tendances de l'automne, j'ai fait une série de notes sur les 40's, ici, là et re-là. Et j'ai repensé à Yves Saint Laurent, qui s'en était déjà inspiré au tout début des années 70.
Ma note a certes tardé, mais sans vouloir me chercher d'excuses, j'ai finalement trouvé peu de choses sur cette collection Libération qu'Yves Saint Laurent avait lancée en 1971, faisant scandale auprès d'une partie des journalistes lors de sa présentation. D'aucuns, peu visionnaires, avaient alors considéré que le couturier habillait les femmes comme des prostituées. 25 ans après la fin de la guerre, le sujet était encore sensible, l'époque se voulait tournée vers l'avenir et la mode était aux hippies ou aux futuristes. Yves Saint Laurent, qui fit scandale la même année en posant nu devant l'objectif de Jeanloup Sieff pour le lancement de son parfum Homme, n'avait pourtant d'autre ambition que de réinterpréter une époque créative envers et contre tout, et, sans doute, de rendre hommage à son élégante de mère qu'il voyait alors avec des yeux d'adolescent. Le scandale lui a finalement été bénéfique et cette collection a été un succès commercial. Dans les années qui ont suivi, d'autres créateurs lui ont emboîté le pas et la mode est s'est alors mise au "rétro", on ne parlait pas encore de vintage, comme l'illustre ce tailleur, dont je ne connais pas le créateur, datant de 1974.
Jean-Paul Gaultier, qui avait alors 19 ans, s'est dit très marqué par l'esprit de cette collection. Il me semble qu'il suffit de contempler cette photo pour le comprendre. En 1971, la fourrure est un symbole bourgeois hyper conventionnel. Yves Saint Laurent s'empare du renard et le teint en vert. Depuis, les fourrures de couleur se sont multipliées, chez Sonia Rykiel en particulier.
La mode rétro des 70's remettait aussi au goût du jour les comprensées et le turban (ici un turban bannière étoilée sans doute inauguré au lendemain de la Libération et une tenue à pastilles de Ungaro Haute Couture, millésime 1973), qu'on a vu revenir très fort dernièrement, même si, pour le turban, ELLE affirmait pas plus tard que la semaine dernière qu'il est déjà out. Revisité aussi, ce chignon caractéristique, avec ce flot de boucles rassemblées au dessus du front. Je le regrette vivement, mais je n'ai pas de ELLE des années 70 pour alimenter mon ELLE vintage. Pour compenser, un petit bouquin dont j'ai tiré la plupart des illustrations qui illustrent ma note :
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mardi, 27 novembre 2007
C'est qui, la mieux des mieux ?
Rien qu'en achetant mon ELLE de la semaine je n'ai pas pu m'empêcher de sourire en coin. Le palmarès des mieux habillées, annoncé sur la couv', ça promet toujours un grand moment de rock n' roll. Le concept est bien sûr très américain. Et mieux habillée, qu'est-ce que ça veut dire ? Mieux habillée dans l'absolu, que ce soit pour faire le marché ou sur tapis rouge ? Mieux habillée que qui, que quand ? Mieux habillée par rapport à son potentiel, son budget, les standards esthétiques et modesques du moment ? Et qui en décide, et selon quels critères incontestables et incontestés ? Bref, rien que l'idée me semble déjà passablement ridicule.
ELLE a demandé à un jury de trancher. Des avis autorisés. Parmi lesquels Mouloud Achour, dont on devine rien qu'à regarder son propre look qu'il a certainement un avis très personnel, sinon pertinent, sur la question. Et d'autres dont le nom ne me dit même rien, comme Lionel Vermeil mais je dois probablement être à la ramasse. Et JPG, quand même, et Vanessa Bruno, eux, je les situe. Et des journalistes de la rédac', et l'incontournable Inès, et alors elle, copine de Fonelle ou pas, je ne me risquerais pas à lui emprunter ses bottes. Bref bis.
La première sur le podium, c'est Scarlett Johansson. Au vu des looks de la demoiselle illustrant le propos, c'est rien de dire que déjà je suis hilare. Ou consternée. Au choix. Parfois ça revient au même. Bref ter.
La seconde c'est Gwen Stefani, face à laquelle je ne suis pas davantage convaincue, ni non plus la troisième, Valérie Lemercier. Quant à Charlotte Gainsbourg, elle a gagné l'an passé, elle est hors concours, même si elle aurait mérité de gagner note ELLE. Là, ça devient vraiment trop compliqué.
Sur le site de ELLE, la vidéo présentant quelques extraits des débats fort animés qui ont présidé à ces choix, vaut des points. On y entend des perles du genre, concernant Demi Moore ; "Elle est brune et c'est déjà un exploit de rester brune aux Etats Unis". Ou Mouloud, dont le moins qu'on puisse dire est que sa personne n'est pas en soi un éloge de la minceur, asséner qu'il ne soutient pas la "candidature" de Beth Ditto. Enfin, débats animés... pas pour tout le monde. Je n'ai pas su identifier la fille qui s'emmerde dans un coin en mâchant du chewing-gum et en lisant ELLE. Quelqu'un a une idée ?
