Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

Voilà un bon moment que j'ai dans la tête une robe de mousseline fleurie.

Enfin, robe...

Mi robe, mi tunique, je l'imaginais. Parce que le retour de la robe qui traîne par terre, c'est superbe sur le catwalk de Kenzo, mais dans ma vraie vie que je vis, ce sera non. La longueur n'est pas forcément flatteuse et surtout, pas franchement adaptée les jours où ça speede.

Une écharpe à la Boticelli sème le printemps sur la couv' de ce numéro de ELLE du 16 mars 1953. Comme la robe fraîche en organdi sur laquelle elle est posée, elle est signée Givenchy.

Pour ou contre ? Du mariage très jeune au divorce, de l'esperanto au vote des femmes, ELLE se pose des questions. Et demande aussi son avis au Tout-Paris. Jacques Fath est contre le dovorce ("Ce serait trop facile de se séparer dès que l'amour disparaît") et Béatrix Beck est contre le vote des femmes ("De deux choses l'une. Ou elles sont influencées par leur mari, et cela ne signifie rien. Ou elles votent différemment, et l'on risque des conflits"). Dans un registre plus léger, pour ou contre le sourire triste des jeunes premiers ? Philippe Lemaire ou Roland Alexandre ?

Le printemps sera plein de chapeaux, qu'ils soient en feutre, en laine, en bakou...

... qu'il s'agisse d'une capeline, d'une toque ou d'un "chapeau citron".

Le trois-pièces de Pâques se compose d'un blouson, d'une jupe étroite et d'une jupe large.

C'est pour moi l'autre film. Il y a bien sûr Freaks, d'où j'ai tiré mon pseudo de Frieda l'Ecuyère, et puis il y a Les Enfants du Paradis.

Et évidemment plein d'autres, mais ces deux-là tiennent pour moi une place à part. Je ne les ai jamais vus en salle, je les ai découverts grâce au ciné-club télévisé alors que j'étais ado et ils m'ont marquée comme aucun autre film n'a jamais su le faire depuis. Je les revois régulièrement, en DVD.

Les Enfants du Paradis, c'est une tragique et poignante histoire d'amours contrariées dans un monde de "saltinbanques" du Paris XIXe mais c'est aussi un générique comptant l'aristocratie cinématographique (Pierre Brasseur, Jean-Louis Barrault, Maria Casares) d'une époque des plus troublées (le tournage a eu lieu à la fin de la Seconde Guerre mondiale, mêlant allègrement juifs oeuvrant sous pseudos et un collaborateur), c'est aussi une mise en abyme du monde du spectacle, c'est un scénario de Jacques Prévert, une réalisation signée Marcel Carné et des décors d'Alexandre Trauner - a-t-on jamais fait mieux depuis ?

Et puis surtout, que seraient Les Enfants du Paradis sans leur Garance, incarnée à merveille par une Arletty qui fut aussi libre dans sa vie que l'est son personnage dans le film ?

Une plongée dans la moisson de magazines qui, cette fois, sont pour de bon en mode printemps, m'a amenée à faire un petit tour de tedances. La salopette en jean, je confirme que ce sera sans moi. Je ne suis pas loin de penser comme AGA, qui la démontait ainsi dans le ELLE sorti vendredi dernier.

Et sinon ?

(c) Madame Figaro

* Les sandales en raphia. Elles étaient à lapointe dans les early 90's et elles reviennent. Sur le moment, ça ne m'a pas bouleversée plus que ça.

(c) Grazia

A la réflexion... le retour de Clergerie, faut voir.