lundi, 02 mars 2009
Rondes le 2 mars 1981
Rosemary McGrotha est ronde et belle, elle fait la couv' de ce ELLE du 2 mars 1981. Ronde et pourtant top-model, elle pose pour ELLE. Comme quoi, pour la rédaction du magazine, ça ne va donc pas vraiment de soi...
ELLE a commandé à la Sofres un sondage sur la perception qu'ont les Français de l'homosexualité. Les partisans de la tolérance sont un peu plus nombreux que dans un sondage lancé en décembre 1973, note le magazine. Toutefois, certaines questions sont surprenantes dans leur intitulé : Accepteriez-vous de vous marier avec quelqu'un qui a été homosexuel ? Comme s'il s'agissait d'une maladie dont on pouvait éventuellement être un jour "guéri". Homosexuel conjugué au passé. Mais après tout, en 1981, l'homosexualité était encore classée parmi les maladies mentales...
Jocelyne François a raconté son histoire d'amour avec Marie-Claire dans un livre qui a obtenu le prix Fémina : "Joue-nous Espana". Le livre évoque entre autres la première rencontre, l'enfance lorraine, la pauvreté, les heurts familiaux, la vie de pensionnaire à Mattaincourt, où Jocelyne, au cours d'une promenade dans la campagne lorraine, sous la houlette des religieuses, distingue Marie-Claire et la choisit, dans le savoir. Elles ont 12 et 10 ans. Leur passion se révèle alors qu'elles ont 17 et 15 ans et cet amour fou dure encore, trente ans après. Leur histoire a connu cependant des orages. Très pieuse, Jocelyne a avoué son amour a son confesseur, qui l'a convaincue d'y renoncer. Elle a obtempéré, a été mariée durant cinq ans, le temps de faire trois enfants. Elle voit alors toujours Marie-Claire, "amie de la famille" et chanteuse à succès qui a vendu 500.000 disques, en 10 ans. De son côté, elle est devenue la maîtresse d'un homme plus âgé. J'étais consciente d'avoir raté ma vie explique Jocelyne. Je voulais éviter à Marie-Claire une expérience semblable. Je savais qu'elle m'aimait, toutes ses chansons le disaient. Elles ont donc fini par se retrouver et vivent ensemble à Saumane.
Je ne comprends pas, dit Jocelyne, cette caricature qu'offrent certains couples de lesbiennes., l'une jouant à l'homme, l'autre à la femme. Si je décris peu nos amours - la porte de la chambre des amantes demeure close - je peux dire qu'il n'y a rien de tel entre Marie-Claire et moi. nous ne reproduisons aucun schéma. chaque être humain étant à la fois masculin et féminin, il me paraît absurde de dire : toi tu es la femme et moi l'homme. D'ailleurs, elles sont aussi féminine l'une que l'autre, croit bon d'ajouter ELLE...
On les aime, elles ne s'aiment pas. Qui ça ? Les rondes. Elles ont toujours deux, trois... six kilos à perdre, elles lisent tous les articles et les publicités qui parlent de maigrir. Ni grosses, ni opulentes, elles sont rondes.
Danielle, attachée de presse au cinéma, fait part de son expérience avec une bonne dose d'humour. Elle s'est dit "voyons de quoi j'ai l'air une fois débarrassée de ma surcharge". Édifiant. Sa poitrine a descendu schuss de deux crans. J'avais des seins en oreille de cocker, le visage en oreille de cocker, le moral en oreille de cocker, la fesse...", bref, seules ses oreilles n'étaient pas en oreille de cocker. Pour faire bonne figure, il a fallu qu'elle refasse son poids. Elle a simplement rayé de son vocabulaire et de sa garde-robe, ces deux denrées pourtant de base : la blouse (toujours ce manque de pinces de poitrine) et le jean ("quand il convient à mon derrière, il est quatre fois trop large à la taille". Et le jean, pour le retoucher soi-même, il y faut un marteau-piqueur, outil qu'on n'a que très rarement chez soi).