Les propos les plus intéressants sont signés Inès. Elle explique comment, selon elle, ce sont les filles de la rue, celles qui par exemple inspirent Jean-Paul Gaultier, qui sont parfois bien plus intéressantes (et bien plus proches des lectrices), que ces célébrités à qui les meilleures maisons envoient des vêtements, qui sont pourvues de personnal shoppers, de stylistes, et qui se retrouvent pourtant souvent godiches dans leurs beaux atours. Je résume les propos d'Inès, de mémoire. C'est une évidence. ELLE l'avait compris avant tout le monde, dès les années 70. Depuis, Sartorialist et consorts l'ont démontré avec éclat. Dans ses pages, ELLE l'a hélas oublié.
Je note que sur les 10 première places, il y a trois blondes sacrément bling-bling et un peu clones, surtout pour ce qui est de Kate Moss et Emmanuelle Seigner, la troisième étant Uma Thurman. Enfin, sacrément bling-bling selon les photos présentées, elle ne sont pas non plus déguisées tous les jours en sapin de Noël, je suppose. Je me concentre donc sur une image par ci-par là, sachant que ça correspond à un moment précis, un jour précis de peoplelette en représentation, et que tout ça ne veut définitivement rien dire. J'aime bien l'image de Beth Dito, je l'avais déjà dit ici, (même si je continue de voir dans cet adoubement une vaste hypocrisie) parce qu'elle est grosse et qu'elle emmerde le monde. Au point de parvenir à truster un classement comme celui-là, pas un mince (ah ah !) exploit.
Et puis Irina Lazereanu, pour son tweed à sandales.
Et Kera Knightley, pour ses bottes tout confort et son air de pas se prendre la tête avec un look qui n'est pas "chic" au sens conventionnel du terme mais qui a le mérite d'être dans l'air du temps et pas apprêté.
Parce que le vrai clivage, selon, moi, c'est bien celui-là. Est-on "bien habillée" lorsque tout est trop réfléchi, trop assorti ?
Moins affûtées, forcément, les lectrices ont tout de même leur mot à dire (enfin, celles qui ont bien voulu le dire). Leur tiercé ? Isabelle Huppert, Vanessa Paradis et Audrey Tautou. Rien de bien surprenant, rien de bien subversif.
Sinon, dans ce ELLE, les huit nouvelles façons de se faire belle me semblent impraticables s'il s'agit d'oublier son mascara et de pimenter la chose à coup de paupière corail et d'eye-liner bleu piscine. Je préfère n'en tenir au long nonchalant, ça tombe bien, ça je sais faire depuis longtemps. Même si pas en blond suédois.
Comme - trop - souvent, je préfère aux séries mode les pages Style ELLE qui m'inspirent davantage. Les possibilités du sous-pull vues par vont peut-être achever de me réconcilier avec ce pénible souvenir.
Le glamour par temps froid me concerne au plus haut point, puisqu'il me faut bien subir les rigueurs du climat de ma ville que j'aime pas.
Donner une touche glamour au gilet de pépé est un challenge que j'aimerais assez relever, pour des raisons qui ont beaucoup à voir avec le point évoqué ci-dessus.
Mais en fait, ce que je préfère dans ce ELLE vraiment pas indispensable, c'est la machine à tirette de chez Dior. Qui n'a guère pu être inspirée à Victoire de Castellane que par sa chipie de copine Carine Roitfeld. Sur ce coup-là, vctoire à Victoire !
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jeudi, 22 novembre 2007
In love with Robert
Je pensais pas que ça arriverait. Mais on ne choisit pas le prénom de ses histoires d'amour. De tous les Jéjé, c'est Robert que je préfère.
A l'exception de l'inaccessible Hermès, qui est de toutes façons l'exception, les grandes marques de maroquinerie ne m'ont jamais enthousiasmée. Le monogramme, pour ne citer que lui, me ferait même plutôt fuir. Trop vu, trop codifié, décodifié, recodifié, jamais je ne pourrais me l'approprier. Les marques de bons faiseurs à prix abordable n'ont pas mes faveurs non plus. Passe-partout et souvent pas très fun.
Pour ce qui est d'être fun, j'ai accumulé au fil des ans une belle collection de sacs improbables, que j'adore et que je sors. Et d'autres relativement créatifs tout en étant de bonne qualité, un peu utilitaires tout de même, au rang desquels le Great by Sandie dernièrement vidé. Lorsqu'il a laissé tomber le prêt-à-porter pour se concentrer sur les sacs, j'ai vite soupçonné que Jérôme Dreyfuss visait une cliente dans le même genre que moi. Aimant les belles matières mais sans ostentation, détestant les sacs tristes et ceux qui se prennent au sérieux. Dois-je préciser que de point de vente Jérôme Dreyfuss proche de ma ville que j'aime pas, il n'y a pas ? Et que je n'envisageais pas non plus d'investir dans l'affaire la moitié d'un bras ?
Grâce à Marion, je suis désormais fa-fa-fa-fa-fashionistiquement comblée. Bien qu'ayant bien autre chose à faire, Marion s'est débrouillée pour mettre Robert sur mon chemin, dès ce matin. J'avais dit banco pour bordeaux sans même l'avoir vu. Je m'en félicite. La couleur est profonde, entre le vin du même nom et le vrai chocolat.
Les cuirs Jérôme Dreyfuss se patinent "roots delux" annonce l'étiquette. Au fil du temps, ce bordeaux sera de plus en plus beau.
A peine réceptionné, Robert cache une forêt de sacs. En grande malade, je n'accroche pas que des sautoirs à mes poignées porte. Mais bariolés ou irisés, je connais des sacs qui depuis ce matin font si méchamment la gueule qu'ils en ont pâli.
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