lundi, 03 décembre 2007
A Lyon le 17 février 1961
Pour le ELLE vintage de ce lundi, spécial dédicace à Camille de Fashion Gazette et à Myrtille. Le numéro de ELLE du 17 février 1961 s'est en effet invité à Lyon.
Dans les premières pages du magazine (déjà envahies par la pub), une petite rubrique beauté donne des conseils pour cacher ses bigoudis. Dans les années 60, pas de brushing mais des mises en plis, avec le fameux casque chauffant chez le coiffeur voire à la maison pour les mieux équipées. Rien de bien glamour là-dedans. "Vous avez bien raison de faire vous-même vos mises en plis. Mais vous n'avez pas le droit de donner à votre mari le spectacle de vos bigoudis. alors : cachez-les sous 60 cm de résille froncée dans un élastique qui prend bien la tête." On peut acheter cette merveille pour 10 F aux Galeries Lafayette. Il en existe plusieurs modèles indique Alice Chavane. La mise en plis, je veux bien croire en effet qu'il y avait là de quoi bien se prendre la tête...
La même Alice Chavane, présente ensuite les tout premiers tailleurs du printemps. Signés Chanel. "En 1954, Chanel, rouvrant sa maison de la rue Cambon, m'avait dit : "Je ne recommencerais pas si je n'étais pas sûre de faire une révolution..." J'avoue que comme tant d'autres, je n'y avais pas cru..." Et pourtant reconnaît ALice Chavane, "Chanel triomphe en 1961. Chez elle mais aussi chez tous les couturiers. Sa mode est plus moderne, jeune et raffinée que jamais."
Côté people, Wallis, Duchesse de Windsor (1896-1986), Américaine, divorcée notoire pour laquelle abdiqua, en 1936, le roi Edouard VIII, devenu son troisième mari, expose son point de vue, avec quelques décennies de recul, dans une "confession" titrée Tout bien considéré. "On m'a répété que certaines gens s'imaginent que nous menons, mon mari et moi, une existence de plaisirs. Sans doute, de certains points de vue, cela est-il vrai ; mais mon mari n'est pas autorisé à participer à la vie publique. Quant à s'occuper d'affaires, son éducation ne l'y a pas préparé, et d'autre part son rang ne lui permettrait guère de devenir le directeur d'un magasin de vente d'automobiles !" La typographie de l'article est remarquable, avec un énorme W blanc qui encadre les portaits des époux, Monsieur se contentant... de l'arrière-plan et de la pliure du magazine.
Que se passe-til à Lyon ? s'interroge Martine Compère-Morel pour le gros dossier de ce numéro.
En mode, le jersey navigue bien. Une véritable renaissance artisanale est en train de se faire jour au pied de Fourvière, dans le Vieux Lyon, sous les voûtes des maisons Renaissance. Le Bon Magique est donc un ensemble digne de battre le pavé de toutes les vieilles rues et de toures les rues modernes de France. Un trois-pièces façon jersey, un mélange marine et rouge qui va faire fureur pour le printemps. Une valeur sûre à 32,75 F l'ensemble (pour un ELLE à 0,70 F, soit 107,60 €).
"Nous sommes allées soumettre nos robes aux futurs ingénieurs de l'INSA" explique la rédaction de ELLE. Lesquels ont beaucoup apprécié l'initiative paraît-il. Enfin, ils ont beaucoup apprécié les robes, selon la version officielle.
A Lyon on trouve aussi le plus nouveau camion du monde : le T 25. C'est aussi le plus beau (quel compliment pour un camion !), le plus efficace. Son père, aussi dynamique que lui, s'appelle Paul Berliet (43 ans) et dirige une firme familiale dont le chiffre d'affaires est de 75 milliards par an. Des usines Berliet sort la moitié des poids lourds français." La rédaction mode a décidé de donner le T25 pour décor à une présentation de cirés.
Lyon, c'est aussi une ville sportive. On y trouvera bientôt un Palais des Sports de 12.000 places sur un terrain de 13.000 mètres carrés. Le maire, M. Pradel, est un supporter de l'urbanisme et des sports. Et le sport N° 1 à Lyon en 1961 comme aujourd'hui, c'est le foot. Pour se distraire, il y a aussi 80 salles de cinéma et un opéra. Simone Garnier et Marie-Claude Rose présentent des émissions de TV aux heures de transmission locale. Cette fois ce sont des tailleurs que les mannequins sont allés faire admirer à un panel de gloires sportives locales.
Quant à la blouse, elle est allée se faire voir au journal le Progrès, 2e quotidien régional de France qui porte un titre qui pourrait être la devise de la ville. Le journal a fêté son centenaire en 1959 et tire alors à 430.000 exemplaires pour 36 éditions régionales.
Lyon, c'est aussi le textile, et pas seulement la soie. "Tout à côté des grandes dynasties de tisseurs a surgi une super-Pénéloppe qui depuis trente-trois ans, n'arre^te pas jour et nuit, de filer : elle s'appelle la Rhodiaceta. Sa maison est la plus grosse productrice de fibres et fils artificiels et synthétiques en Europe." Y sont présentées des robes dont les tissus sont alors à la pointe de la technologie.
