lundi, 31 mars 2008
Premier soleil le 30 mars 1962
On pense au printemps, dans ce numéro de ELLE du 30 mars 1962, un numéro très épais de 220 pages. Même les hommes en chemise seront à la mode : cols, tissus, dessins, tout est nouveau. On note un glissement vers le style anglo-saxon et les nouvelles couleurs sont le gris fumée en uni clair ou en dessins sur fond blanc, le bleu est toujours admis, le blanc est toujours obligatoire pour la soirée (dîners, sorties).
René Bernard s'occupe de la rubrique TV et propose ce qui est titré comme une interview de qualité. Celle d'Arthur Miller, qui, avec sa femme Inge Morath, vient de passer quelques jours à Paris. Lui est le premier auteur dramatique américain vivant, ex-mari de Marilyn Monroe. Elle est une photographe internationale, parlant six langues, voyageuse sans frontières. Une très courte interview dans laquelle on apprend que le couple réalise un tour d'Europe en trois semaines, qu'Arthur Miller, à 46 ans, a plus encore à dire que lorsqu'il en avait 40 et qu'Inge Morath n'a absolument pas l'intention d'écrire : ce serait terrible. Je ferai des légendes pour mes photos.
Les maris volages tiennent un rôle important dans l'ihistoire et la Littérature, mais les maris fidèles sont nombreux selon Claude Pasteur, qui propose chaque semaine d'en donner un exemple probant : ce 30 mars, l'histoire de Robert Schumann et de Clara Wieck : il avait 19 ans, elle en avait 10, ils durent attendre la majorité de Clara pour se marier, eurent six enfants et le musicien ne la quitta que pour se faire interner.
Côté spectacles, de nouveaux visages pour des noms éternels : ceux ce Catherine Rouvel et Yori Bertin. La première reprend dans Marius, au théâtre des Variéts, le rôle de Fanny créé par Orane Demazis, à la TV, la seconde sera la Dame aux Camélias dans une adaptation de Marcel Pagnol et ressemble étrangement à Eugénie Doche, la célèbre lionne qui inspira alexandre dumas et créa le rôle en 1852.
Côté people, ELLE a fait les sorties d'école pour présenter la photo des petites Gabin. Florence et Valérie Moncorgé, élèves au Sacré coeur de Marie à Neuilly, iront comme chaque semaine, passer le week-end avec papa, maman, et leur frère Mathias (7 ans). Papa aura terminé de tourner Un Singe en hiver et prendra quelques vacances. durant la semaine, leur mère les dépose à l'école dans sa fourgonnette 403. Pendant la récréation, les élèves ont droit à un verre de lait et à une pomme.
Une autre école, d'un tout autre style, se trouve dans la grande banlieue de Londres. Rose Vincent est partie enquêter sur Burgess Hill School, installée dans une vieille maison à colonnes cachée dans un grand parc et où les enfants sont complètement libres de faire tout ce qu'ils veulent et même de ne pas étudier. Par exemple, rester au lit, fumer des cigarettes et dire des gros mots. C'est le Daily Mirror qui a éventé l'affaire, déclencant un scandale qui a pris des proportions internationales. L'école a été créée en 1933, les élèves sont des enfants d'hommes d'affaires, de médecins, de peintres et d'acteurs aux idées avanacées sur l'éducation. Des pré-soixantuitards, en quelque sorte... La théorie des professeurs est que le jour où les enfants ont envie d'apprendre, ils rattrapent en un an ce qu'ils auraient mis à apprendre en y étant forcés. L'entreprise est, au sens réél du terme, une folie, conclut Rose Vincent.
Un coup de vent qui vient d'Amérique (via Jacqueline Kennedy), et qui souffle de Rome (où Liz Taylor tourne "Cléopâtre") a joliment déplacé nos cheveux : le résultat est la toute nouvelle coiffure "pouf" pour votre tête de printemps. Elle nécessite une légère permanante gonflante, de gros bigoudis et, bien sûr, un nuage de laque. Mais une nouvelle laque souple qui ne cartonne plus du tout les cheveux. Kira, à gauche, a ajouté une mèche postiche.
Le premier soleil est très attendu, on l'accueille en tailleur Simone Robin, qui fera un parfait ensemble de cérémonie, ou en pardessus ceinturé des Galeries Lafayette.
Le tailleur pantalon en bourrette de soie naturelle chinée et rustique s'accorde avec un foulard à grosses pastilles.
Le Bon Magique est une robe qui fait grand soleil et petit soir, en soie verte ou bleue, sans mouches et à lavallière, que l'on peut se procurer via le magazine pour 72,50 F (pour un ELLE à 0,80 F, soit 208,44 € pour un ELLE à 2,30 €).
Pour profiter au mieux du premier soleil, un fourreau fleuri, en mousseline de soie ert écharpe assortie qui se noue en lavallière (Martine, chez Capucine). Le collier plastron vient de chez Prisunic.
