Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

Cuissardes. Rien que le mot n'est pas très engageant. Ca sonne mauvais vinyle et mauvais genre.

Sauf que non.

Tout dépend du modèle et de ce qu'on en fait.

En 2009, je les cherchais déjà mes cuissardes idéales. Et je les décrivais ainsi :

Je les voudrais noires.

En veau velours, façon seconde peau.

Avec un talon, mais un talon pratiquable.

Et pas de patin, pitié, pas de patin.

Et un prix qui ne soit pas incompatible avec un défi shopping.

Ben c'est pas gagné, cette affaire. Du tout.

Non ce n'était pas gagné, cela aura mis 5 ans.

A vrai dire, je ne les cherchais d'ailleurs plus.

C'est un débat qui faisait déjà rage en 2009. Soit il y a déjà quatre ans. Ou seulement, pour dire si les cycles de mode se télescopent à un rythme de plus en plus soutenu.

Les cuissardes, donc, sont de retour. Que celles qui les apprécient se réjouissent. Personnellement, j'en suis.

A ceci près que je n'ai encore pas trouvé la paire qui supplanterait toutes les autres, et qui ressemblerait de loin aux Céline de cet hiver qui s'en vient. Dont je ne connais pas le prix mais dont il est clair sans même le connaître qu'il est pour moi hors budget.

Un effet très seconde peau, qui ressemble de fait à un legging, une teinte claire, beige ou kaki, c'est déjà ainsi que j'imaginais la paire idéale, en 2009. Des Céline, cependant, je dois dire que je n'aime pas le talon, trop haut et un peu mastoc.

Dans la polémique mode qui oppose, dans le ELLE du 23 août, Marion Ruggieri et Nathalie Dolivo, cette dernière déclare qu'elle est "impossible sur les rondes, les petites, les ramollies du cuissot, les maigrichonnes à l'entrejambe tristoune". Je crois bien n'être rien de tout ça, mais je suis sûre que Nathalie me dirait qu'à mon âge, ce n'est pas raisonnable d'être tentée par un tel investissement.

Pas grave, moi, je préfère penser comme Marion, que ce serait une sorte de nouveau pantalon, qu'on a mis des années avant de s'octroyer le droit de le porter. A tout âge.

Disons que la cuissarde est très connotée de manière peu recommandable, entre lumières rouges d'Amsterdam, et réminiscences de Francis Lalanne. Pour ces raisons-là, la cuissarde, c'est le genre de botte que je préfère claire et avec un talon praticable.

Un petit tour sur Spartoo a achevé de m'en convaincre. Une manière de l'apprivoiser, c'est de pouvoir justement la porter comme une botte classique, avec une possibilité de revers. Les Softy Noce d'Alberto Gozzi, avec leur zip placé à l'extérieur et leur doublure molleton ne manquent pas d'atouts pour passer l'hiver.

Comme si j'avais b'soin de ça pour les tenter, les mélanges.

La neige, une excuse pour acheter des paires de pompes soldées ?

Peut-être bien.

En même temps, avec la couche retombée cette nuit, je me dis qu'hier, j'ai quand même bien fait de me lâcher. Sitôt sortie de chez Cosmo, je les avais déjà aux pieds. Sitôt sortie de chez Cosmo, je les avais déjà twittées.

Profitant de ce que je m'étais échappée pour une poignée d'heures de ma ville que j'aime pas, je suis retournée chez Minelli.

Mater de la cuissarde chocolat, of course - je vous remets pas le visuel, hein, c'est bon, vous le connaissez, maintenant ?

Allez, si, en tout petit !

Et je n'y ai rien acheté.

Enfin... Quoique si.

Mais en fait non, j'étais simplement en service commandé.

Mais de cela nous reparlerons.

J'ai quand même bien failli demander à les essayer.

D'autant que j'en ai quand même fait trois à la file des Minelli (trois points de vente en bien peu d'espace/temps, dans la bonne ville de Nancy, voilà qui est tout de même surprenant. Ils parviennent donc tous à survivre ? Et pas la queue d'un dans ma ville que j'aime pas. Bref).

Mais vu la hauteur de talon, à quoi bon ?

Il y a trois semaines, dans ELLE, Fonelle avait fait un essai d'anthologie du port au quotidien de la cuissarde Prada, celle qui a l'air d'une botte de pêche (à peine) retravaillée. Cette semaine, c'est Lauren Bastide qui arbitre, dans le numéro sorti vendredi, LA castagne de la saison : pour ou contre le port de la cuissarde ?

