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lundi, 02 juin 2008

1968, YSL en Couturama dans ELLE

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Petit supplément de ELLE vintage suite à la disparition d'Yves Saint Laurent. Je n'ai pas de saharienne, pas non  plus de smoking et - il l'avait d'ailleurs déclaré regretter de ne pas l'avoir inventé - aucun de mes jeans n'est siglé YSL.

Sur le créateur et sur l'homme, il a déjà été beaucoup publié. Quelques livres consacrés à YSL squattent d'ailleurs ma bibliothèque, dont l'un, Yves Saint Laurent par Yves Saint Laurent m'a été offert (en édition allemande !) par Christophe Girard, à l'époque numéro trois de la maison, alors que je m'apprêtais à intégrer l'Institut Français de la Mode, par ailleurs fondé en 1986 par Pierre Bergé.

Il fallait oser, lancer un parfum nommé Opium, invitant les femmes à s'adonner à Yves Saint Laurent, sans pour autant cacher son homosexualité.

Provocant.

Jamais vulgaire.

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Le 14 mars 1968, le magazine ELLE avait lancé son Couturama, petite collection de 12 modèles créés par les plus grands couturiers du moment (Cardin, Courrèges, Ricci, Saint Laurent). Malgré leurs griffes prestigieuses, leur coupe exceptionnelle, leurs tissus de luxe, ils étaient vendus à des prix si accessibles que l'on faisait la queue à la Boutique ELLE pour les essayer. Le 9 décembre 1968, ELLE propose un nouveau Couturama, entièrement créé par Yves Saint Laurent. Si vous êtes moderne, nette, décidée, anti-convetionnelle, si vous aimez le noir, les manteaux précis, les tuniques précieuses, les pantalons, bref, si vous êtes une "fan" de Saint Laurent, c'est votre fête à vous.

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Le Couturama s'ouvre sur un pardessus et une jupe en velours magistralement coupés, merveilleusement élégants, portés avec des boucles d'oreilles dorées et un sac en velours à bandoulière écaille YSL.

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La façon la plus moderne, la plus audacieuse, la plus simple, la plus spectaculaire de s'habiller le soir : pardessus de dandy, le même, sur pantalon de velours à jambe élargie. Important : le pantalon doit casser sur le cou de pied.

Les boots en Corfam verni sont de Roger Vivier. 

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Est également proposée la célèbre tunique Saint Laurent, celle dont toutes les femmes meurent d'envie en ce moment, en beige ou en noir.

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La même tunique est présentée sur pantalon de satin et velours. Ce mélange de brillance et de douceur, de féminité et d'audace, est cher entre tous à Saint Laurent. Pour compléter la silhouette, une ceinture chaîne, à pompon de soie noir, beige ou blanc.

La mode c'est ce qui se démode, disait Chanel. Yves Saint Laurent faisait-il donc de la mode ? 

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Nymphomanes le 27 mai 1985

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Ah, ça sent bien les 80's, non ? Voilà au moins de quoi faire péter mes requêtes Google...

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Ce numéro de ELLE du 27 mai 1985 s'intéresse donc à celles qui ont le diable au corps. D'après le Dr Charles Gellman, neuropsychiatre, psychanalyste et sexologue, il y aurait peu de nymphomanes, mais beaucoup de femmes qui s'ennuient. A la base de cette quête éperdue du plaisir : un besoin énorme de tendresse et une grande solitude. Tu parles, Charles... Ces boulimiques du sexe se rencontrent dans des milieux plutôt favorisés, dits libérés, spectacles, médias, professions libérales. Il faut une certaine latitude, la possibilité d'aménager ses horaires. Les rapports sexuels, ça prend du temps.

ELLE donne aussi la parole à une femme, Anne Serrero, psychologue, qui explique que la vraie nymphomane est très rare mais qu'il s'agit en revanche d'un fantasme très répandu. Un fantasme d'homme. Ils y verraient une femme réparatrice qui lève tous les interdits.

