samedi, 08 décembre 2007
Legwork et grasse mat' de shopping-addict
Au chapitre des googleries de la semaine faire soi-même une rosace en plâtre. J'en ai, certes, sur mes plafonds, des rosaces. Mais je précise que les faire outrepasse nettement mes capacités. Et aussi sac billy Jétôme Dreyfuss. Désolée, le mien c'est Robert. Et encore montre-moi ta déco baroque dont je ne sais comment je dois l'interpréter. Mais je vais prochainement en montrer, quand même, de la déco baroque. Noire.
Pour ce qui est de me la péter, cette semaine, j'en ai eu deux fois l'occasion. D'abord parce que Bam-Lisa a gagné le concours d'art mail par Lavieenrouge organisé. Et que ça m'a fait plus plaisir que si je l'avais gagné moi-même, le concours. Et aussi parce que son enveloppe (à voir ici) tout comme la mienne (à voir là) sont arrivées malgré leur absence de timbres. Laquelle était due à ma propre absence. D'est en ouest, les enveloppes. Sans timbre et sans encombre. Je suis trop forte, quand même.
Chez Violette qui nous refilait quasi en direct ses résultats partiels de prise de sang parce que c'était dimanche et que d'ailleurs pourquoi pas, un anonyme a dit le 2 décembre : Violette, je pense qu'il n'y a que toi sur la blogosphère pour me faire rire avec un simple résultat sanguin. A quand ton frottis ? Le week end prochain ?
Chez Camille de Fashion Gazette, chez qui l'on pouvait apprécier l'argumentaire publicitaire suivant : la légendaire étiquette du champagne Brut Carte Jaune de la Maison Veuve Cliquot Ponsardin célèbre 130 ans de bons et royaux services. Ce qui valait bien un hommage d'exception. Pour l'occasion, la célèbre Maison crée une édition ultra-limitée, une centaine de jéroboams parés de prestige, habillés d'étiquettes ré-interprétées en monochrome sur des cuirs purs et précieux, luxe de galuchat, autruche ou alligator, Benetie a dit le 4 décembre : Bon, si tu causes champagne, je rapplique ;) mouais, vois pas trop l'intérêt du truc. Bon, OK, l'objet en soi est beau, mais de là à mettre de l'autruche... et pourquoi pas une plume dans le cul pendant qu'ils y sont? (dans le cul de la bouteille, évidemment...)
Sur Trender, où Amylee nous incitait, joli dessin à l'appui, à nous faire une entorse en deux temps trois mouvements haut perchée sur des talons (une discipline baptisée legwork) Choule[bunker] a dit le 4 décembre : merci Amylee, j’aime bien les femmes en escarpins. Beau dessin avec un cadrage plaisant.
Pour le legwork, il y avait une actrice très douée pour ça : Joanna Lumley (ou Purdey) dans la dernière version des Chapeau Melon et bottes de cuir. Courses et combat en talons haut. Chapeau!
Si on tourne autour de la mode, je vais avoir du mal pour le jeu du sapin. Là, je dirais Christian Lacroix. Et en fait non, pour le jeu du sapin, c'était Chantal Thomass.
Chez Mariga(z) qui nous expliquait c'est quoi une journée de shopping-addict qui ne fait pas les magasins mais dépense quand même sans se priver pour autant de grasse mat', Fanette a dit le 4 décembre : Je suis impressionnée… Tu as le temps d’acheter tout ça? Et d’écrire dessus ensuite ?
Chez Alexiane, qui expliquait qu'entre elle et les marketeux ça ne passe pas et qui incitait du coup à balancer du mot à la con de marketeux, Vélibido a dit le 5 décembre : Scalable (prononcer scalaibeuuullllle): si par miracle un jour la demande explose (on peut rêver) le service pourra toujours être rendu car le service/ la chaîne de production est scalable
Ramp-up: phase de décollage par définition toujours bcp bcp plus longue que prévu dans le budget (sinon ça fait pas bander les financiers)
Breakeven: point mort (tjrs très proche dans le temps pour faire ... les financiers) jamais atteint car le produit est pourri ou que la concurrence chinoise vient tuer le marché
De toute façon on peut rien faire sans un bon benchmarking des bestpractices et des blockbusters de la compétition, sinon veut lancer une killerapp' (lication)
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jeudi, 06 décembre 2007
Bottines de Colette et fille sur les toilettes
Suite à mon ode à Nancy Cunard, Soffi a fait des recherches, et m'a donné en lien ici un joli diaporama de Lartigue. D'où il ressort que Nancy n'était pas la seule à porter le bracelet abondant. J'aime particulièrement la modernité de celle-ci, qui avait bien retenu la leçon de l'époque d'envoyer son corset par dessus les moulins, sans pour autant se bander les seins façon garçonne :
Et j'adore aussi celle-là, où comment la jouer glamour jusque sur le siège des toilettes :
J'aime la mode des années 20, plus que n'importe quelle autre, je crois, et ce n'est pas seulement pour la mode. Peu d'époques ont connu une vie artistique aussi intense...