Parmi les rondes tellement aimées mais qui ne s'aiment pas, Marilyn occupe le top du podium. ELLE lui consacre trois doubles pages. Et raconte qu'elle flâne chez Bloomingdale's, un grand magasin de New York. Un homme s'approche du rayon, elle l'interroge de l'oeil, il répond à son sourire : "Peu importe ce que vous choisirez, dit-il, car même en le portant à l'envers, vous seriez irrésistible." Alors la plus belle ronde du monde qyuitte le magasin, rassurée à peine, et comme d'habitude, malgré le regard des autres, elle ne se plaît pas.
ELLE a l'oeil sur 10 rondes célèbres. Valérie Mairesse explique : "Quand je flippe, je regarde des photos de Marilyn Monroe", c'est mon exemple". Son mini-short a fait sensation lors de la nuit des Césars.
Martine Allain-Regnault, Jacqueline Jacobson, Ornella Muti, Andréa Ferreol, Marie-Christine Barralut, Catherine Allegret, Catherine Rihoit, craquent toutes. Pour du chocolat ou du saucisson, c'est selon.
Josiane Balasko assume. Et assure. Elle vient d'écrire avec Jean-Marie Poiré Les hommes préfètrent les grosses.
Les bonnes vivantes sont les héroïnes de la série mode. Marie-Pierre a 21 ans, est étudiante aux Beaux-arts et se moque de sa taille.
Michèle Hispard, attachée de presse est adepte de la combinaison pantalon et des des robes des puces.
Pascale Pellenei, 20 ans, taille fine et décolleté généreux, se moque des régimes.
Mimi Brasseur, styliste free-lance pour 20 Ans, la publicité et le cinéma, joue les bons vêtements de base.
Le Bon Magique fait bonne impression, en jupe plissée et robe à volant et châle léger au dessin cahemire. Sans oublier un chemisier en soie ultra-raffiné. 225 F la robe pour un ELLE à 7 F (soit 73,93 € pour un ELLE à 2,30 €).
Elles sont 500.000 au Japon et 60 en France à pratiquer le naginata, art martial qui remonte à plus de 1.500 ans. On se défoule et on acquiert ainsi l'équilibre de l'esprit, sinon la sagesse.
Le jacquard est indéboulonnable.
Mais on peut aussi broder son pull à la squaw.
Ou préférer une broderie fleurie.
On peut même se tricoter une veste signée Torrente grâce à la fiche tricot.
Vivement lundi prochain !
14:39 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (34) | Tags : mode, magazines, elle, vintage | del.icio.us | Facebook
lundi, 23 février 2009
Influentes le 19 février 1951
Elles ne font pas la couv' de ce numéro de ELLE du 19 février 1951, consacrée aux arts ménagers.
Et elles ne sont évidemment pas blogueuses, non plus. Ce sont tout de même les femmes les plus influentes de Paris et ELLE en a sélectionné dix. Deux d'entre elles sont particulièrement mises en avant, ce sont Mlle Sicard et Mme Vincent Auriol (qui n'a pas de nom, et encore moins de prénom, juste l'identité de son mari président de la République). Mlle Sicard (qui n'a pas de prénom non plus) a 35 ans et est chef de cabinet de René Pleven (alors président du Conseil). Elle occupe un poste politique important, note ELLE mais n'est pourtant que "la seconde". Car si les femmes françaises votent, si elles sont éligibles, si elles peuvent accéder à presque tous les mêmes postes que les hommes, elles ont rarement la première place. Et il reste du chemin à faire, ainsi que le montre la phrase suivante : Mais, mieux, elles ont l'influence, elles agissent à travers les hommes ; parfois sans qu'ils s'en doutent, souvent en gardant intacte leur vie familiale, toujours en préservant leur féminité. La conclusion qui tue : Mlle Sicard est une femme qu'on écoute parce qu'elle est sans histoire.
Quant à celle qu'on n'affuble pas encore du vocable ridicule de "première dame de France" : il y a une seule influence que Mme Auriol se refuse absolument à exercer : c'est celle qu'elle pourrait avoir sur le président de la République française; son seul but est de maintenir autour d'un certain M. Vincent Auriol une atmosphère de tendresse, de confort, de compréhension.
