vendredi, 20 mars 2009
Ah Pascal, si tu saviez !
Pascal, (vous permettez que je t'appelle par votre prénom ? Même si je reconnais que je préfère cependant te vouvoyer, on ne se connaît pas, c'est vrai).
On se connaît pas mais je peux bien vous avouer que j'ai lu l'un de tes livres quand j'avais 20 ans. Oui, je sais, ça commence sérieusement à dater. Lunes de fiel, ça devait s'appeler. Et je me souviens même que j'avais enchaîné avec le Nouveau Désordre amoureux, que vous aviez cosigné avec Alain Finkielkraut. Le désordre amoureux, tu penses si ça me causait, au milieu de ce foutoir généralisé qu'était ma vie à 20 ans. Mais c'est tout ce dont je me souvienne. Je serais bien incapable d'en faire un résumé, même si je crois que ça m'avait semblé pas mal distrayant. Enfin, surtout le roman. Et surtout une fois que Roman Polanski en avait fait un film qui ne passe pas pour être le meilleur qu'il lui ait été donné de réaliser. Mais ne soyez pas fâché, tu sais, c'est tout le temps que j'oublie ce que j'ai lu, ce que j'ai vu, ce que j'ai entendu...
Et j'avais sûrement dû lire aussi votre papier paru dans ELLE en 2003, lorsque tu avais été invité à livrer votre point de vue dans une chronique que tu avais sobrement intitulée La pétasse triomphe au moment où le macho décline.
Qui décline son idendité en péril, le macho, à la manière d'un ineffable Zemmour (mais non, ne pleurez pas, Eric, grand sensible va, qui sait, peut-être qu'un jour je t'écrirai, à vous aussi ?)
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lundi, 16 mars 2009
Tailleurs noirs et "mode souple" le 18 mars 1960
Un seul titre sur la couv' de numéro de ELLE du 18 mars 1960 : le grand concours doté en nouveaux francs (avec traduction en anciens !).
Un concours sur le thème de l'amour. Sur plusieurs semaines, ELLE énumère les petites attentions dont doivent faire preuve hommes et femmes pour une vie de couple réussie. Les lectrices seront ensuite invitées à les classer et résoudre 5 problèmes que posent 5 dessins-pièges, pour départager les ex-aequo. Lesquelles attentions se contredisent l'une l'autre. Sur la même page, Monsieur est invité à couper la radio qui le passionne si Madame le lui demande, mais Madame, de son côté, est invitée à laisser Monsieur écouter les comptes rendus sportifs à la radio...
Pas forcément facile, la vie de mère d'enfant prodige. ELLE est allée enquêter auprès des mères de Brigitte Bardot, Françoise Sagan et Yves Saint Laurent. Gloire et fortune ne feront pas forcément le bonheur de leur enfant, s'inquiètent-elles toutes.
Le tailleur noir est chez tous les couturiers. Ils aiment aussi bien, ces tailleurs, les blondes que les brunes, les rousses que les grisantes... Celui de Dior est en dentelle de laine.
Celui de Balmain est doublé de crème.
Le temps du tailleur bientôt révolu ? Oui, il existe un "Prêt à porter " hommes : 1.200 entreprises, 60.000 ouvriers, 300 milliards (légers) de chiffre d'affaires. Il a sa coupe, un style jeune et désinvolte.
Mais pas seulement : les costumes complets de style tailleur sont proposés à des prix abordables.
La mode souple est, selon ELLE, adorée par toutes les femmes. Elle se compose de tricots que le magazine est allé photographier à Rome.
L'occasion d'un peu de tourisme, ainsi que le prouve la légende : ces quatre touristes de laine, avant de se retourner vers vous, ont admiré cette place du XVIIe siècle, la Piazza Navona avec ses trois fontaines, dessinée selon l'exact tracé de Domitien.
Les deux versions du Bon Magique ont été photographiées dans les jardins de la Villa Lante, près de Vierbe.
Les blazers anglais sont une valeur sûre, approuvée par les enfants.