Mais j'aime aussi depuis longtemps l'écrivain Colette, pas seulement pour son style étincelant, mais pour toutes ses vies, aussi. Il était dit que cette journée de jeudi serait décidément placée sous le signe de mes héroïnes rétro. L'une de mes amies m'a en effet offert un livre trouvé par elle à l'occasion du déstockage d'une bibliothèque.
Un très précieux cadeau : ce livre date de 1991 et est aujourd'hui épuisé. Les textes sont de Colette, les dessins et Sonia Rykiel, et on y trouve aussi beaucoup de photos.
L'une d'elle est célèbre, elle présente Colette dans l'institut de beauté qu'elle avait ouvert en 1932 rue de Miromesnil et qui fut un fiasco. Peut-être trop en avance sur son temps : le merchandising en était très moderne.
On trouve aussi un très beau texte sur Gabrielle Chanel, dont voici un extrait : "Mlle Chanel est occupée à sculpter un ange de six pieds. Un ange blond doré, impersonnel, séraphiquement beau si l'on ne prend pas garde à sa séraphique ciselure, l'indigence de sa chair, et morne - un de ces anges à porter le diable en terre. L'ange, inachevé, chancelle parfois sous les deux bras créateurs, sévères, pétrisseurs, qui le pressent. Chanel travaille des dix doigts, de l'ongle, du tranchant de la main, de la paume, de l'épingle et des ciseaux, à même le vêtement qui est une vapeur blanche à longs plis, éclaboussée de cristal taillé. Parfois elle tombe à genoux devant son oeuvre et l'étreint, non pour la révérer, maispour la châtier encore, pour resserer sur les hautes jambes de l'ange son nuage, assagir quelque expansion de tulle..."
Un autre texte m'a enchantée, il est intitulé Poches vides et évoque le mois de janvier, qui n'était alors pas celui des soldes. "Janvier, mois des poches vides ! La neige, en haut des monts, nous appelle, mais tout se paie, et la neige est aussi chère que le marabout blanc. (...) Il faut aviser, disent les femmes. Elles avisent. Entre janvier et mars, madame, vous renconterrez vos amies parées de neuf, et vous vous récrirez, avec une outrance dans la louange qui forcera l'explication : "Ca ? répliquera l'amie, mais c'est mon trois pièces de chez X..., voyons ! Il a quinze mois, ma chère, et je n'en rougis pas !" Ceci se chante s'une voix probe, haute, franceh, qui s'adoucit, se fait négligente pour ajouter : "Avez-vous remarqué que les nouvelles collections reprennent justement ce détail de l'encolure et le croisé de la jupe ? C'est assez curieux. " Poches plates, coeurs gros - c'est le mois des grandes résignations féminines." Impossible de parler mode sans évoquer les chaussures. Dans sa jeunesse, Colette portait ce genre de chose :
Voilà qui n'est pas sans m'évoquer Benetie, qui a regagné Déprimeland suite à son récent séjour parisien, munie de ceci :
Un peu moins de talon, beaucoup plus de zip et bien davantage qu'un air de famille d'un modèle à l'autre. La mode n'est bien qu'un éternel recommencement.
