mercredi, 10 octobre 2007
T'as tes souliers ?
Ca se bouscule pour le petit précis, en fait il y a plein de mots qui mériteraient qu'on s'intéresse à leur cas. Aujourd'hui, le soulier.
Soulier, ça m'a longtemps paru dépassé. Un mot qui ne faisait pas partie de mon vocabulaire. Et puis un jour, alors que je m'intéressais déjà de près à la fashionnerie, je devais avoir 16-17 ans, j'ai avisé une pub de chaussseur de luxe, dans un ELLE sûrement, et me suis demandé pourquoi il y était écrit "souliers". Et pas chaussures.
Je me suis depuis rendu compte que les chausseurs de luxe font invariablement dans le soulier. Jamais dans la chaussure. C'est le cas du bottier Berluti. Sur son site internet, il est écrit "souliers". C'est le cas de Dior. Sur le site internet, idem. Des souliers. Et, entre parenthèses, pas la quintessence de la tendance pour les modèles présentés, chez Dior. Dans les séries de mode des magazines, la question ne se pose pas. On y décrit des escarpins, des babies, des salomés, des derbies, des sandales, des boots, des bottes, des cuissardes mais pas de chaussures ni de souliers. Le cas échéant, on classe ce qui chausse dans les accessoires.
Aussi ai-je été surprise par la petite analyse trouvée sur le site de TV5. Le linguiste Bernard Cerquiglini y tient une délicieuse rubrique et il dit ceci, au sujet du soulier : "il s'agit d'un mot basique, que l'on retrouve dans les français régionaux en Louisianne ou au Québec" (SuperTomate ou Esther, si vous me lisez....). "Le soulier recouvre bien le pied, il est un terme de référence, y compris culturellement, comme pour le Soulier de satin de Claudel."
A l'inverse, la chaussure, toujours selon Bernard Cerquiglini, "comme tous les mots en "ure" désigne un résultat". La chaussure chausse. "Dans la bonne langue on utilise donc le mot chaussure, plus élégant, comme dans l'expression chaussure de ville. Soulier est un solitaire alors que chaussure appartient à une famille (chausseur, chausser)" conclut le linguiste.
Dans le luxe, on en serait en désaccord avec le linguiste ?
Quoiqu'il en soit, moi je passerais bien l'hiver en sandales. Comme y invite le Fig'Mad' de samedi. Ca me parle, ça, comme souliers.
13:35 Publié dans Petit précis de vocabulaire de la mode | Lien permanent | Commentaires (23) | del.icio.us | Facebook
mardi, 09 octobre 2007
Low ou ankle, les boots ?
Cet automne, les low-boots sont partout. Les low-boots, en début de saison, moi j'avais cru cmprendre que ce sont des boots un peu années 80, basses, c'est à dire sous la malléole, pour résumer.
Après les pantalonnades de la semaine passée, cette fois, ELLE, nous donne carrément un cours de boots. Sous le titre Low boots haute tendance déboulent des avis autorisés. La low boot est une pièce hybride, quelque part entre l'escarpin et la botte. Ce qui laisse quand même de la marge, moi je dis. Cette chaussure est indissociable des années 80, nous sommes donc d'accord. La low boot classique avec un talon pointu et un revers en cuir porte l'empreinte d'une tendance très rock très eighties confirme Amandine Brouchaud, styliste au cabinet de tendances Carlin international. Un avis autorisé, donc. La low boot, c'est sa diversité qui séduit. Je n'en achèterai jamais ! Il faut avoir la cheville fine et le mollet pareil, parce que ça coupe grave la jambe assène une modeuse anonyme qui parle sans savoir. Hou la vilaine modeuse qui sait même pas ! Elle n'a pas un avis autorisé, celle-ci. Un tel Graal de la pompe, on se demande pourquoi on l'avait oublié si longtemps ? Pourquoi on vient de passer tant de saisons la jambe engoncée dans des bottes, avec en plus un slim dedans l'année dernière ? Bécasses que nous étions : une botte mi-hauteur coupe la silhouette. Une botte montante est impitoyable pour la cuisse molle. Alors qu'un gros mollet nu au dessus d'une low boot, ELLE a l'air de penser que c'est bien. Bref. La low boot a vocation à être quotidienne affirme Karine Arabian. D'ailleurs, elle est plus adaptée à la journée que la botte montante, qui, avec une jupe, devient vite too much, pour ne pas dire un peu vulgaire. Vulgaire ? Mes Vic Matiè pas encore inaugurées seraient vulgaires ? Qu'est-ce que je fais, je les brade tout de suite sur e-Bay ?
Dans toutes les collections, la low boot est en train de détrôner la botte classique constate Quitterie Thomann, chef de produit chaussures Femme au Printemps. Un autre avis autorisé. C'est une pièce très pointue, mais elle est destinée à devenir un énorme phénomène commercial. Bon, jusque-là je suivais à peu près. Là où ça se corse quand même, c'est que Jymmy Choo la préfère très courte au dessous de la cheville dans sa variante appelée ankle boot. Moi je croyais que la low c'était déjà très bas sur la cheville, alors ankle ? Eh bien une explication par l'exemple, à base de modeuses prises en photos et qui donc, elles, ne sont pas anonymes comme l'autre malheureuse, nous indique que cousine de la low boot et de l'escarpin, elle s'arrête pile sous la malléole. Ce qui était déjà selon moi la définition de la low mais tant pis, je m'incline, je suis juste une pauvre anonyme à peine modeuse. Mais je note quand même, ça fera plaisir à Solenne et à son comité, qu'on peut porter la low avec des chaussettes.
