lundi, 15 septembre 2008
Spécial Mode le 17 septembre 1990
Dernier épisode de la trilogie mode de septembre (après les collections de 1969/70 et celles de 1980/81), avec le numéro de ELLE, Spécial Mode, du 17 septembre 1990, du nombre, celui-ci, des numéros Spécial Mode que je conserve tous depuis une vingtaine d'années.
C'est le triomphe du corps, symbolisé par une combinaison en jersey de laine jacquard et de nouveaux escarpins sport en veau velours signés, le tout signé Alaïa.
Les jupes plissées dévoilent des jambes gainées de noir et se portent avec des pulls chaussette.
Nouvelle tendance : cagoules et capuches enveloppent le visage de lumière, d'ombre et de mystère.
Mouvement stretch en Miyaké et en Mugler.
On ne parle pas alors de tregging, mais le vêtement existe déjà : Thierry Mugler propose la ligne de l'espace.
La panne de velours est sensuelle (Capucine Puérari et Huit).
Le gant raffole des manchettes.
Et les lunettes sont colorées.
Les costumes d'homme prennent des allures féminines et de la couleur.
Bodies, caleçons, polos : l'hiver sera doux en jersey de coton. Tehen, par Iréna Grégori, s'en fait une spécialité.
Celle de Kenzo, c'est le pull jacquard.
Tu me dévisages. Tu m'envisages. Comme une fille que je ne suis pas...
Jean-Baptiste Mondino est inspiré par le Métal.
Il signe pour ELLE une courte série mode qui reprend les mêmes codes que le clip de Tamdem réalisé avec Vanessa Paradis.
Les créateurs jouent le tweed en couleurs (Castelbajac).
La parka est tour à tour baoudeuse ou charmeuse (ici en faille de soie doublée de vison, Céline)
Les cuissardes font un come-back (Colisée et Carel).
La robe manteau extrêmement charme joue le style précieux (Michel Klein).
Le smoking se porte dépareillé (pantalon Cacharel, chemise Agnès B, foulard Ralph Lauren).
Le pull est oversized (Kookaï, sur une robe moulante Chantal Thomass, et des boots Clergerie).
Le Bon Magique est devenu ELLE Passions : le costume est signé APC (veste 1800 F et pantalon 920 F pour un ELLE à 15 F, soit 276 et 141 € pour un ELLE à 2,30 €).
Vivement lundi prochain !
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lundi, 08 septembre 2008
La mode des créateurs le 1er septembre 1980
Une image de défilé de Sonia Rykiel fait la couv' de ce numéro de ELLE du 1er septembre 1980. Un numéro de rentrée, consacré à la mode des créateurs.
ELLE a l'oeil sur eux, notamment sur Marlène Jobert, qui vient de donner naissance à des jumelles. Le papa, Walter Green, est chirurgien dentiste. Les mamans-stars de 40 ans sont à la mode, note ELLE, qui cite Ursula Andress et Claudia Cardinale. Marlène Jobert a, elle, 38 ans.
Eva-Gaëlle (la future actrice Eva Green) et sa soeur Johanne-Joy sont nées par césarienne le 6 juillet au son de la Flûte Enchantée de Mozart. Le papa a pris des photos. Ce sont de fausses jumelles. Eva, (la première née, 2 kg 500) est brune aux yeux bleus avec la peau toute rose et plus ouverte, plus offerte, quoique plus menue. "La" Johanne (2 kg 600) est brune aux yeux bruns avec la peau mate et elle est plus recroquevillée selon leur maman.
Paul-Loup Sulitzer nage dans la joie et les dollars. Il vient de publier son premier roman, Money. Il a désormais beaucoup d'amis, selon ELLE : Johnny, Belmondo, Enrico Macias...
Guillermo Vilas est amoureux de sa porteuse de raquettes. Il l'a connue lorsqu'elle avait 10 ans er lui 20 et a eu le coup de foudre pour elle lorsqu'elle a eu 15 ans. Entre deux tournois de tennis il écrit des vers... de mirliton, dit ELLE, qui rapporte que Jorge-Luis Borges (81 ans) a dit de Vilas : Il écrit des poèmes comme moi je joue au tennis (Borges est aveugle).
Gina Lollobrigida, à 53 ans, est passionnée de photo. Son Nikon la suit partout. Quand une femme est belle, on ne lui permet pas d'vaoir du talent, dit-elle.