Reste quand même, précise la psy, le problème de la vraie nymphomanie, forme de maladie grave entraînant des troubles sévères. Il s'agit là de femmes atteintes de psychose maniaco-dépressive. L'article souligne aussi que selon le sexe de l'individu, une double morale continue de sévir. L'homme doté de désir sexuel intense est qualifié avec amusement de chaud lapin. A contrario la femme est condamnée sous l'étiquette de nymphomane ou de putain...

313932776.jpgEmouvant billet d'humeur de Pauline Lafont, invitée par ELLE à raconter son premier festival de Cannes alors qu'il s'agit en fait du second. Elle explique qu'elle collait sur des cahiers des images de stars de cinéma, classées par couleurs, selon la manière dont elle recoloriat leurs robes. Rose et bleu les Américaines, blanc et noir les Françaises.

Avec son copain William, couturier, ils ont imaginé un dizaine de robes hommages : dentelles roses pour Grace Kelly, mousseline dorée pour Marylin Monroe... J'aimerais tellement mériter un jour d'être découpée par une petite fille... conclut Pauline Lafont.

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ELLE s'est invitée à Cannes à l'heure du petit déjeuner. Kelly Mc Gillis a droit à une grande photo. Elle mange des fraises au Carlton et prendrait volontiers son p'tit dej' avec Luigi Pirandello.

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Sur la plage du Majestic, Nicole Garcia prend un thé citron et rencontrerait bien Yves Mourousi et Harrison Ford.

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Pour Lambert Wilson c'est salade de fruits et yaourt au Grand Hotel. Comme compagnie idéale ? Milos Forman, Alan Parker, Paul Schrader et Sigourney Weaver.

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Catherine Leprince et Fiona Gélin préfèrent le champagne, au Carlton et pencheraient pour Richard Gere ou Nastassia Kinski.

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Juliette Binoche a 20 ans. Elle présente à Cannes le Rendez-vous de Téchiné. Juliette a un petit quelque chose en plus qui fait que bientôt on ne mentionnera plus son prénom. On l'appelleta "la Binoche". Et ça, c'est la marque des grandes, prophétise Serge Toubiana.

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921206392.jpgELLE a l'oeil sur eux et particulièrement sur Stephane Ferrara, champion de boxe devenu acteur, Marthe Lagache égérie qui fait le poids (114 cm de tour de hanches, 95 cm de tour de poitrine et 74 kilos pour 1,76 m). Elle a fait craquer Jean-Paul Gaultier et Thierry Mugler. Mondino a fait d'elle Gratounette et elle aime tellement les chaussures qu'elle a lancé sa ligne Moi, mes souliers. Sur la même page, Nicolas Cage et Matthew Modine, héros du film d'Alan Parker, sélectionné pour Cannes, Birdy. Et Brian Ferry, qui sort l'album Boys ans Girls et sera bientôt père pour la seconde fois, ce qui l'amène paraît-il à se coucher tôt.

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La politique, une question de mode ? Jack Lang a été hué à l'Assemblée nationale pour le port d'un costume à col Mao signé Mugler. Du coup, ELLE rhabille François Mitterrand en Lucien Foncel.

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Jean-Pierre Chevènement est en Kenzo (avec une veste plus 80's tu meurs) et Charles Hernu joue le carreau Gaultier.

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Carreau Gaultier encore pour Robert Badinter.

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Le symbole des 80's, c'est le tailleur, shooté par Marc Hispard. Il peut être saharienne, en Jousse. Ou western en Agnès B.

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Il peut être en jean, signé Alaïa, ou marin à veste croisée (Carine).

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Il peut être si souple qu'on superpose deux vestes identiques (Claudie Pierlot). Mais il est omniprésent.

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Quant on n'est pas en tailleur, on sautille devant l'objectif de Toscani, pire que dans une pub de déo Narta, en robe housse, de Fiorucci, Rykiel ou Kenzo.

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Evidemment, on tient la super-forme, pour bondir de la sorte, en Chacock, Kenzo, Dietmar Sterling ou Plein Sud.

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La lingerie est un vrai bonheur. Ca se voit pas ? Ben, on est sensuelle, mais on fait méchamment la gueule quand même...

