Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

Je suis passée chez H&M, un bon moment que je n'y avais mis les pieds.

Je n'y cherchais rien de précis, je passais, c'est tout.

Et je suis ressortie avec une écharpe (et un parapluie, mais là n'est pas le propos).

L'écharpe traînait sur une table de présentation, isolée. Pas à sa place.

Mais c'était où, sa place ? (A mon cou, tiens !)

Dans tout le magasin (je m'en étais bien vite saisie), je ne n'ai jamais recroisé sa jumelle.

Vous avez remarqué comme une pièce en unique exemplaire, dans un H&M, prend tout de suite une valeur bien supérieure ? Même si on se doute bien qu'elle existe possiblement en piles plus ou moins alignées dans le magasin le plus proche...

Bref. L'écharpe en grosse maille enduite me semblait avoir des airs de Margiela.

De retour sur Google, je suis allée vérifier.

Les chaussettes portées dans des sandales ouvertes, ça fait quelques saisons que ça dure.

Dans des escarpins, ça vous prend un petit air follement 50. Pas forcément facile à assumer passé 17 ans et demi.

Dans des boots à talons, comme chez Tods, faut voir.

Des chaussettes, partout, je n'ai vu que ça, lors de mon rapide feuilletage éclectique (et à l'arrache, aussi) des "september issues" .

A ce stade, je crois qu'on appelle ça de la pugnacité.

J'ai poursuivi dans la persévérance, l'entêtement, l'acharnement, rayez les mentions inutiles... et la quête des pièces phares, celles que je voulais absolument, dans cette fuckin' collection capsule Marni pour H&M.

Sur eBay, où ailleurs ? Mais pas à n'importe quel prix, faut pas non plus déconner.

Le leggings, celui qui ira tellement bien avec la robe en soie façon wax (accessoirisée par ailleurs à ma sauce, s'agit pas de donner dans le total look) je l'ai traqué en Angleterre.

De la perséverance ?

Ou est-ce de l'entêtement ?

De l'acharnement ?

Marni n'est pas le genre de griffe sur laquelle je fantasme depuis des décennies. Pas faute d'aimer la mode italienne, pourtant, mais je crois bien être longtemps complètement passée à côté des créations de Consuela Castiglioni, ce qui est étrange, vu qu'a priori son style a tout pour me plaire...

Non, mais cet imprimé ?

Non, mais ces bracelets ?

Déçue par les dernières collections capsules de créateurs chez H&M (depuis Sonia Rykiel, il y a deux ans, rien ne m'a particulièrement émue, et surtout pas Versace...) j'attendais cependant celle de Marni, mise en vente le 8 mars prochain, avec une certaine curiosité.

Laquelle a donc désormais fait place à de l'impatience. Sauf que bon... Autant se calmer direct.

Ben ?

Il me semblait avoir noté que c'était le truc à pas faire, la chemise denim (ou la veste, soyons pas sectaires) avec un jean ?

Pas que je prenne les diktats, quels qu'ils soient, au pied de la lettre mais...

Les temps changent ?

Ou pas.

Le Gainsbourg tendance Gainsbarre en abusait, de la formule denim plus denim (et il n'abusait  évidemment pas que de ça, d'ailleurs, mais là n'est pas le propos).

L'angora, voilà qui rappelle furieusement Anne Sinclair dans sa période Anny Blatt, non ?

Du bleu dur, un peu de fil lurex, des points compliqués...

Si ça se trouve, Anne Sinclair n'a jamais porté de pull angora bleu dur, ils étaient noirs, ou rouges, ses pulls ? C'est juste ma mémoire qui me ferait défaut, après toutes ces années ?

Bref.

L'angora d'aujourd'hui est discret. Et adore le jacquard.

Ca tombe bien, moi aussi j'adore le jacquard. Et même l'angora.

Le gilet Sandro, là haut, repéré sur Place des Tendances ? Il en comprend 8 %, d'angora. Et aussi 35% de viscose, 29% de laine d'agneau, 8 % de cachemire.

Photo Punky B

Ce gilet-là m'a sérieusement rappelé celui-ci.

En 1972, on n'allait pas acheter son gilet de grosse maille jacquard chez H&M, on le tricotait soi-même ! Dans le ELLE du 31 juillet 1972 (il fallait an-ti-ci-per !) ce modèle dont on précise qu'il n'existe pas en prêt-à-porter et que les plus habiles pourront le réaliser en laine Welcomme Pernelle. Les chaussures à semelles de crêpe sont de Maud Frizon.

Cet hiver, le gilet de grosse maille jacquard fait une offensive, dans un style bien seventies et dans toutes les gammes de prix (ci-dessus celui de Topshop).

C'est un petit perf' bleu (on n'en a jamais trop, de perf', décidément) que j'ai ramassé chez H&M cet hiver en fin de soldes à un prix si dérisoire que je l'ai déjà oublié.

Un bleu assez moche.

J'ai hésité à le prendre, puis me suis dit que je tenterais bien de le transformer à coup de teinture, vu la mise de départ, le risque n'était pas bien grand.

Je plains ceux qui ne vivent QUE dans les achats chers, ils se privent de grands désirs écrivait Fonelle il y a quelques jours.

Ceux qui ne vivent que dans les achats pas chers sont bien à plaindre aussi, à moins d'une pingrerie relevant de multi-psychopathologie, ils n'ont en général pas le choix.

Le bonheur serait dans l'entre-deux ?

Dans le mix du chic et du cheap ?

En matière de bijoux, j'apprécie évidemment les belles matières et me sentirais tout à fait à même de porter (de craquer, c'est autre chose, question de budget) sur certaines pièces de haute joaillerie.