Les contre, je crois bien, ont dû abuser sérieusement du surf sur e-Bay... ou ailleurs. Sur leur rétine s'est imprimée ad vitam une image dans ce genre-là.

Ah, c'est sûr, je le concède bien volontiers, il y a là de quoi refroidir les plus vaillantes des ardeurs fashionistiques.

J'en ai vaguement cherché, sur e-Bay, des cuissardes vintage en début de saison. J'ai vite laissé tomber, je pensais Gainsbourg, Bardot et back to the early 70's (Jusques en haut des cuisses elle est bottée, et c'est comme un calice à sa beauté, tout ça, tout ça), tu parles, n'importe laquelle de mes requêtes m'expédiait illico à Pigalle. Monde cruel.

Un collier à franges ? Celui-ci était de Martine Sitbon.

Cet hiver, on en trouve un chez Urban Outfitters. 28 £, plus raisonnable que la belle pièce de la même enseigne que j'évoquais hier.

Un manteau de style officier ? Celui-ci était de Yohji Yamamoto.

Cette saison, j'en ai aperçu un autre assez prometteur (et peut-être abordable ?) sur le site de Zara.

Des cuissardes, avec un talon qui ne rivalise pas avec la Tour Eiffel ? Celles-ci étaient signées Hermès.

Je place dès maintenant quelques espoirs dans celles de chez Minelli.

Pour chaque item, la première photo est issue d'un ELLE Spécial Mode pas franchement récent. Preuve que l'éternel retour n'est pas un mythe. Une petite idée de l'année ? Réponse lundi dans le prochain ELLE vintage...

Question subsidiaire : aïe, aïe, mon défi shopping résistera-t-il à un passage par Strasbourg ?

Je les voudrais noires.

En veau velours, façon seconde peau.

Avec un talon, mais un talon pratiquable.

Et pas de patin, pitié, pas de patin.

Et un prix qui ne soit pas incompatible avec un défi shopping.

Ben c'est pas gagné, cette affaire. Du tout.

L'improbable n'est pas la cuissarde en elle-même, qui n'est pas une pièce si compliquée. Je le sais, pour en avoir deux paires, j'ai déjà expérimenté. L'improbable, c'est que je parvienne à dénicher le modèle qui corresponde en tous points à celui que j'ai en tête.

Evidemment, j'ai eu un gros crush pour celles d'Isabel Marant. Mais à bien les regarder dans l'Officiel (en mettant soigneusement de côté la jupe léopardisée qui pendouille), j'ai eu un doute sur le talon.

Des cuissardes, j'en avais déjà. Des Free Lance d'il y a quelques saisons, noires, plates, qui ne se plissent pas et un peu trop pointues pour le moment. Mais je les garde précieusement, persuadée que je suis que leur heure reviendra sûrement. Et bam, le 1er octobre, Zabou nous présentait l'un de ses rêves de cuir, des cuissardes noires à talons de chez Essentiel. M'en fallait pas plus pour que se déclenche une envie de cuissardes à la Marant, souples, vaguement dégoulinantes et plissées, un peu perchées. J'ai fait semblant un temps de les chercher sur e-Bay, sans insister, puis j'ai oublié.

Jusqu'à ce que je tombe au détour des soldes sur ces cuissardes Felmini. Je n'ai d'abord pas aimé le cuir perforé, pas aimé le petit logo sur le côté.

Mais j'ai adoré la souplesse du cuir qui se plisse à volonté, adoré le prix très raisonnable, adoré cette couleur fauve éclatante qui aime le gris, les sequins et la grosse maille.

Quoique. Fauve, vraiment ? Plutôt noires ? Fauve ! Euh, noires. Mais non, enfin, fauve ! Une à chaque pied, pour mieux se décider ? (eh oui, il restait ma pointure).

Envie de booster le gris, le carreau, le caleçon de papy Marant ?

FAUVE !

Robe heimstonienne Kookaï actuellement à moins 60 %, it-tour de cou home made, vieux gilet adoré La Redoute.

T-shirt gris marantesque actuellement soldé Kookaï, chemise H&M, gilet long en cachemire et soie actuellement soldé Zara, caleçon Isabel Marant, ceinture Zara, pendentif vintage.