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Le Bon Magique est tout en soie, avec une robe et un pantalon en shantung, un long gilet écru et un t-shirt blanc. 595 F la robe pour un ELLE à 9,50 F, soit 144 € pour un ELLE à 2,30 €.

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La chemisette est folle d'imprimés, qu'il soient de Hawaii, de Tahiti ou d'Afrique.

Vivement lundi prochain !

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samedi, 31 mai 2008

Non merci, je crois que j'ai la migraine


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Benetie aurait peut-être pu en faire une fumasserie.

Ben oui, j'ai cru comprendre, au détour d'un commentaire, que, sur ce coup-là, elle partagerait assez mon avis - avis que je ne suis jamais la dernière à communiquer, par parenthèse, surtout quand on ne me le demande pas, et je note d'ailleurs à ce sujet que ma catégorie C'est que mon avis est de loin la plus lue, comme quoi finalement je devrais peut-être le donner plus souvent, mon avis, mais bref.

Sur ce coup-là ? Un mauvais coup titre Libé, avec cet art du titre à double sens dont il a le secret.

Le coup de Sex & the City, pardi !

Tout a commencé sur la blogo, il y a déjà plusieurs mois, avec les photos du tournage et une sorte de buzz hystérique qui a vite menacé de me saoûler.

Ca s'est calmé, puis ça s'est remis à enfler avec la promo savamment orchestrée de la sortie ciné de ce 28 mai. A ce stade, je n'ai plus été saoûlée, j'ai carrément été prise de nausées.

N'ayant aucunement le projet  d'aller voir ce qui m'apparaissait dès lors comme une belle promesse de daube en barre, je n'avais pas non plus l'intention de lui consacrer le moindre espace sur mon blog où je fais que ce que je veux.

Je n'irai certes pas au cinéma cette semaine, ni pour apercevoir SJP dans sa robe de mariée ratée (la robe et la mariée, si j'ai bien tout capté) ni pour y voir autre chose, le reste de la programmation ayant prudemment battu en retraite devant ce rouleau compresseur téléphoné. La lecture à deux jours d'intervalle ici et de billets élogieux de blogueuses que j'apprécie a entrepris de me faire changer d'avis. Une page du Monde a hier emporté le morceau. J'allais donc balancer un peu de fiel, histoire d'alimenter le débat.

Apprendre que Patricia Field a oeuvré sur une ligne de vêtements commercialisée à l'automne par Mark & Spencer m'aura bien amusée l'espace de cinq minutes.

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Pour qui l'ignorerait encore, Patricia Field, styliste sur la série et a fortiori sur le film éponyme, a pour son propre compte un sens de la mode tout personnel.

Quant à Mark & Spencer, si j'ai bien regretté sa décision de quitter la France de manière précipitée il y a quelques-années, c'était uniquement pour ses chutneys.

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Pas pour son sens de la fashionnerie.

De toute évidence, voici un alliage qui promet. On reprendra bien un peu de Sex & the City à l'automne et pour Noël, on aura droit à la promo du DVD si peu imaginatif sous le sapin. Envisager qu'il puisse y avoir une suite cinématographique est pour le moment tout bonnement au dessus de mes forces.

Face à cette déferlante de Sex&thecity business, j'ai donc eu envie de donner un peu de place à une petite revue de presse non consensuelle.

Le film ne serait qu'un spot publicitaire de 2 h 25, avec pas moins de 80 placements de produits. Caradisiac s'en faisait déjà l'écho en décembre dernier. Mercedes y fait de la figuration avec son 4 X 4 GLK qui ne sera commercialisé qu'en octobre prochain. Selon le magazine spécialiste de la bagnole, Sex and the City est la série où l'on voit une paire de miches toutes les 8 minutes pour attirer les mâles devant la télé alors qu'ils en prennent plein la gueule pendant 22 minutes.

Mais pas sectaire, la série. Lorsqu'il s'agit de viser un large public, même les gays sont invités à la fête. Têtu rapporte ainsi que les quatre actrices ont donné une interview à deux bloggueurs gays new-yorkais. Sarah Jessica Parker explique: «La majorité de mes amis sont gays.» Ben tiens, c'te blague.