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Aux bras de Nancy Cunard
Un peu comme pour ma note sur les années 40 revisitées dans les 70's, voilà des semaines que je mûris mon billet sur les bracelets. Tout est parti de la Fashion week, lorsque j'ai pris conscience sur le blog de Coco que les bracelets tintinabulants (ces mêmes bracelets qui murmurent aux pieds de Couleur Café, selon Gainsbourg) allaient revenir en force. Pour preuve, ci contre et ci-dessous, chez Christian Lacroix :
Une photo m'est revenue en mémoire à ce moment précis, celle-ci :
Il s'agit de Nancy Cunard, photographiée par Man Ray, dans les années 20. Cette photo me fascine depuis longtemps. Par sa modernité, mais aussi pour la personnalité que dégage cette Nancy. D'elle je n'ai jamais su grand-chose, cependant. J'en étais donc toujours là de ma note, quand est arrivé le magnifique numéro de Vogue de décembre, avec Charlotte Gainsbourg en guest-star. Vers la fin du magazine, elle est là, Nancy Cunard. Avec cette autre renversante photo.
Et toujours ces bracelets. Désormais, grâce à Charlotte, qu'elle "fascine", j'en sais un peu plus sur cette femme hors du commun. Rien que l'accroche du papier de Nelly Kaprielian pour Vogue et on a déjà le tournis : "Poétesse, amante d'Aragon, Tzara, T.S. Elliot, découvreuse de Beckett, modèle de Brancusi et Man Ray, muse de Pablo Neruda, amie d'Hemingway et Picasso, milliardaire engagée pour la cause des Noirs et contre le fascisme..." Sa biographie est récemment parue aux Etats-Unis, et vraisemblablement, elle décoiffe : "Des hommes il lui en pleuvait dans les bras tant qu'elle voulait - et elle en voulait, et elle en a voulu, jusqu'à sa mort en 1965, à 69 ans (ses amants avaient alors 25 ans...). Et elle les trompa tous, peut-être aussi addict au sexe et à la séduction qu'elle le fut à l'alcool, qu'elle consommait par avalanches mais sans aucun laisser-aller, toujours hiératique dans ses manières aristocratiques et les robes Poiret, Worth et Vionnet que sa mère, la richissime Lady Cunard, lui donnait et qu'elle ne manquait pas de paratager avec ses copines "flappers" dans le Paris des années 20." L'article évoque aussi Aragon, qui tenta de se suicider à la fin de leur histoire en 1928 et écrivit pour elle ses plus beaux poèmes, ainsi que le reconnut même la pourtant grande jalouse Elsa Triolet. Nancy Cunard tourna le dos à sa famille pour le musicien de jazz noir américain Henry Crowder, pour qui elle quitta Aragon. C'est à lui qu'elle dut de passer du statut de muse sophistiquée à celui d'activiste politique. Consumée par l'alcool et ses idéaux de liberté déçue, elle sera retrouvée par la police, dans la rue, squelettique, inconsciente et la tête fracassée, le 13 mars 1965. Ni sa famille, ni Beckett, ni Aragon, ni aucun de ses célèbres amants ne sera présent à ses funérailles.
Soit Tout ça n'est finalement pas bien gai. Et ses bracelets, alors ? Ses fameux bracelets étaient d'ivoire africain. Elles les accompagnait de turbans.
Nancy Cunard ne portait pas seulement les bracelets à merveille. C'était aussi une adepte du blouson de cuir, en témoigne cette photo prise à Harlem en 1932. Laquelle se passe de commentaire.
En vue de l'arrivée de ce printemps, j'ai commencé à rassembler les bracelets. Je sais, ils ne sont pas d'ivoire africain et même en les démultipliant dans un miroir, je suis encore très loin du compte.
01:15 Publié dans Ca me dit quelque chose | Lien permanent | Commentaires (36) | del.icio.us | Facebook
mardi, 04 décembre 2007
Et c'est pourquoi je voudrais je voudrais être noire
C'est du lourd, le ELLE de la semaine. 244 pages. Du copieux. Avec en couv' du chic et pas tarte, de l'eye-liner, de l'espionnage sur le tournage de Sex & the City, des bijoux de rêve et du décryptage âge-style. Entre autres. N'empêche, je continue de m'attacher aux pages Style ELLE, toujours divertissantes sinon convaincantes. Je passe sur l'imprimé dalmatien en Souris de Marc Jacobs, sur la robe tigre même signée Tsumori Chisato et sur le pull pingouin Chanel, j'en peux plus des animaux.
Mais je veux bien être fan de Luella Bartley et de son univers si jardin anglais, chasse à courre et rock' n' roll.
Je veux bien aussi me lover dans de la grosse maille, même si j'ai des doutes sur les vertus amincissantes de la robe en maille irlandaise.
