lundi, 03 novembre 2008
L'argent ne fait pas l'élégance le 13 septembre 1954
Soleil de septembre sur ce numéro de ELLE du 13 septembre 1954, qui a été adorablement chiné pour moi (ainsi qu'un autre, de décembre 1951) par Sunny Side, qui m'en a fait la surprise tout dernièrement. Je n'ai pas résisté, je me suis plongée dedans tout de suite, d'autant que cet argent qu ne fait pas l'élégance, par Hubert de Givenchy, résonne de manière actuelle avec notre présent empli de crise financière.
Honfleur : Henri Jeanson a invité Charles Boyer, Christian Jaque et Albert Valentin à passer le week-end dans sa propriété. Un week-end de travail. Un travail qui a été plutôt agité. Il s'agissait de reconstituer les dialogues du film "Nana" - scénario d'Albert Valentin d'après le roman de Zola - que Jeanson avait écrits et égarés dans la même semaine. Martine Carol interprétera Nana, elle portera 28 costumes dessinés et réalisés par Escoffier.
Marlène Dietrich a choisi chez les couturiers des tenues amincissantes tant par les tissus, les formes, que par la couleur : du noir presque toujours. Voici celles qu'elle a retenues chez Fath.
Un grand couturier livre ses secrets. Hubert de Givenchy est un grand garçon inspiré au visage enfantin, mais au talent autoritaire. Selon lui, L'élégance n'est ni une question de d'argent, ni une question d'âge : c'est une question de choix et le goût s'apprend. Plus vous vieillissez, plus vos vêtements doivent être simples. J'irai plus loin : lorsqu'une femme dépasse 35 ans, elle peut revenir au style de vêtements qu'elle portait lors de ses 20 ans.
Tous les gris sont jeunes, surtout s'ils s'accompagnent d'accessoires jaunes ou lilas, ajoute-t-il.
Et aussi : Une femme qui n'a pas la prétention d'être jolie, mais sait être élégante, est infiniment plus séduisante qu'une femme d'une grande beauté dont les vêtements sont négligés ou mal choisis.
Aux jeunes filles, l'écharpe qui s'envole et le vrai tailleur noir.
Aux femmes, les jupes plissées et la cravate de fourrure.
Pour sa mère encore si jeune (55 ans), Hubert de Givenchy imagine un vrai veston classique et une voilette.
Les manteaux rouges sont très à la mode. A gauche, un modèle en gros ottoman "tuyaux d'orgue" (Claude Rivière), à droite un pardessus droit en velours framboise (Balmain).
La redingote de midi, à gauche, est en lainage caviar gris bleu (Pierre Cardin). Le pardessus travail est en tweed gris et blanc, ouatiné en prévision de l'hiver (Manguin).
Les irrésistibles jouent la couleur, rouge vif pour Patou, framboise ou rose doux chez Fath.
La cure de raisin est-elle toujours à la mode ? Oui, répond Alice Chavanne, mais c'est plus qu'une mode. Il faut consulter son médecin avant de se lancer, conseille-t-elle. En cure massive, qui dure trois semaines ou six, on absorbera 2 à 3 kilos de raisin pressé par jour...
Véronique, Caroline et stéphanie ont 13, 10 et 6 ans.
Elles présentent les 18 tenues choisies pour elle par leur maman.
Les jolies chambres coquettes privilégient le rose chez les filles, le bleu chez les garçons, tiens donc !
Le Bon Magique a pensé à la rentrée : derbys, loden et blouson en mérinos et combinaison en popeline imperméabilisée doublée de duvetine rouge à pois bleus.
Les petits garçons aiment les vêtements simples, confortables et très masculins. Vareuse raglan, pardessus raglan comme Papa, costume de flanelle, pardessus en poil de chameau et ciré en toile huilée composent leur vestiaire.
Les bébés coussins font les maisons gaies, ils sont à broder avec du lacet superfin d'Alsace de DMC.
Vivement lundi prochain !