ELLE pense au printemps, et pas seulement en tailleur Chanel. C'est le moment de s'occuper de ses fleurs annuelles, avec une foule de conseils et un calendrier pour tout bien faire quand il faut.
Toujours pour le printemps, un twin set à tricoter avec 700 g de laine Summer Kid de Fal Eol. Eva l'a fait. Si, si. Eva est ravissante et comme nous toutes, elle aime tricoter. Eva est cover-girl. Le plus drôle en 2007 ? Eva est élancée : elle mesure 1,69 mètre. Comme moi, dis-donc ! Plutôt que le twin-set, ce que je préfère chez Eva, c'est son bracelet. Tout comme j'aime celui porté en couverture, avec de longs gants qui seraient furieusement hiver 2007.
A Lyon, Annie Carillon a rencontré le prototype des femmes de l'an 2000. Janine Grienay a 21 ans, elle est élève à l'INSA, l'école d'ingénieurs où deux cover-girls élancées sont allées montrer leurs robes. L'Institut national des Sciences appliquées de Villeurbanne est une école toute neuve et audacieusement moderne qui forme aussi bien des filles que des garçons. Le titre, ELLE n'oserait plus le produire aujourd'hui Cette ingénue sera-telle bon ingénieur ? Et les élèves garçons, ceux qui ont été appelés à admirer les robes, ils savent de leurs futures collègues ingénieurEs, que de telles femmes peuvent conserver leur charme, leur secret, leur séculaire pouvoir de fasciner.
Vivement lundi prochain !
00:30 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (29) | del.icio.us | Facebook
samedi, 01 décembre 2007
C'est comme ça-ah-ah, lalala lala...
Lorsque je faisais ma super-héroïne ici même, il y a tout juste trois semaines, j'avais dit que les vilains une fois terrassés par mes super-pouvoirs, je leur enverrais bien un "C'est comme ça-ah-ah ! Lalala. Lala." Depuis, le cancer a terrassé Fred Chichin et je me suis souvenue des Rita.
Je n'ai pas écouté leur dernier album sorti ce printemps. Je ne suis pas allée les voir sur scène lorsqu'ils sont passés près de chez moi cet été. Les Rita, je les ai découverts à la sortie de Marcia Baila. J'ai suivi leurs premiers albums. Et puis, au tournant des années 90, je suis passée à autre chose.
Avec la mort de Chichin, je l'ai subitement réalisé, c'est une part de ma jeunesse qui s'est barrée.
Je me suis souvenue comment, alors que j'étais encore étudiante et que je débutais pourtant sporadiquement dans la vie active entre deux expérimentations capillaires, à l'époque de Marcia Baila, un tout nouveau collègue m'avait trouvé des airs de Catherine Ringer. Question de coiffure. Je me suis souvenue de cette copine qui nous chantait Andy dis-moi ouiiiii à toute heure du jour ou de la nuit. Je me suis souvenue que tout ça tranchait alors singulièrement avec ce qu'on entendait jusque-là.
Voilà qui vaut bien un petit tour de mes Ritamistsoukeries préférées.
C'est Comme Ca, pour le clip mondinesque et son chimpanzé à télécommande et chien qui bouge la tête, ses collants rayés représentatifs de la fashionerie de l'époque et surtout parce que la formule sonne au choix comme un défi aux emmerdeurs, genre si-ça-te-plaît-pas-ben-c'est-le-même-prix, ou comme un constat fatalitaire, pour parler comme le personnage joué par Arletty dans Hôtel du Nord.
Mandolino City, parce que Catherine Ringer y est plus que jamais une hilare diva déjantée. Et qu'on y trouve des paroles qui parlent évidemment à la shoes-addict que je suis :
Et déjà, à l'école,
c'était une vraie passion
pour tes grolles
celles en cuir noir
avec des bouts pointus
Et puis, parce que doucement le matin, pas trop vite l'après-midi, mais la nuit, quand même, la nuit : Dont' Forget the Nite.
Don't forget the nite, when the day begin...
EDIT de samedi 14 h 15 : allez, ça fera plaisir à Maquettes et à Soffi, jouons la revival 80's avec la fameuse pub de Mondino pour Spontex ! La parenté est évidente avec le clip de C'est Comme Ca. Pour ce qui est de Marthe Lagache, je ne sais pas non plus ce qu'elle devient. Mais je me souviens de sa boutique du Marais, au début des 90's. Comment aurais-je pu l'oublier ? Ca s'appelait Moi, mes souliers.
Et j'invite aussi à aller voir les vidéos de deux duos de Catherine Ringer, l'un avec Marc Lavoine dans un clip bien décalé J'me Sens Pas Belle et l'autre avec Philippe Katerine pour une une belle reprise d'Under My Thumb. Maquettes et Soffi ont fort aimablement déposé les liens dans les commentaires.