Les autres influentes sont Lucie Faure, éditrice, Simone Berriau, directrice du théâtre Antoine, Mme Simone (elle a acquis le droit de se faire écouter en portant trois noms célèbres), Hélène Campinchi, avocate, Simone de Beauvoir, Mme Edmond Foinant, présidente de l'association des femmes chefs d'entreprise d'Europe, Renée Abrami (veuve du professeur Abrami), qui règne sur un salon politique et Bettina, mannequin.
Rêver d'influence ne doit pas empêcher quiconque de demeurer une bonne ménagère : le salon des arts ménagers est là pour ça et ELLE recense 40 bonnes manières d'y dépenser de l'argent.
L'aspirateur combiné est un Cadillac et le porte-serviette électro-calorifique est un Bon Magique.
La mode se regarde en détails. Poches de hanches, patte géante, boutons serrés ou quatre poches agrémentent les manteaux.
La robe en satin Biarritz est ornée d'un décolleté à deux coques et l'écharpe à franges de jais fait boléro.
Les arts ménagers le prouvent : le bon marché peut être joli et le confort tient peu de place. Les appartements sont petits et les décorateurs et fabricants de meubles en tiennent compte.
André Maurois, de l'Académie française, s'érige en professeur de mariage. Votre mari est votre ami, assène-t-il. Quant à la passion, cette courte folie qui nous fait voir dans un être ce qui n'y est pas, le mariage doit la remplacer par une lucidité tendre, qui voit clairement le partenaire tel qu'il est, avec ses vertus et ses défauts, et ne l'en aime pas moins. André Maurois vient alors de publier, aux éditions Hachette, Le cours de bonheur conjugal.
Les objets fascinants acquis au salon des arts ménagers ne peuvent s'intégrer dans un décor fané : avec ELLE, on apprend à repeindre son appartement.
Les cuisinières coquettes n'oeuvrent pas en cuisine attifées n'importe comment. Une petite revue de tabliers à réaliser soi-même vole à leur secours.
Vivement lundi prochain !
12:13 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : mode, elle, vintage, magazines | del.icio.us | Facebook
lundi, 16 février 2009
Style marin le 14 février 1972
La vignette sommaire précise qu'il s'agit bien d'une véritable marinière US...
Le blouson "chauve-souris' et le pantalon large en jersey de chez Kenzo pour Jap Diffusion Caroll demandent une silhouette longue et mince.
Le caban bien épaulé et le pantalon en toile sont signés Saint Laurent Rive Gauche.!
Quatre façons de porter cabans et vestes tricotées (Daniel Hechter, Gentil Marine, Agnès B pour Limitex et Timwear).
Marinière courte et pantalon large : la nouvelle tenue de week-end (Jean Pomarède pour Jet Gaston Jaunet et Norbert Nel chez Turlututu).
Pulls, gilets et blousons sont les nouveaux tricots qui font la taille fine et dégagent les hanches bien appuyées des pantalons larges.
Le soir, le style marin navigue du pantalon large à la jupe longue et du marine uni au marine et blanc (Christian Aujard et Gérard Pipard pour Nina Ricci).
Ce numéro de ELLE est aussi un spécial beauté qui comprend 12 pages anti-kilos avec les témoignages de 20 femmes qui racontent 20 régimes "vécus".
De celle qui évite les farineux à celle qui s'adonne à 24 heures de babeurre en passant par celle qui a testé deux régimes américains et celle qui enchaîne les pamplemousses, ces 20 femmes sont toutes des flippées du kilo en trop. L'une affiche un corps mince mais dont la ligne n'est pas assez parfaite à ses yeux de perfectionniste, une autre est une grande blonde sportive musclée mais aucune n'est satisfaite de son physique...
Pour chacune, un médecin donne son avis, mettant en garde contre les régimes trop affamants qui conduisent à des excès en sens inverse ou ceux qui s'avèrent trop agressifs pour l'organisme, mal équilibrés et dangereux. La question du bien-fondé de ces prétendus kilos à perdre (certaines de ces femmes ne souffrant pas d'un véritable surpoids médical, kilos en trop par rapport à qui, par rapport à quoi ?) et des effets désastreux à long terme de ces enchaînements de régimes n'est cependant jamais posée...