PS : pour qui n'aurait pas vu le double édit de mon précédent post, je rappelle que ma robe Dries Van Noten m'a valu la seconde place du concours de fringues fétiches de Galliane et que mes Wayfarer et moi, on se la pète chez Violette, à vous de nous localiser dans le tableau de 30 bigleux.
13:47 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : mode, elle, vintage, dries van noten, wayfarer | del.icio.us | Facebook
vendredi, 31 octobre 2008
Liberty pour mouton doré vintage
Mon envie de col de fourrure s'est matérialisée dès la seconde quinzaine d'août, notamment, avais-je déjà relaté, à la vision du tour de cou du Comptoir des Cotonniers.
Histoire d'enfoncer le clou, une visite chez Oh Joy ! m'avait alors propulsée sur le site de Mayle, où j'étais tombée en arrêt devant un petit col de mouton qui avait tout pour me plaire sauf son prix : 240 $. Depuis, le prix est passé à 145 $.
J'ai alors envisagé de m'en faire un en fausse fourrure. Et juste après, j'ai trouvé mon bonheur aux puces. Ce petit col en mouton doré était fait pour être doublé de liberty. Une alternative au rose schocking venu doubler le renard vintage.
Robe en soie, non repassée, Bel Air
Un petit détour par le pressing, quelques grammes de liberty, un ruban de gros grain noir inspiré par le modèle de chez Mayle : le tour est joué.
Deux autres cols de mouton doré vintage, de dimensions plus importantes que celui-ci, sont en actuellement en attente d'une doubure de liberty. Avis à celles qui seraient intéressées : il est fort possible qu'ils rejoignent prochainement mon surplus à la bannière rayée que je serais d'ailleurs bien inspirée de réactualiser sans plus tarder.
13:37 Publié dans Des fois je bidouille | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : vintage, mouton doré, mayle, mode | del.icio.us | Facebook
lundi, 27 octobre 2008
Shopping le 29 octobre 1973
Ce numéro de ELLE du 29 octobre 1973 est si riche que je reviendrai dans la semaine sur l'aspect "spécial beauté" et les cours de maquillage façon seventies. Peau de lapin retournée et col flamme en vison (F. Caster pour Dior), assortie d'une cloche péruvienne (le Serpent à plumes) sur la couv. Les pelisses sont à l'honneur.
A l'heure de la tournée des grands ducs, Paris se travestit titre ELLE. De l'Alcazar à chez Michou, les fantaisistes musclés se transforment en créatures de rêves. Laurent devient Marilyn ; Jacques, Zizi Jeanmaire ; Jean-Pierre, Barbara et Pierre est Sheila.
Mireille Darc est domptée et heureuse à mourir. Elle est l'héroïne du nouveau film de Georges Lautner La Valise. Ce qui compte le plus pour elle ? L'être avec qui elle vit. Alain Delon.
Au temps du vaisseau spatial, il est impossible de se servir des mêmes mathématiques qu'au temps des diligences. La légende de la photo précise que pour un enfant de trois ans "un ensemble d'éléments" c'est limpide.
150 boutiques sur 80.000 mètres carrés, c'est le shopping nouvelle manière. On peut tout acheter à Vélizy (et quatre fois par semaine jusqu'à 22 h !). Le centre commercial a été inauguré en mars 1972. ELLE est allé enquêter sur ces nouveaux modes de consommation. Henriette D. n'y vient pas le samedi lorsque ça devient le comble de l'horreur mais regrette de ne pas trouver sa taille dans les petites boutiques qui s'arrêtent au 40 et visent une clientèle jeune. Francine L, étudiante se promène à Paris mais achète ses vêtements à Vélizy. Les indécises et les expéditives voient ainsi rétrécir le champ de leur indécision.
On flâne au marché. Sophie et Pierre choisissent des poissons à l'étal de l'Hippocampe.
On boit un verre entre amis, parce que c'est l'un des plaisirs de Vélizy, les escales dans une ambiance calme. Le gilet écru torsadé est pile comme celui que je voudrais trouver.