Le printemps 62 est aussi fait de tissus science-fiction, pour lesquels une tache d'huile n'est rien, ni une tache d'encre, et qui ne craignent pas les mites.
Madame X est une maman de trois enfants qui fait elle-même, par goût et par nécessité, toutes ses toiletttes. Elle choisit soigneusement ses modèles en fonction des services qu'elle en attend. Toutes ses amies ont envie de la copier. Cette fois, elle propose cinq tenues, avec pour chaque croquis et métrage pour les réaliser.
Le printemps, c'est aussi le rangement : pour le rendre plus facile, un placard invisible à fabriquer soi-même. Les explications sont à demander au journal.
Côté déco, des conseils pour acheter et bricoler une petite ruine. Ce peut être une bonne ou une mauvaise affaire, mais en aucun cas ce ne peut être une affaire simple.
ELLE donne une leçon de bien-manger. Autour de la table : le père de famille, la mère de famille, l'écolier, l'étudiant, la jeune femme enceinte, la grand-mère. A chacun, un diététicien prodigue ses conseils.
La mariée 62 ne sait par où commencer pour préparer son grand jour ? ELLE lui propose un calendrier de tâches pour mieux s'y retrouver. Sont aussi précisés les attributions qui reviennent au fiancé, comme commander les alliances ou choisir ses témoins.
Vivement lundi prochain !
12:08 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : mode, vintage, magazine, elle | del.icio.us | Facebook
mercredi, 19 mars 2008
(That's) all folk !
Je n'ai jamais écouté de folk.
Le folk, pour moi, c'était un héritage de ceux qu'on appelait les soixante-huitards, Woodstock, peace & love et compagnie, un mélange de bons sentiments et de folklore à la babos pas raccord avec l'énergie punk de mon adolescence. Exit.
Et voici qu'en cet été 2008 se fait jour un courant de mode folk. Meeeeerde alors. Et voici que le thème de notre nouveau WOW, c'est Rêve folk. Soit une inspiration à l'opposé des clichés, des robes criardes et des tongs douteuses.
Dans Jalouse de février, j'ai commencé par pas mal accrocher sur la série Magical Mystery Tour. La veste d'officier en soie Les Orchestres, je dirais pas non. Et surtout, voilà bien dix ans que je rêve de roulotte...
Quitte à faire dans la veste d'officier, j'aime aussi celle de... Guess. Et je prends le lit de broc avec, bien sûr.
Mais la série mode qui m'a le plus séduite, sur le thème, c'est curieusement dans Biba de mars que je l'ai repérée, sous le titre Néo Hippies. Certaines silhouettes y sont plus hippies que néo, mais tout de même :
la voilette revisitée de Jean-Paul Gaultier,
le sautoir de Zucca et l'écharpe en dentelle de Roberto Cavalli,
et surtout, la robe de dentelles aérienne, toujours de Cavalli incarnent aussi ce rêve folk sur lequel les neuf blogueuses de WOW (plus moi !) se sont penchées.
Allez, qu'est-ce que vous faites encore ici ? WOW c'est par là !
01:03 Publié dans De quoi être fière | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : folk, mode, magazine | del.icio.us | Facebook
mardi, 18 mars 2008
Récup' cheap vs récup' chic
Le ELLE de la semaine est un spécial maigrir, avec la seule méthode pour ne pas craquer, soit un truc qui serait tout sauf un régime. Et là, basta, je jette l'éponge pour cette fois. Je l'ai acheté, le ELLE, hein, faut pas croire. Mais trop c'est trop. Cette manip' printanière qui n'est pas propre à ELLE et qui vise à faire croire à des filles qui flottent quasi dans un 38 qu'elles sont en voie de pachydermisation galopante, ça s'apparente pour moi à de la malhonnêteté intellectuelle : on ne peut pas faire semblant de s'émouvoir devant un certain nombre de mannequins anorexiques et continuer d'infliger à ses lectrices ces pseudo formules miracles - chaque année renouvelées - et qui seraient à même de faire perdre ces trois kilos dont il reste à démontrer qu'ils seraient "en trop".
Déjà quelque peu mal disposée, j'ai tout de même regardé s'il surnageait quelque chose de sauvable. Ni le pitoyable Noeud la quitte pas et ses trois pauvres photos de people, ni les looks - quelconques dans le meilleur des cas, meringués dans le pire - de Cameron Diaz, ni les tenues de sport décalées déjà vues et revues, ni le slim pop qui me donnerait presque envie de me balader en flare au moins jusqu'en 2019 ne m'en ont convaincue. Et, moins que tout ça, le Kate Power. J'en peux juste plus, de Kate Moss, sa-vie-son-oeuvre. Alors, que sa biographie sorte en France, tant mieux pour elle, mais moi, j'en ai déjà ma dose.
