Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

Aimer l'hiver ? Ca, c'est quand même typiquement le genre de truc qu'on devrait pas se dire quand le printemps vient à peine de pointer son nez - davantage sur le calendrier que dans les faits, d'ailleurs...

Sauf que je viens à peine d'avoir le temps de jeter un oeil sur ce qui est ressorti de la fashion week, et qu'à ce que j'ai compris il y a aura du col de fourrure à foison. De la vraie dans les collections, (chez Dior - dont j'ai trouvé le dernier défilé de Galliano, vu sur Paris Première, troublant, tant y planait l'ombre du créateur crashé, notamment sur la toute première silhouette - et, comme souvent, en couleurs acidulées chez Rykiel).

Pour celles qui se refusent à en porter, même vintage, on trouvera forcément de quoi s'amuser avec du faux...

De quoi me réconcilier avec le prochain octobre. Par un concours de circonstances que je ne m'explique pas, j'ai passé toute la saison froide enroulée dans des écharpes en laine. Et au détour du 12 mars, me suis soudainement ré-entichée de mon renard vintage, celui que j'ai trouvé chez Emmaüs et doublé de rose shocking.

Ce n'est pas ma première paire de salomés. J'ai toujours eu un penchant pour ces chaussures qui ne sont pas sans évoquer la mode des années 20, l'une des périodes que je préfère, même si, dans le contexte de l'époque, cette mode-là était bien plus fragile et exigeante à porter au quotidien qu'un simple jean flare assorti d'un petit pull en maille irlandaise (exemple pris tout à fait au hasard vous vous en doutez bien).

Mais c'est ma première paire de Repetto, juste après mes premières Chie Mihara. Mes essais de ballerines, outre qu'à l'inverse des salomés je ne suis guère portée sur la ballerine, ont été catastrophiques tant elles m'étaient inconfortables dès mes premiers pas dans la boutique.

Je les avais évidemment plus ou moins repérées, les salomés de Repetto, et d'ailleurs  plutôt plus que moins. Au début de la semaine dernière, la version flashy d'Isabelle, moitié féminine du duo de créateurs Jamin Puech, qui en vantait le confort, m'a sérieusement amenée à envisager de craquer une fois le printemps bien installé.

Voilà un bon moment que me tracassait une envie de flare parfait. Moins le brushing de Farrah Fawcett. Et moins la planche à roulettes.

Plusieurs mois que j'avais repéré chez le Sartorialist une sublime Milanaise.

Et même deux sublimes Milanaises...

Shalima me l'a confirmé via Twitter, ses deux jeans Ana de Darel n'ont pas bougé depuis trois ans qu'elle les chérit (non, ce n'est encore pas sur ce coup-là que je ferai figure d'early adopter, je sais bien, je suis une fille beaucoup plus réfléchie que je n'en ai l'air, au fond).

Voilà qui méritait au moins un essai. Ana en brut ?

Une ouvrière britannique chez Ford allait-elle bosser en mini-short fleuri de Mary Quant en mai 1968 ?

La gentille et jolie mère de famille propulsée leader de la révolte sociale de ces ouvrières de l'atelier de couture de sièges de l'usine automobile de Dagenham avait-elle la moindre opportunité d'emprunter la robe rouge achetée chez Biba - qu'elle avait remarquée dans Vogue - de l'épouse hautement diplômée mais femme au foyer frustrée d'un des dirigeants de cette même usine ?

Barbara Castle, ministre et  présidente, dès 1958, du Parti travailliste, s'habillait-elle véritablement chez C&A parce que "pourquoi dépenser plus ?"