Dans Libé, on souligne combien l'esprit libertaire (pour ne pas dire libertin) des débuts est aujourd'hui rentré dans le rang du conformisme bien pensant : Il est indéniable que Sex and the City, tiré des chroniques de Candace Bushnell, a contribué au lifting des séries télé féministes à l’humour social pimenté. Devançant telles Desperate Housewives ou Weeds, le feuilleton, décliné sur 94 épisodes de 1998 à 2004, a connu un franc succès en privilégiant le franc-parler d’héroïnes capables d’appeler une chatte une chatte - et, plus encore, une bite une bite. Quatre profils complémentaires ont permis de balayer large le spectre de la libido et des affres sentimentales afférentes, insolence et dérision faisant, comme il se doit, avaler la pilule. Quatre ans après la fin de la série, le film brode sur le même canevas, tout en échouant à peu près sur toute la ligne : assumant le vieillissement des vedettes, il préconise un retour aux bonnes grosses valeurs morales (mariage, fidélité… et combien d’étagères dans le dressing ?) et, longtemps, souligne une tournure mélodramatique notablement poussive qui tourne à vide.

La chroniqueuse québécoise Nathalie Petrowski propose une analyse similaire. C'est comme si tout à coup, ce qu'on consommait passivement tard le soir sans trop y porter attention affichait, sous la loupe du cinéma, ses vraies couleurs. L'amitié entre ces quatre filles modernes, urbaines et émancipées demeure mais, cinéma oblige, elle a été mise au service d'une autre histoire: celle en fin de compte de quatre pétasses privilégiées et bourrées de fric qui ne foutent rien de leurs 10 doigts sinon s'acheter des godasses hors de prix, bouffer dans des restos chic et caler des Cosmos en se plaignant des hommes même quand ces derniers ne leur ont rien fait. Ou si peu. Sur les intentions du film, je rejoins totalement son point de vue : Certains scénaristes ont la mauvaise habitude de vouloir écrire des histoires sur mesure pour des clientèles ciblées. C'est une mauvaise idée qui donne le plus souvent de mauvais résultats, puisque le scénariste ne part pas d'un élan personnel mais d'une intention: celle de manipuler sciemment le public. Or, même si le cinéma est manipulation par essence, pour bien manipuler encore faut-il partir du principe que les gens à qui l'on s'adresse sont intelligents.

Il y a 10 ans, j'avais trouvé à cette série un ton piquant et novateur qui s'est dilué au fil du temps, au point que j'en étais rapidement arrivée à complètement oublier de la regarder, jusqu'à ce phénomène d'aversion qu'elle déclenche chez moi aujourd'hui. La flamboyante intellectuelle et pamphlétaire américaine Camille Paglia a déjà écrit que Sex and the City consacrait la victoire des féministes post-modernes, celles qui n'ont pas peur du sexe ni de leur féminité. C'était peut-être le cas avec la série télé mais avec le film, la seule victoire qui se dessine à l'horizon c'est celle du fric, du statut social et des sacs Louis Vuitton conclut Nathalie Petrowski.

 

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Finalement, ce week-end, j'irais volontiers au cinéma, si je pouvais choisir la programmation. A tous les coups, j'aimerais bien revoir Sophie Calle et son No Sex Last Night.

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vendredi, 30 mai 2008

Coudre et en découdre # 4

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Je n'ai toujours pas tranché dans la Maranterie. Avant d'y venir, j'ai décidé d'entraîner un peu ma paire de Fiskars sur une cheaperie : prise de risque zéro.
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Dans ces cas-là, c'est toujours le produit Monop' qui trinque, celui que j'entends faire parler sur un Autre ton.
Ce débardeur rose pétale m'avait certes plu pour sa couleur macaronesque. Restait à le trashiser quelque peu, histoire que ça passe mieux.
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C'est désormais chose faite.
C'est décidé, ce week-end, je retourne à mes sarouelleries.
EDIT : on me signale qu'il est en ligne. Qui ça ? Mais le nouveau WOW, voyons !
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(c) Cacharel
Et il est tout plein de romantisme !

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