Inutile d'aller à Paris : le cinéma de Vélizy suit l'actualité (on y jouait le dernier film de Delon lors du reportage).
Nicolas en coordonnés - pull en shetland, pantalon en tweed - s'initie au montage des raquettes à la boutique Team Os. Voilà qui éveille chez moi de lointains souvenirs : qu'est-ce qui grattait le plus, du shetland ou du tweed ?
Légères et parfois réversibles, les pelisses connaissent un regain d'actualité.
Les pelisses sportives sont coupées dans un tissu rustique et sont les pièces maîtresses d'une garde-robe de week-end.
Le Bon Magique est un équipement sportif pour les premiers froids (twin-set en lambswool, jupe, canadienne, bonnet et gants tricotés. La carabine n'est pas fournie. 225 F la canadienne pour un ELLE à 3 F (soit 172,50 € pour un ELLE à 2,30 €).
Neuf bijoux oeuvre d'art : ils sont signés par les plus grand sculpteurs.
Ces bijoux très indiscrets sont destinés aux collectionneurs, collectionneuses et aux audacieuses un peu croqueuses de diamants. La ceinture glycine en or pâle est signée Claude Lalanne.
Pas de tabous ! Oui, on peut emmener sa fille de 13 ans chez le gynéco pour vérifier que tout va bien.
La maison de la styliste Popy Moreni est très italienne. Elle y vit avec Fred, son mari graphiste, et leur fille Amour.
Avec en prime une petite touche Art Déco.
Vivement lundi prochain !
15:34 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : mode, elle, vintage | del.icio.us | Facebook
vendredi, 24 octobre 2008
Le gilet qui fait manteau #1
Lorsque la température descend - et dans ma ville que j'aime pas, elle descend très bas, c'est aussi pour ça que je l'aime pas et pas uniquement parce qu'on n'y trouve pas de Zara - il n'y a que grosse maille qui m'aille.
Frileuse qui vit en territoire hostile, je suis. D'octobre (même si cette année, ça va) à... avril. Voire mai. Voire, des fois, juin.
Donc, s'il y a bien des pièces dans lesquelles je n'hésite pas à investir, que je multiplie à l'envi, ce sont celles qui tiennent chaud. Je ne compte plus mes manteaux. Ni mes gilets. Ni même, bientôt, mes gilets qui font manteau. Ou le contraire.
Ma dernière virée chez Zara (donc, si on suit, pas si près de chez moi) ne s'est pas soldée uniquement par un peu de ce coton qu'on jurerait sorti de chez American vintage. J'ai aussi embarqué du gilet/manteau.
Une petite visite sur le site couplée à mon obsession actuelle pour l'oversize m'avait incitée à craquer sur celui-ci. Dans les rayons, un modèle approchant, sans que je sois sûre qu'il s'agissait bien du même. C'est un réflexe que j'ai récupéré à l'IFM, je n'achète jamais rien sans me renseigner auparavant sur la composition de la chose. Et là, ce fut niet. Pas question d'invrestir près de 70 € dans une pièce composée à 90 % d'acrylique, qui vieillira mal et ne tiendra même pas chaud.
Sur le même portant, un autre gilet semblait moins séduisant, mais son étiquette indiquait, c'est ça qui est dingue, pour le même prix, 50 % acrylique, 25 % alpaga, 25% laine. Même Isabel Marant n'affiche pas forcément mieux.
Cette grosse maille relief se prête à bien des mélanges de matières.
J'aime assez avec de la mousseline de soie fleurie.
Mais le gros gilet a aussi eu le mérite de me faire ressortir du placard mon jean flare.
Ce qui ne constitue pas, en soi, un mince exploit.
Gilet Zara, blouse Unité, ceinture La Fée Maraboutée jean Kookaï; robe Alice San Diego ancienne collection, écharpe Zara, bottes Vic Matie toujours en vente ici.
16:36 Publié dans Fashionneries | Lien permanent | Commentaires (40) | Tags : mode, gilet, manteau, grosse maille, zara | del.icio.us | Facebook