Avec mon ELLE qui est si peu le mien, hier, j'ai embraqué Idéat. Jamais je ne l'achète, celui-ci, trop design, trop bien rangé, trop esthétiquement correct, en un mot, trop conceptuel pour moi.
Question concept, je dois dire que j'ai été servie avec le recyclo chic. La lampe en phares de voitures de Stuart Haygarth ? A partir de 12.000 €.
Le lustre blanc d'Innermost ? 7.000 €.
La TV qui ne sort pas de son carton de Christian Kocx ? Prix sur demande.
Le plaid pièce unique d'Asaplab, en vieux pulls ? 700 €. La chaise de Charles Kaisin en languettes de papier provenant de revues laminées ? 1.800 €. Je devrais les recycler, tiens, mes ELLE pas si vieux et déjà hampions du recyclage...
Perso, ma récup' chic n'est pas si chère, mais à en croire la petite commode Moissonnier, j'avais pas tort, sur le coup de la chaise en noir et or.
Mais surtout il y a la maison de Helle et Jonas, mélange de récup', d'artisanat et de design vintage. Je l'aurais parié, ils sont Danois. En mode comme en déco, les Danois, ce sont un peu mes Suédois à moi. Des icônes du style.
Helle a un landeau rose vintage. Si c'est pas de la récup' chic, ça...
Leur lustre d'Europe de l'Est, marié à des chaises de Jacobsen, est juste à tomber.
Au dessus du secrétaire jaune, le tableau dans le plus pur style des dessins animés tchèques me donne hâte que revienne le temps des brocantes en plein air et le plaid en patchwork me fait souvenir d'un projet abandonné depuis... je ne saurais dire exactement depuis quand.
Mais j'y pense, y'a-t-il un ELLE danois ?
12:18 Publié dans Fashionneries | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : mode, magazine, déco, elle | del.icio.us | Facebook
lundi, 17 mars 2008
Spécial mode le 14 mars 1988
Après la déception - attendue - du ELLE spécial mode de lundi dernier, j'ai décidé de me replonger dans le numéro sorti il y a tout pile 20 ans, pour voir si c'était si bien ce que je croyais, le Spécial mode d'avant, ou si j'étais juste le jouet de mon imagination et d'une mémoire défaillante.
C'était. Eclatant, c'était.
De la mode, du style, 67 pages de séries photos riches et variées, sur 256 en tout (avec bien sûr beaucoup de pub) même si je dois dire que je m'attendais à davantage de papiers de fond. Contre 96 pages sur 420 pour celui de 2008.
Les années 80, ce sont celles de Claude Montana, qui s'illustre en camaïeux de beiges et kakis.
Mais comme en ce printemps 2008, les fleurs sont aussi de la partie, sur une robe de Danielle Jagot pour Georges Rech, 2080 F pour un ELLE à 13 F, soit 368 € pour un ELLE à 2,30 €.
Les paillettes se portent le jour, en trench Kenzo sur robe Comme des Garçons.
Paillettes aussi la nuit, en blouson de jean gansé de satin Junior Gaultier et mini Enrico Coveri.
Le short est un nouveau vêtement de ville et le prouve en rose so sweety.
Comme en 2008, le foulard est star mais il se porte à l'Arlésienne ou à la Gaultier. On peut même le faire soi-même.
La jupe se porte nouvelle longueur, c'est à dire sous le genou dans une série so romantic (ici la jupe est signée Yohji Yamamoto et le sweater Comme des Garçons).
Les twin-sets sont en maille de soie, de coton, en stretch, ils se coordonnent et créent de nouvelles alliances anticonformistes.
Le total look color est jaune en tailleur short Apostrophe et derby Stéphane Kélian ou rouge en tablier-short Corinne Cobson et baskets Palladium.
Le costume se décline en quatre styles, dont un gavroche en Agnès B.
Et à l'ancienne, en Valentino.
Les trenchs sont comme des robes, chez Agnès B. et Michel Klein.
Les robes sont comme des trenchs, en Claude Havrey, Angelo Tarlazzi et Jean-Claude.
La broderie, c'est le détail de l'été, sur des bretelles Hilditch and Key, une chemise d'homme Ursule Poney ou une autre chemise de Yohji Yamamoto.
On marche au pas de la mule, dont une éternelle en chevreau bicolore de Chanel.
Le Bon Magique est signé Castelbajac : robe, veste imperméable et sacs.
Vivement lundi prochain !
EDIT de 11 h 15 : voilà une semaine qui s'annonce bien. Suzanne, de l'annuaire de blogs Chez les Filles, m'apprend ce matin que mon blog est à l'honneur sur la page Mode. Et de quelle manière ! L'appréciation est plus qu'élogieuse et comme je suis trop modeste, je ne répète pas. Mais bon, si vous tenez à le savoir, c'est juste par là !
00:58 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (38) | Tags : mode, magazine, elle, vintage | del.icio.us | Facebook