Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

J'ai acheté le livre de Lesley Stanfield, 100 fleurs au tricot et au corchet, peu de temps après avoir contracté le virus du crochet via les formidables cours de Cécile il y a déjà presque... trois ans.

Certains modèles étaient (sont encore ?) bien au dessus du niveau qui était alors le mien.

Mais je me suis accrochée. J'ai même réussi à crocheter des pensées.

Et puis je suis tombée sur cette photo via Facebook au cours de l'été dernier. Cette réalisation est signée Maize Hutton, qui a eu la gentillesse, vu le succès rencontré, d'en révéler les secrets de fabrication. Et ce fut une évidence, j'allais crocheter le bouquet du mariage à venir l'été prochain.

Presque trois ans déjà que je n'achète quasi plus de magazines papier. J'en consomme toujours tant et plus mais je les télécharge. Ca tient moins de place. Je les emmène partout. Et ça préserve les arbres, ou du moins ai-je envie de le croire.

Et puis est apparue il y a quelques jours la version française de Flow. Pour ce qui est du contenu, Flow tient de cet esprit créatif amateur de vintage, de nostalgie couleur pastel et de do it yourself qu'on retrouve par exemple chez l'australien Frankie et l'anglais Mollie Makes, que je lis eux dans leur version numérique.

Flow est néerlandais d'origine et, en France, est édité par Prisma, mastodonte de la presse s'il en est. Dire si ce courant créatif et girly est jugé des plus "mainstream" désormais. Au point de bientôt frôler l'overdose ? (je n'en suis perso plus très loin je crois, gare à l'excès de mignonneries).

Cela étant, l'initiative est pourtant à saluer : dans le marasme d'une presse papier qui peine à se renouveler, Flow est édité sur quatre papiers différents au fil de ses 140 pages. Avec deux petits cadeaux détachables à chaque numéro (cette fois une guirlande de fête et un carnet de notes), des images à détacher, et un contenu bien dans l'air du temps qui n'a pas manqué de m'interpeller.

On y célèbre le crochet et aussi l'univers de Nathalie Lété, l'une des belles rencontres que je dois à ce blog.

Il y a tout juste un an, je lui avais laissé les commandes de mon blog, suite à... la confection de menottes au crochet. Le 17 décembre, place aux mots masculins de 10-décembre, sur une photo tirée du magnifique film de François Truffaut, "La Peau Douce", qui a tout juste 50 ans.

Elle : Sais-tu que ce sont que les corps qui se choisissent !

Lui : Oui, maintenant je le comprends.

Elle : Crois-tu pouvoir y échapper ?

Lui : Non, malheureusement je ne le peux.

Voilà un échange silencieux porté par le regard qui aurait pu se faire entre Pierre et Nicole lorsqu’elle le salue à sa sortie de l’avion après leur première rencontre.

J’imagine ce passage de « La Peau douce » de Truffaut comme illustrant cette scène ou Pierre comprend qu’il est dépassé.

Les corps exercent « Le droit du choix » des assemblages que notre conscience subira sans le comprendre : comme s’il était hors du champ des négociations.

Un comble dans nos sociétés ou la liberté de se déterminer est un acte fondateur. Nous sommes attachés à l’illusion de gérer et maîtriser nos rencontres amoureuses. Mais il n’en est rien, notre conscience locataire d’un corps déterminé à vivre ses pulsions, devra faire avec.

Oui les corps se choisissent avant nous. Ils savent très vite vibrer en phase avec une odeur, une saveur, un toucher de peau, une signature corporelle. Ils peuvent même savourer à l’avance le mélange des gènes.

Bref, ils font le premier choix que notre esprit validera ou non par la suite. Ce n’est pas l’inverse. Et quand ils veulent passer en force, ils induiront la passion pour en exclure la raison.

Il y a quelques années, je m'étais dotée d'un sapin (faux) mais à l'air presque vrai et m'en donnais à coeur joie côté déco.

Avec par exemple un sapin pop (millésime 2008).

Et puis, lors d'un déménagement de fin du monde qui exigeait pas mal d'allègement, le faux sapin a disparu.

Troisième Noël (déjà) dans les lieux et j'ai eu envie d'y revenir. Mais différemment.

C'est cette photo, trouvée au hasard d'une balade sur les sites (je ne sais d'ailleurs plus sur lequel) qui m'a donné l'idée d'en coller un au mur, de sapin. Enfin... une idée de sapin.