Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

A vendre de la fringue à qui n'en a pas besoin.

Bon, OK, ça c'est pour la vision pisse-vinaigre. Même si c'est pas forcément faux pour autant.

Pour ma part, je m'en tiens à une version fun : chaque saison, la tendance permet de rebooster sa penderie, de (re)découvrir sous un autre jour de bonne vieilles pièces chéries, ou, plus rarement, de sortir enfin du purgatoire celles qu'on n'avait jamais vraiment réussi à apprivoiser jusque-là.

Ce week-end, ELLE a sorti son spécial jean, et Grazia son spécial mode, à déguster à l'abri du vent. De quoi faire un premier tri entre ce que je suis sûre de ne pas porter (ne jamais dire jamais, on est d'accord, mais bon, quoi, quand même, il y a de ces trucs, je sais bien que non, enfin, voilà), ce que je vais peut-être finir par adopter et ce à quoi je m'adonne d'ores et déjà.

(c) ELLE

* La salopette en jean. Quoi qu'en dise une mienne amie, elle ne passera pas par moi. La salopette en jean m'évoque un vêtement de femme enceinte peu inspirée. Enceinte je ne suis pas. Et même lorsqu'il m'est arrivé de l'être, je ne la portais pas. Pour résumer, je ne l'ai jamais portée et ne vais pas m'y mettre maintenant. Exit. Sans regrets.

Sonia Rykiel s'exprime dans un long entretien avec Madeleine Chapsal : "On croit que s'occuper de vêtements est frivole, alors qu'en réalité c'est extrêment sérieux." En préparant sa collection, Sonia Rykiel dit vivre la première ce que les femmes vivront plus tard lorsqu'elles viendront dans sa boutique : "le conflit entre le dédsir de changement et le refus du changement."

Les tendances de ce printemps-été qui arrive sont passées en revue : avec beaucoup d'idées nouvelles, analyse Murielle Alain. Ligne droite, forme trench, vestes sur pantalon (ou combinaison), style tailleur sont les trois premières grandes tendances.

Imprimés de choc, style 50 inspiré de la mode rock, petites pièces à assembler en composent trois autres.

Cette mode de printemps a été mise en images au coeur de Marrakech. Le large trench blanc en coton et nylon laqué est signé Georges Rech, et le cache-poussière gris C. Aujard.

Sous le soleil, quelques vestes sur pantalons, accessoirisées de chapeaux de paille dorées de chez J.-C. Brosseau.

Les plus féminins des tricots font la couv' de ce ELLE du 21 février 1972.

Mais ce qui frappe le plus dans ce numéro, ce sont les pages beauté, consacrées aux accidents de maquillage. Outre le sourcil épilé (exterminés, devrait-on dire) de manière typiquement seventies, ce qui frappe, donc, c'est que ces photos ont été réalisées sans recours au logiciel magique qui gomme ridules et grain de peau. A gauche, le maquillage bien frais du matin.

A droite, ce qu'il en advient, le soir venu. Pour éviter ces "accidents", on se se remaquille à la poudre compacte la journée, on remet du blush, on cerne le rouge-à-lèvres d'un trait de crayon.

Quand on n'est plus une toute jeune femme, on se complaît volontiers dans une sorte de laisser-aller bohême qui peut donne run certain style mais élimine très vite toute séduction affime ELLE.

Donc, préconise la rédaction beauté, on évite de tomber dans un style sucré qui vieillit, ou dans le genre tout simple qui ôte toute féminité, et on opte pour un maquillage à base d'eye-shadow brun et de vrai rouge.

La nouvelle femme du printemps-été fait la couv' de ce numéro de ELLE du 12 février 1979, en veste en coton sur un long débardeur (Sonia Rykiel).

Jean-Charles de Castelbajac propose un printemps en coton matelassé, associé à de la bouclette éponge.

Emmanuelle Khanh mélange carreaux et rayures pour une silhouette graphique.

Kenzo joue la carte de la couleur et du jersey de coton.