00:50 Publié dans Le temps me fuit | Lien permanent | Commentaires (54) | del.icio.us | Facebook
vendredi, 30 novembre 2007
Ecran 16/9e et Tapitouf
- Au chapitre des Googleries de la semaine, je note un "plutôt doucement, doucement". Alors OK, ici c'est pastropvitenonplus mais je dis faudrait voir quand même à pas exagérer.
- Je relève aussi "souliers à faire soi-même" et là, non merci, je ne vais pas m'y risquer.
- Et enfin un ébouriffant mais spontané "merde j'ai oublié ma pilule", pour lequel j'éprouve certes une certaine compassion mais il me semble que Google ferait mieux son boulot s'il orientait dans ce cas vers un quelconque planning familial plutôt que vers mon blog.
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- Allez c'est parti pour un treizième florilège !
- Chez MH qui se réjouissait de voir les filles de la TV revenir à des proportions de filles normales, mais en fait c'était juste son écran qui était réglé en 16/9e Sardine a dit le 22 novembre : ah oui j'oubliais : et si jamais les chaines de télé se changent toutes seules, c'est pas magique, c'est que t'es assise sur la télécommande ;-)
- Chez Marie Sue, qui a rebondi sur le commentaire laissé ici même par Maquettes sur mon ELLE vintage de lundi et qui a mis en ligne de suite sur son blog (quelle vivacité, quel sens de l'à-propos, Marie !) la démente pub du Tapitouf, Minisushi a dit le 26 novembre : Marie!
tu peux meme pas savoir combien de temps j'ai passé à googliser "tapitouf" y'a 4 ans quand un pote m'a raconté qu'il avait eu ça pour noel (punky si tu lis ça: c'esty le pere doonut's!!!) et j'arrivais pas le croire qu'on ai pu baptiser un jouet "tapitouf" et encore moins qu'on offrait ça à des gosses! enfin maintenant je visualise ce truc de touf, euh pardon, de ouf! hahahahahahahahahahah!!! -
Et Marie Julie a ajouté le 26 novembre : que de souvenirs ce tapitouf, merci ! c'était il y a 20 ans, j'étais jeune, innocente et je tapitouffais comme une dingue !
- Chez Mathilde, qui nous chroniquait son ELLE youké, avec James Brown, le coiffeur de Kate Moss, pas la sex-machine partie ad-patres, Zabou a dit... Pfff, même que je dis, petit zizi le ELLE iouké (enfin, si tant est qu'il y ait des zizi à la rédac'), because Tata Mama, ça fait une plombe qu'elle a parlé de kate et de son coiffeur... cecit dit, je me vanterai pas particulièrement d'être le coiffeur de kate, parce qu'à part sa frange d'il y a un mois, ses cheveux, ils sont inchangés depusi 15 ans, non???
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- Chez Dyns, qui se faisait un trip arc-en-ciel pour échapper à la grisaille, Benetie a dit… le 27 novembre : savent plus quoi inventer tous ces rédac'mode...
manquait plus que le "blanc comme un cul" et on y était, nan?
P.S: je suis absolument na-vrée de toute cette vulgarité, mais là, j'ai pas pu résister. -
- Chez Garance, qui nous narrait comment elle comptait faire sienne la doudoune Moncler de sa mère, dont elle se moque depuis 20 ans (la doudoune, pas sa mère, enfin je suppose) Violette a dit, le 27 novembre : Je vois exactement ce que tu veux dire. Comment valider une fashionnerie dont on s’est moquée depuis des années sans avoir l’air ridicule ?
En même temps, j’ai envie de dire que même si t’as l’air con, tu vas réaliser une drôle d’économie, non ?
Bref. -
- Ben ouais, tiens, bref.
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- Sur ce déchaînez vous sur les commentaires, ici ou ailleurs, et à une prochaine fois.
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jeudi, 29 novembre 2007
Joyeux anniversaire, Mzelle-Fraise !
Chère Mzelle-Fraise,
A l'initiative de Mlle C, j'ai été invitée, ainsi que d'autres blogueuses dont tu apprécies paraît-il la compagnie - entre autres - virtuelle, à te souhaiter un bel anniversaire en ce 29 novembre, toi que je ne connais que par les magnifiques dessins dont tu enchantes régulièrement la blogosphère. J'ai trouvé cette idée fantastique et j'ai pensé in petto que tu avais bien de la chance d'avoir une amie blogueuse telle que Mlle C.
Restait ensuite à me montrer à la hauteur de l'événement. Tu penses bien que je n'allais pas faire un dessin qui, en aucun cas, n'aurait pu soutenir la comparaison avec les tiens. Je me suis donc souvenue que j'anime ici même - je le concède très irrégulièrement - une rubrique nommée Petit précis du vocabulaire de la mode. Je me suis souvenue aussi que la fraise était un accessoire de mode des plus signifiants il y a de cela pas mal de décennies.
Mzelle-Fraise, j'espère que tu ne m'en voudras pas si, à l'occasion de ton anniversaire, je te fais faire un bond dans le passé pour te gratifier d'une fraise de dentelle.
Ni si, faute de tartelette aux fraises, je dois me contenter de déguster en ton honneur une tartelette... aux framboises.
Framboises ou fraises, le coeur y est.
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