Cellulite ou graisse ? On fait le point.
L'article est illustré par quelques encarts people. Il y a les vedettes de la minceur (une fille aux mensurations semblables à celles d'Audrey Hepburn serait-elle aujourd'hui interdite de podium ?).
Maria Callas a divisé son poids par deux.
Elisabeth Taylor fait le yoyo en fonction de ses tournages.
Le coup de grâce ? Celles qui sont considérées comme des bombes sont rarement squelettiques...
Le style 1930 connaît un succès fou en ce début des années 70. Au point que certaines créations contemporaines ont l'allure et le charme discret de l'époque 25-30 qui fut d'ailleurs le creuset où s'élabora le design moderne.
Le paravent miroitant est réalisé avec des mini-miroirs rectangles à coller sur des panneaux.
1,54 m et 42 kilos : Twiggy est la petite et célèbre cover-girl de l'année 66 qui imposa aux filles d'alors le fameux Twiggy-look avec ses faux-cils dessinés au pinceau, ses cheveux ras et sa silhouette d'adolescent complice. La voici en héroïne de cinéma, dans The Boy-friend, film musical réalisé par Ken Russel. Elle déclare y porter "des robes démentes. Moi qui tricote mes sweaters moi-même et enfile le premier jean venu !"
Juste ce qu'il faut pour vivre en février-mars : le Bon Magique propose un gilet en Borg vif et un pantalon en flanelle grise, ainsi qu'un chemisier quadrillé et une jupe en Diolen. De 57 à 79 F pour un ELLE à 2,50 F (soit de 52,44 à 72,68 € pour un ELLE à 2,30 €).
Pour une majorité de Français, qui dit urbanisme dit grand ensemble, qui dit ville nouvelle dit béton et milliers de fenêtres semblables. Nicole Le Caisne est allée enquêter auprès des urbanistes. Lesquels ne manquent pas d'ambition : La première famille qui habitera à Cergy-Pontoise pourra travailler sur place, elle trouvera en même temps que l'école primaire et les grands magasins, les transports en commun et les cinémas (deux fonctionnent déjà dans un centre commercial ouvert en 1970). "Nous voulons retrouver ce qui fait le charme des villes anciennes, mais nous voulons aussi que chacun puisse aller à son travail, à son université en moins de 20 mn, sans être écrasé par la cohue. Nous voulons qu'il y ait de la place pour tout. Pour le vice comme pour la vertu.
Vivement lundi prochain !
10:46 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : mode, magazines, elle, vintage | del.icio.us | Facebook
mardi, 10 février 2009
Envie d'être épaulée ?
C'est par où, les 80's ? Certes, Jalouse en est déjà à nous annoncer le retour des 90's, le grunge, etc. N'empêche, les 80's sont bien là. Du côté des épaules, notamment. C'est ce qui m'a frappée dans le ELLE de la semaine. Je n'y ai pas vu grand-chose, si ce n'est des épaules, des épaules pagodes, dés épaules rembourrées, des épaules qui s'imposent, ainsi que le résume le petit montage ci-dessus.
Et devant la veste de smoking Michel Klein pour la Redoute (en bas à droite), j'interloque. Aurait-on posé une taille 44 sur une fille qui fait du 36 ?
Dans le catalogue ou sur le site la carrure me semble un peu plus...raisonnable et la veste paraît d'ailleurs bien plus courte.Bref. La question du jour, c'est ai-je envie de me sentir épaulée ?
Oui - Non - Ne sait pas.
Et sinon, la veste d'officier ? En version bleach ?!
Oui - Non - Ne sait pas.
Et malgré cet hiver qui n'en finit pas, avec ses avis de tempête, ne commencerais-je pas malgré tout à penser à mon dressing de printemps ?
OUIIIIIIIIII ! - Non - Ne sait pas.
10:56 Publié dans Fashionneries | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : mode, 80's, elle, épaulettes, jean bleach | del.icio.us | Facebook