Pour la semaine des quatre dimanches, on se pare de broderie et de blancheur.
Avec 20 mètres de tissu, on habille une chambre. En all-over, on l'habille.
Dans ce numéro, le huitième épisode d'une saga consacrée à Maria Callas, racontée... par sa mère.
Les patrons proposés par le magazine proposent de réaliser un petit deux-pièces de soleil, qui fera une liaison habile entre l'hiver et l'été, aussi bien sous votre manteau que sous votre imperméable.
On se fabrique sa silhouette 60 avec ses tenues 59. Il suffit d'ôter de l'ampleur ici, de raccourcir là, schémas à l'appui.
Vivement lundi prochain !
11:27 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : mode, elle, vintage, magazines | del.icio.us | Facebook
samedi, 14 mars 2009
Deviens qui tu veux ! Mais...
Mais qu'est-ce qui se passe à la rédaction de ELLE ? Elles sont tombées tête la première dans le blog d'Olympe ou quoi ?
Cet automne, la photo qui ouvre mon billet était parue dans ELLE et m'avait fait faire des bonds de cabri en hululant. Pas moins. Cette photo illustrait un article intitulé "La fin du féminisme, quand Superwoman rentre à la maison".
Qué, Superwoman ?
ELLE nous faisait le coup de la première dame : "Prenez une chanteuse libérée, collectionneuse d’amants. Elle se marie avec le président de la République, et répète à l’envi « mon mari, mon mari, mon mari » avec un bonheur démonstratif de femme soumise". Drôlement représentatif, comme (contre) exemple, dis donc... Le coup de la première dame et celui du môme qu'on allaite en nuisette et en bottes motardes jusqu'à son entrée en CP. Au moins. Ah ça, côté féminisme, on était mal barrées. Du coup, mon féminisme, je l'avais revendiqué.
Lorsque dans le ELLE paru samedi dernier j'ai vu s'afficher un papier intitulé Le féminisme est-il ringard ? j'ai commencé à lire en secouant la tête et en faisant tssss-tsssss. Ca partait mal, cette histoire, au vu du titre. Au final, le ton a tout de même évolué Ce qu'Olympe, à qui j'avais fait parvenir le papier, a résumé d'un "Globalement je le trouve assez pertinent. il n'y a que le titre qui me dérange vraiment en laissant penser que le féminisme est ringard (il y a du progrès, la dernière fois il était mort). il y a de très grosses nuances par rapport à celui de la dernière fois et je n'y retrouve pas le même dénigrement grossier du féminisme".
Dénigrement grossier du féminisme. Nous y sommes. Ce dénigrement qui amène par exemple une Maïwenn Le Besco, à la sortie de son film Le Bal des Actrices à déclarer sans rire : "Je ne suis pas féministe, j'aime trop les hommes pour ça". Encore une qui a tout compris...
La conclusion de cet article dans lequel intervient par ailleurs la journaliste Isabelle Germain, responsable du blog Du rose dans le gris revenait à Marion, 33 ans, chef de clinique à Paris, sur une tonalité quelque peu désabusée : "Le féminisme n'est pas ringard, il n'existe plus. On doit se débrouiller toutes seules, c'est comme si on nous avait abandonnées."
(c) JeongMee Yoon, Pink & Blue Project
Ce samedi, nouvel arrivage de ELLE. Et nouveau titre sur la couv' : Rose pour les filles, notre éducation est-elle encore sexiste ? Moi je dis que poser la question, c'est déjà y répondre. Cette fois, Dorothée Werner est allée interviewer la sociologue Catherine Monnot qui vient de publier les conclusions d'une enquête réalisée auprès de petites filles âgées de 9 à 11 ans. Laquelle, si elle souligne les injonctions contradictoires bombardées aux filles, résumées selon elle par une pub pour la poupée Barbie, "Deviens qui tu veux, c'est-à-dire infirmière, danseuse, mannequin, mariée, star..." n'y voit pas forcément un constat déprimant.
Non, non, ben non !
"Parce qu'elles sont heureuses".