L'écrivain Jean-Louis Curtis a subi l'épreuve des collections en compagnie des rédactrices de mode et il a aimé ça. 65 shows en une semaine.
La mode 81, prévient ELLE, n'est peut-être pas celle que vous verrez demain mais, en tout cas, celle que vous verrez, après-demain, dans la rue. Sonia Rykiel propose un classique pas conformiste, en noir et blanc.
Le nouveau pantalon est court et resséré à la cheville, comme un pantalon de golf.
La force de Thierry Mugler ? Couleurs fortes et lignes strictes.
Kenzo, Angelo Tarlazzi, Emmanuelle Khanh et Castelbajac proposent chacun leur version du manteau camel.
Issey Miyaké et Elisabeth de Senneville font claquer les couleurs. Avec du noir.
Kenzo, Anne-Marie Beretta, Jean-Paul Gaultier et Elisabeth de Senneville jouent le tailleur pantalon.
Yves Saint Laurent pense aux cow-boys et propose une veste en agneau glacé frangée de cuir or.
Alternative chic chez Jean-Paul Gaultier avec un pull court en alpaga et acrylique.
Chez Issey Miyaké, le sarouel se porte avec un bustier en plastique moulé.
Maya l'Abeille, Goldorak, Candy ont envahi l'écran des petits. Les Japonais sont compétitifs en matière de production de dessins animés.
Les femmes peuvent devenir géomètre. Christine, 21 ans, en est l'exemple.
Les hommes peuvent être "nounou". Guillaume, 33 ans, en témoigne.
De la machine à écrire au protège-cahier, l'heure ets à la rentrée. Le Bon Magique offre de quoi se composer une tenue en velours éponge, noire ou rouge. Le blouson en jean Lee sur jupe des 3 Suisses et boots frangées est une autre tenue de rentrée.
En dos de journal, la fiche-tricot. La veste-cardigan a été créée par Jean-Paul Gaultier.
Vivement lundi prochain !
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mardi, 02 septembre 2008
Mère et fille, tout un roman
Sonia et Nathalie Rykiel.
Héroïnes d'un vrai/faux roman ? Elles en ont certes l'étoffe.
C'est ce qu'a perçu Eliette Abécassis, qui les a regardées (et écoutées) travailler et vivre. Et en a fait un livre. Un roman, donc, annonce le titre : Mère et fille, un roman.
Ou comment, partant d'un excellent sujet, écrire un bien mauvais livre.
La mère. La fille.
La fille. La mère.
La mère et la fille.
La mère, la fille. Et, soudain, au bout de 40 pages, Nathalie, puis Sonia.
N'est pas Marguerite Duras qui veut.
Je n'ai pas été déçue par ce livre, que j'ai fait l'effort de lire jusqu'à la dernière page. Je n'attendais pas grand-chose d'autre que ce que j'y ai trouvé, hélas. Rien appris sur les deux Rykiel, pour avoir déjà lu la biographie publiée il y a quelques années par Carmen Castillo et Evelyne Pisier et L'envers à l'Endroit, écrit - et tellement mieux ! - par Sonia Rykiel elle-même.
Qu'en ont-elles donc pensé, les deux héroïnes, de cet ouvrage qu'elles ont paraît-il lu avant publication, sans, ou presque, rien trouver à y changer ? Un sujet singulier et un verbe au pluriel, soit passe encore, même si un bon correcteur orthographique devrait permettre d'éviter ce genre de bévue. Un malheureux croire dans croisé au détour d'une phrase, voilà qui est pour le moins disgracieux : je crois encore, pour ma part, en la langue française. Et aussi en la concordance des temps, sans doute une déformation professionnelle. Je ne parviens pas à y voir un effet de style.
Qu'ont-elles bien pu en penser, donc, Sonia et Nathalie ? Se sont-elles dit avec une pointe de cynisme qu'après tout, qu'importe, puisqu'une fois de plus on parle d'elles, encore et toujours érigées en figures de proue de la mode à Paris ?
Ont-elles préféré n'émettre aucun jugement sur la "qualité" littéraire de la chose, sachant trop bien qu'il aurait en réalité fallu tout reprendre ?
Aucun intérêt sur la forme et bien peu sur le fond. Quelques idées reçues sur la pseudo-toute-puissance de la figure maternelle, une relecture sommaire et hâtive de la Psychanalyse des contes de fées de Bettelheim. Des postulats balancés de manière péremptoire. Dans une interview accordée à ELLE il y a deux semaines, Eliette Abécassis semble croire en l'universalité de son modèle. Je ne reconnais pas ma mère en cette mère-là, je ne me reconnais pas dans ce livre en tant que mère, ni en tant que fille, je n'y retrouve pas ma fille non plus.
