Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

Je râle parfois après ce magazine avec lequel j'ai un lien particulier depuis ma plus tendre enfance, souvenez-vous du ELLE vintage que j'ai assuré durant trois ans... Mais j'ai aussi bien du mal à m'en passer et, lorsqu'une certaine élégance y est de mise, il est bon de le souligner.

Cette semaine, le Spécial Mode n'a pas été livré sur tout le secteur de ma ville que j'aime pas. Désespérant de le voir arriver un jour - et d'ailleurs il n'était toujours pas en rayon hier - j'ai contacté lundi les services commerciaux du magazine.

Il y aura bientôt un an, j'achetais le premier numéro de Grazia.

Et le moins qu'on puisse dire est qu'il ne m'avait pas convaincue.

J'avais quand même acheté le deuxième.

Et le troisième.

En fait, je les ai tous achetés depuis le début...

Pourquoi ?

Hier c'était lundi et mon blog a connu une activité inhabituelle. Pour un lundi, veuillé-je dire.

Parce que d'habitude, le lundi, c'est très calme, ici.

Le lundi, c'est ELLE vintage. La rubrique désormais de loin lla moins lue, la moins commentée, parmi le vrac plus ou moins inspiré que je peux ici même proposer.

Désormais, parce que ça n'a pas toujours été.

Effet Glamour oblige, Netvibes par ci, Twitter par là, Facebook, Hellocoton and co, la comparaison avec le lundi précédent est flagrante (oui, j'ai un excellent logiciel qui me permet très facilement, en un clic, de me livrer à ce genre de futilité d'exercice) : ce lundi, on a cliqué, mais pas sur le ELLE.

Qu'importe, après tout, l'avantage du blog sur la presse (papier ou autre) c'est qu'on se fout pas mal du seuil de rentabilité, non ?

Un numéro de Milk, ça s'attend pendant trois mois.

Et c'est toujours une petite fête.

Enfin c'est...

C'était ?

Parce que cette fois, ça me fait peine de l'écrire, mais la magie n'a pas franchement opéré.

Bien sûr, il y a cette série au goût d'images d'enfance, choisie pour illustrer la couv'. Mais les traficotages à effets vintage, même si je ne suis pas la dernière à m'y adonner via les applis iPhone... ben justement, j'attendais autre chose de mon Milk.

Il y a cette série réalisée à la Mamounia, qui donne juste envie de bondir dans le premier avion, au lieu de rester là, à subir ce printemps maussade.

Maille lurex or de Dorothée Bis en couverture de ce numéro de ELLE du 26 mai 1975.

La mode miracle ? C'est celle qui se lave sans faire d'histoires. A grande eau, titre cette série mode d'été. En 25 ans, les fibres synthétiques ou artificielles ont gagné 42 % du marché européen. La veste saharienne et le pantalon à pinces de Tan Giudicelli pour Mic-Mac est en coton et polyester. La jupe plissée de tennis-woman de Daniel Hechter ne bougera pas, mais il est tout de même conseillé de la laver à la main.

La robe-djellaba fluide Erès ne perdra pas sa couleur cassis, le ton le plus neuf de l'été.

Le jersey Qiana est un polyamide vraiment sans souci qui sèche en quelques heures et ne se repasse pas.

Les maillots les plus moulants et les plus minis ne bougent pas et sèchent vite. Sur les rochers de Biarritz, un maillot Erès et sa jupe froncée.

Où en sont les éutdiants, 7 ans après mai 68 ? ELLE est allée enquêter à Lille et à Montpellier. La fac, c'est une vie de dingue, dit Annie. Les cours, les restos-U, la piaule, les cours... Sur 42 fille à mon étage, Michèle est la seule que je connaisse. Tout leur déplaît, réplique M. Dercourt, prof. A 18 ans, ils sont adultes et pourtant ils refusent de prendre en charge leur existence. Dominique, 25 ans, Denis et Bruno,n 23 ans, vivent ensemble dans un appartement dans le centre de Lille. Célibataires, ils veulent le rester. A Montpellier, Joëlle, 24 ans, et Sylvie, 25 ans, font du shopping après les cours. Les sabots sont impératifs et le vert ne doit pas être kaki.

Ce numéro de ELLE du 16 mai 1983 est un spécial beauté avec en couv' Michelle, toute belle, toute fra^che, toute naturelle, et si finement maquillée qu'elle semble ne pas l'être du tout.

Grosse rubrique beauté, donc, qui passe en revue les points vulnérables.

A commencer par le visage et une citation d'Arthur Rimbaud "Et, tout en promenant son petit doigt tremblant ; Sur sa joue, un velours de pêche rose et blanc". Pour le concerver, le velours de pêche, ELLE recommande la vitamine 1 et la vitamine C.

Pour les seins, c'est une citation de Marcel Proust : "Ses deux petits seins haut remontés étaient si ronds qu'ils avaient moins l'air de faire partie intégrante de son corps que d'y avoir mûri comme deux fruits". ELLE parle ensuite chirurgie et recommande quelques mouvements de gym.

On pense au week-end, en ce joli mois de mai, et on choisit sa tenue en fonction de ce qu'on fera de son temps libre. Luxe ? C'est un tailleur deux pièces en fil à fil gris et blanc (Boutique Dior). Sport ? C'est une jupe à grosse poche en biais, en flanelle, et un sweater en laine d'été.

Celle qui mène grand train joue aux boules en paletot poil de chameau bordé de tricot.

Pull au grand coeur à tricoter soi-même sur la couv' de ce numéro de ELLE du 26 avril 1971. On peut aussi l'acheter tout fait à la Gaminerie.

Martine Compère-Morel a mené pour ELLE une expérience beauté auprès des filles d'une classe de 3e, dans un collège de Maisons-Laffite. Elles posent autour du surveillant général pour une traditionnelle photo de classe.

On les retrouve page dans les pages suivantes, une fois passées entre les mains d'un coiffeur et d'un maquilleur. "Jugerez-vous qu'il est bien hardi d'apprendre la coquetterie à des gamines ?", demande la rédactrice. "Tôt ou tard, en cachette ou au grand jour, l'une après l'autre, ces enfants de 14 à 15 ans seront àa la fin de cette année scolaire ou au déburt de l'autre telles que la photo de la page suivantes va vous les montrer.  Aux alentours de la troisième, toutes les filles se métamorphosent et piquent des fards", au sens propre comme mais aussi au sens figuré, dans la trousse de leur mère, argumente Martine Compère-Morel.

Evelyne W. a 15 ans, elle est pensionnaire, et aime porter le pantalon sport et la jupe maxi douce.

Fabienne D. 15 ans, emprunte le dimanche le mascara noir de sa mère (le maquillage est interdit au collège). Elle rince ses cheveux à la camomille, pour les éclaircir.