Je ne veux plus, c'est sûr, e-bye-byer mon gilet en purs poils de pétrole. La fourrure est partout. Vraie ou fausse.
Claudia S. me laisse toujours de glace. Mais je sais que j'ai raison de m'être comme elle associée à l'occasion à la jupe crayon.
Je note que le Chic mais pas tarte de la couv' est devenu Glam' mais pas tarte en page 103. Si c'est chic, c'est pas tarte, en effet. Si c'est glam', c'est moins sûr. On est là dans une démonstration pleine de bonne volonté (comment ne pas se transformer en sapin de Noël à l'approche des fêtes) mais qui enfonce comme souvent bien des portes ouvertes. En gros : on la joue low-profile à coups de petites touches de lurex, paillettes ou satin ou au contraire on en rajoute pour un esprit bling-bling maîtrisé grâce à une science du contraste. Et on ne se trompe jamais en smocking. Cette blague...
L'eye-liner est fashion, on savait. Mais il y a plein de façons de se l'approprier. Pour ce qui me concerne, tout espoir n'est donc pas perdu, il peut même être smocky.
Une petite conversation interview entre blogueuses ? Sophie Fontanelle/Fonelle reçoit Rajaa Alsanea, Saoudienne qui vient de publier un livre qui sur la forme ressemble à un blog et qui sur le fond est une sorte de Sex & the City avec un voile. Fonelle en profite pour glisser qu'elle met sa vraie vie dans son blog, contrairement à son courrier électronique tout inventé. Là où Rajaa se félicite que les hommes de son pays semblent amorcer une recherche de femmes cultivées à qui ils puissent demander conseil, Fonelle se désole que dans son milieu, les mecs recherchent de plus en plus des gourdes. Au final, les deux blogueuses s'aperçoivent pourtant qu'elles ne sont pas si différentes au fond. Et tope là !
Patrick Williams se demande pourquoi on serait accro aux accros. Le trash est rentable et aurait un rôle pédagogique ?
Il serait aussi l'aboutissement logique de la pipolisation et de la télé-réalité ? "Les histoires de drogue de Kate Moss et Pete Doherty en couverture de Voici, ça fonctionne comme un vrai récit d'édification chrétienne" soutient Jean-Louis Missika, "sociologue des médias".
Ma pauvre Amy !
Du compte rendu d'une journée de tournage soi-disant "so hot" vécue par Alix Girod de L'Ain sur le tournage de Sex a the City, je ne retiens pas grand-chose. Le battage fait autour de ce film depuis déjà des mois me fatigue. Même sous la plume d'AGA, même avec des vrais morceaux de tacle sur la parano ambiante dans ce qu'elle décrit, heure par heure. Ou comment tenter de ramasser un max de promo en en donnant le moins possible dans l'espoir de susciter l'intérêt. La ficelle est si grosse... et SJP me semble tellement surfaite. Très vite, je passe.
La joaillerie ne m'a jamais fascinée. La présentation des bijoux, souvent convenue, encore moins. Mais je suis littéralement raide dingue de la série mode de Caroline de Fayet et Elisabeth Akessoul. Les photos de Riccardo Tinelli sont juste sublimes et ELLE ne ment pas en qualifiant la présence de la comédienne Aïssa Maïga de magnétique. Un simple échantillonnage de ce black power ?
Que ce soit Jazz chic
Gemme j'adore
Buy me a river
Bel Astre
Silver Shadow
Chaînons mouvants
ou Songes de pierre, comme à l'ordinaire, je ne regarde pas les bijoux, je ne lis pas les légendes. Mais cette fois, je contemple.
Pour le décryptage de décryptage du style selon l'âge, ou comment on se prendrait 40 ans dans la face avec un simple trench, c'est du concept de compet'. Je vais m'y mettre. Mais il me faut encore bien 24 heures de délai !
00:40 Publié dans Fashionneries | Lien permanent | Commentaires (31) | del.icio.us | Facebook
Chez Domino, qui nous alléchait avec son titre Journée de modasse pour nous révéler qu'en fait c'était pas tant la fête, Anne a dit (avec une franchise droit venue de New York City qui l'honore) le 7 décembre : D'abord, j'étais écoeurée avec le titre vente de presse Vanessa Bruno, puis ça va mieux, tu étais déçue, ouf!!!!!