Pas plus que je ne m'y reconnais dans mon rapport à la mode et au vêtement, plus généralement. Qu'on en juge avec cette typologie simpliste, exposée p 78-79 :
Et puis il y a ces insupportables phrases toutes faites dignes de propos de café du Commerce...
P 51 : La mort des parents est quelque chose de naturel, c'est celle des enfants qui ne l'est pas.
P 77 : A travers la façon dont on s'habille, on dit tellement de choses sur soi.
Tant de clichés alignés, tant de portes ouvertes enfoncées : ton accordéon me fatigue, Eliette.
Vite écrit, vite lu, vite oublié, voici un pur produit de rentrée littéraire. Rentrée, assurément. Littéraire, c'est à voir.
PS1 : sur la pratique de plus en plus répandue consistant à présenter en bandeau le joli minois de l'auteur d'un ouvrage, je m'étais déjà exprimée ici.
PS2 : sur l'invasion de la sphère culturo-médiatico-politique par les filles (et fis) de, je me suis également exprimée là, même si le cas des Rykiel me semble très particulier, en ceci qu'il me rappelle un peu les enseignes "Père et fils" de jadis...
PS3 : concernant Eliette Abécassis, j'avais apprécié qu'elle s'exprime quelque peu à contrecourant de la saoûlante et omniprésente glorification maternelle lors de la sortie de "Un heureux Evénement", l'un de ses précédents ouvrages, guère meilleur sur la forme mais davantage intéressant sur le fond, quoique caricatural.
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lundi, 01 septembre 2008
Collections 70 le 1er septembre 1969
Les ELLE de septembre ont de tout temps été mes préférés. Les collections hiver m'ont toujours semblé plus intéressantes que celles de l'été, le Spécial Mode de ELLE est donc pour moi un rendez-vous incontournable, même si j'y mets moins d'enthousiasme ces dernières années, abreuvée que je suis de tendances grâce à des sources qui se sont aujourd'hui démultpliées. Il m'a été très difficile d'arrêter mon choix sur les numéros de septembre à venir, tant je voudrais tous les montrer. Commençons par un numéro qui a 39 ans aujourd'hui même, celui du 1er septembre 1969.
Que de mode ! Quasiment rien d'autre sur 138 pages... Avec un peu de pubs tout de même, sur lesquelles je reviendrai. Des pages télévisées pour commencer, qui reprennent quelques tendances de la saison, patchwork de fourrure ou bas à baquette unique qui fait la jambe longue.
Le carreau fait nos beaux jours actuellement ? En 70 aussi. Signé Cardin. Pas un mot sur le slim de cuir, qui fait causer en ce moment, et qui était déjà présent.
ELLE présente un large éventail de la Magie Ungaro, dont ce manteau style suédois en agneau de Mongolie. Le maquillage papillon poétique et exceptionnel est signé Sonia Knapp.
L'artisanat reprend ses droits en grosse maille signée Courrèges.
La blouse de mousseline assortie d'une veste à brandebourgs est signée Yves Saint Laurent.
Lainage à carreaux fondus et brushing de la mort (que l'on retrouve à chaque page, le brushing, plus ou moins gonflé) pour monsieur et mesdames chez Ted Lapidus.
Combinaison du soir à col noué et costume à épaules droites sont signés Torrente.
Les Tziganes brillent, dansent, s'envolent. Elles sont heureuses en robe Dior.
Le gilet de fourrure est là aussi, un peu plus fourni, un peu plus long, que notre version 2009. Il est signé Dior.
La vraie et l'autre ? La fourrure, bien sûr ! Chat-civette à gauche (Ungaro Parallèle, 4.000 F pour un ELLE à 2 F, soit 4.600 € pour un ELLE à 2,30 €) et peluche blanche à droite pour le premier manteau long jamais présenté par Courrèges.
Le velours se sert frappé, comme du champagne, chez Yves Saint Laurent Rive Gauche.
Le Bon Magique propose un pyjama, une chemise de nuit, des demi-bas pour les pantalons et des collants pour les robes.
Le ELLE-Shop propose, dans 108 points de vente, de mettre la mode à portée de toutes les Françaises, avec des modèles signés Georges Rech ou Daniel Hechter.
Vivement lundi prochain !
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