Pour ce qui me concerne, j'aime assez les San Marina noires de la pub. Qui ressemblent quand même furieusement à des Marc Jacobs repérées sur e-Bay. Et sinon, juste pour le fun, quand on tape ankle boot sur Google on tombe aussi sur le site de Direct industry, qui propose ça :
Ce sont des trekking style safety ankle boot.
12:30 Publié dans Fashionneries | Lien permanent | Commentaires (27) | del.icio.us | Facebook
Veste d'écuyère, part II
Pas vraiment la peine que je m'affole pour savoir avec quoi j'allais bien pouvoir porter ma veste d'écuyère Zarenciaga. Enfin, cette veste qui est finalement si peu à moi. La jeune demoiselle dont il se trouve qu'elle est ma fille et qui commente à l'occasion sous le nom de Ptite Girl est passée à proximité et l'a jugée, à juste titre, à sa taille et à son goût. Un foulard de récup en guise de touche colorée et à l'occasion d'une petite sortie dominicale au musée, l'essayer c'était l'adopter.
Et elle lui va tellement bien que je n'ai finalement même pas envie de la lui emprunter.
Je ne savais pas bien avec quoi la porter ? Et hop, un souci de moins.
11:05 Publié dans Fashionneries | Lien permanent | Commentaires (14) | del.icio.us | Facebook
dimanche, 07 octobre 2007
Chloé, Carine, Amanda, Karl et tous leurs amis
Je me suis donc laissée allée ce week-end à regarder quelques réjouissantes modasseries télévisées. Pour commencer, la mode mode mode de Paris Première présentée par Alexandra Golovanoff, qui causait un peu fashion weeks avec notamment quelques images paraît-il exclusives de la prestation londonienne de Prince au défilé de Matthieu Williamson, dont j'ai retenu qu'il porte pile le foulard qu'il faut en ce moment. Matthieu, pas Prince, lequel préfère arborer le chapeau noir et deux danseuses de violet vêtues. Et sinon, concernant l'influence de la blogo, on se rend compte qu'elle commence à être reconnue lorsqu'on entend que du très controversé show de Marc Jacobs, "certains blogueurs", on se sait lesquels, ont dit qu'il était excentrique, rejoignant Suzy Menkes qui a qualifié la chose de "freaks show".
Comme tant d'autres, Chloé Sévigny a lancé à son tour sa ligne de frusques présentée lors de la fashion week de New York. Très années 80 à peine revisitées. Elle a organisé un petit défilé avec ses copines, ce qui nous change des habituels mannequins pro. Mais ce que j'ai préféré, c'est le petit autel à bordel qui orne sa boutique. Avec entre autres la photo coinços très premier degré sur laquelle elle pose avec son "premier amoureux". Le plus drôle dans ce numéro de mode mode mode, c'est quand même le reportage chez la richissime photographe londonienne Amanda Eliash. 47 ans et adepte du court même si Lagerfeld a dit que passé 25 ans le court on oublie. "Mais qu'est-ce qu'on porte alors ?", se demande Amanda, les jambes gainées d'un collant opaque de Wolford, précise-t-elle, parce que "le legging c'était laid en 1982 et c'est toujours laid". Sinon, Amanda, elle en a plein aussi, des copines, au moins autant que Chloé Sevigny. Et même une qui lui dit la bonne aventure. Sur la forme, la voix de la Madame Irma de luxe est si grave qu'elle a été doublée en français par Loïc Prigent, ce qui est une excellente trouvaille. Sur le fond, ses prédictions sont juste renversantes : "Tu te la joues petite salope pour obtenir ce que tu veux" assène-t-elle à une Amanda hilare.
Après la mode mode mode je pensais m'en aller mais il y a eu la bande annonce de ce fameux doc à Karl Lagerfeld consacré. Lequel y déclare, avec ce ton préremptoire dont il a le secret : "Ce sont les gens qui n'ont pas de vie stable qui passent leur temps à téléphoner. Ce sont les sexuellement free lance." Sexuellement free lance ? Ce que je préfère décidément chez l'insupportable Karl, c'est son sens de la formule. Si tout Lagerfeld Confidentiel est de cette eau-là, je vais courir le voir dès sa sortie.
Et juste après je ne m'en suis pas allée non plus parce que c'était rediff' de la Blonde et moi, toujours avec AlexGolov', consacrée à Carine Roitfeld, boss de Vogue Paris. Une émission qui date de janvier dernier mais que j'avais loupée. Carine aussi, bien sûr, elle a plein de copines. L'émission s'ouvre sur un bouquet de lys que lui a envoyé un mannequin pour la remercier. Pour dire si on l'aime.
Après, Carine s'en va rendre visite à Victoire de Castellane, créatrice de la ligne de haute joaillerie de Dior. Et lui déclare tout de go devant ses nouvelles bagues : "Tous ces bijoux on a l'impression qu'ils sortent d'une machine à tirette à 1 €, non ?". Si ça c'est pas une parole de vraie copine ! C'est parce qu'avec ça, une dame n'aura jamais l'air trop dame se défend Victoire, comme elle peut.
Mais Carine au fond, elle est quand même bonne fille. Et bon public. Elle a été invitée à Los Angeles pour le show Victoria Secret peu de temps avant et n'en est pas encore remise. Rendez-vous compte, se retrouver à un mètre de Justin Timberlake au milieu des filles en string ! Bon, elle n'irait pas jusqu'à en dire que c'est le plus beau fashion show (ouf, on a eu trop peur) mais c'est quand même du grand spectacle tellement fun !
Moi finalement c'est ce que je préfère, chez Carine. Malgré ses airs de hibou mal réveillé, Carine, elle est trop fun !
14:00 Publié dans Fashionneries | Lien permanent | Commentaires (20) | del.icio.us | Facebook