Ah ? C'est drôle, parce que moi, ça me rappelle quand même comme un genre de syndrome de Stockholm.
Pas à Catherine Monnot : "Si elle est dans la norme, elle est heureuse. Cela signifie que si on proposait aux filles une norme moins sélective, plus éclectique, elles s'autoriseraient peut-être à être différentes. Mais elles sont très malignes, savent jongler avec les codes et des identités, s'adapter au contexte ou à différents moments de la vie".
Et sinon, je vous l'ai pas dit ? Ben sinon, le gros titre en rouge sur la couv' du ELLE, c'est MINCIR AUTREMENT.
Mais mincir heureuse, évidemment !
EDIT : parce qu'elle l'a trouvé et emporté, la grande inconnue...
15:19 Publié dans C'est que mon avis | Lien permanent | Commentaires (41) | Tags : elle, féminisme | del.icio.us | Facebook
lundi, 09 mars 2009
Etude de caractères le 15 mars 1954
Veste de shantung et porte-chance bête à bon Dieu signé Cartier font la couv' de ce numéro de ELLE du 15 mars 1954. L'un des costumes de Christian Dior qui ont le plus de caractère, précise le magazine.
Le caractère, ce numéro de ELLE tente d'en faire le tour. La caractérologie est une science moderne, nous apprend ELLE. Ou comment se connaître soi-même en 90 questions-clés. Huit types se dégagent : le type passionné (Odette Joyeux), le type colérique (Henri Troyat), le type sentimental (Geneviève Page), le type nerveux (Mony Dalmès), le type flegmatique (Simone de Beauvoir), le type sanguin (Arletty), le type calme (Julien Green), le type nonchalant (Brigitte Auber).
Les robes aussi, ont leurs traits de caractère.
La simplicité est à l'ordre du jour et s'accompagne de gentillesse, de détails nouveaux et de nouvelles techniques.
ELLE propose deux tenues "bon caractère". En Bon Magique, un deux pièces et ses accessoires, bonnet, gants et carré fleuri. 5.100 F le deux pièces pour un ELLE à 50 F (soit 234,6 € pour un ELLE à 2,30 €). La robe en velours côtelé est faite en deux morceaux et est à réaliser d'après un patron ELLE-Va-Bien.
La dentelle sort le soir. Organdi blanc et croquet noir (Balmain), dentelle blanche sur fond bleu (Lafaurie A.C.P.).
Organdi brodé de fleurs aquatiques (Lanvin-Castillo) et guipure blanche nouée de satin sur la hanche (Jean Patou).
ELLE dévoile les secrets de la jupe droite, patron à l'appui.
La Présidente a consolé une petite fille, s'émerveille ELLE. La présidente ? Mais non, il n'y avait pas de femme présidente de la République en 1954, la présidente, c'est la femme du président. Ce terme de "première dame de France" qui m'exaspère n'était apparemment pas encore de mise. Mme Coty, donc, vêtue d'une robe prune recouverte de dentelle noire (celle dans laquelle elle a posé pour notre photo de couverure le 15 févier dernier, précise ELLE s'est rendue au tout neuf Théâtre des Arts pour la pièce Gigi, adaptée du livre de Colette. A la fin du spectacle, la jeune interprète de Gigi, Evelyne Ker, a éclaté en larmes et les applaudissements de la Présidente l'ont consolée.
Marina Vlady, la quatrième - et dernière - des soeurs Poliakoff, vient de paraître sur l'écran dans son 16e film "Avant le Déluge". Elle a 16 ans, l'âge du rôle.
Pour fêter son 8e anniversaire, ELLE organise un concours. Sur plusieurs numéros, le magazine présente 80 couples qui se sont mariés le 9 novembre 1953, jour de son anniversaire. Les lecteurs sont invités à désigner leurs 10 couples préférés. Un jury, présidé par André Maurois et Pierre Gaxotte, de l'Académie française, tranchera. Couples et lecteurs recevront prix et cadeaux.
Vivement lundi prochain !
10:44 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (40) | Tags : mode, magazines, elle, vintage | del.icio.us | Facebook