Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

De l'Ile Maurice, je voulais ramener du tissu.

Bah, une fixette comme une autre.

Sauf que ce fut moins simple que prévu.

J'avais une idée de tissu, quelque part entre le wax et le sari indien.

Une genre de chose qui doit surtout exister dans mon imagination, en fait.

Et pas au marché de Port-Louis, en tout cas. Même munie des meilleures adresses d'Isabelle, qui connaît bien l'île Maurice et me les avait gentiment communiquées.

Je suis donc finalement revenue avec du liberty. Pas dit qu'il soit du vrai de vrai made in England (je suis même à peu près sûre du contraire) mais j'ai craqué pour ces tons de rose (oui, cette saison, j'ai décidément une grande love affair avec le rose, dont je suis la première surprise).

A mixer avec une belle qualité de lin/coton, à pois et rayures.

Le tout pour 3 euros le mètre en 150 de large.

Mon projet ?

Celui d'il y a deux ans (et, ahem, en fait bien plus que ça). Un dessus de lit en patch inspiré de celui de ce reportage publié à deux reprises et consacré au sweet home d'Ariane Besson.

Je crois que je vais laisser repousser mes cheveux, finalement.

Enfin, pas trop mais un peu quand même.

Si, pour mieux me cacher dedans.

Mais c'est pas le sujet.

Le sujet, en ce premier jour de soldes, tourne autour de comment il suffit d'acquérir une pièce pas forcément très chère pour que le dressing en soit repeuplé comme par enchantement.

C'est l'idée d'un vieux pull qui m'est cher : composer une mosaïque de tissus fleuris.

Un petit tour dans mes archives m'a suffi pour mettre au point celle-ci. Quelques pièces manquent à l'appel.

Rützou, Essentiel, Isabel Marant, Circus & Co, Epice, Zara, H&M et un peu de vintage : voilà qui me semble assez représentatif de mon quotidien... qui n'est cependant pas toujours fleuri.

Voilà un bon moment que j'ai dans la tête une robe de mousseline fleurie.

Enfin, robe...

Mi robe, mi tunique, je l'imaginais. Parce que le retour de la robe qui traîne par terre, c'est superbe sur le catwalk de Kenzo, mais dans ma vraie vie que je vis, ce sera non. La longueur n'est pas forcément flatteuse et surtout, pas franchement adaptée les jours où ça speede.

Le ton est donné dès la couv' de ce numéro de ELLE du 7 juillet 1975 : le liberty est centenaire !

Une série mode dont les photos sont signées Barry Lategan le décline de manière thématique, façon pastel préraphaëlite en robes Yves Saint Laurent.

A la française, il est signé Cacharel et Saint Laurent.

A l'avant-garde, pour l'hiver 76, il se pare de fleurettes vives sur fond foncé, toujours chez Cacharel et Saint Laurent.

Le liberty à la nursery, c'est une attendrissantes brochette de petites filles endormies.

Il a fleuri ici et là sur la blogo et j'en ai eu envie. Mulhouse, Strasbourg, Nancy, Bruges, Anvers, j'ai enchaîné les H&M et n'ai jamais pu mettre la main dessus. "Mais il en reste, ici !" m'ont annoncé en choeur Zabou et son amie Séverine - cette dernière arborant ladite pièce ce jour-là - lors de ma virée en terre liégeoise. Chez H&M nous avons donc couru (euh, en fait, non, c'est pas vrai, sans nous presser nous y sommes allées).

Le liberty, depuis le temps qu'on nous annonce son retour, ça m'interpellait. Peut-être même en robe Cacharel rééditée ? Oui, sauf que non : outre un prix affiché me semblant rhédibitoire, j'ai fini par juger que les longueurs des robes proposées l'étaient aussi. Voire, un effet rideau de fleurettes pas forcément facile à assumer (et je ne parle même pas des pieds glissés dans des Minnetonka...).