mardi, 12 février 2008
Comme une envie de boxe ?
Le tour du ELLE, cette semaine, ce sera vite vu. Encore une bonne tranche de rigolade si on en a le coeur. Sinon, c'est une bonne tranche de mauvaise humeur. Ca commence fort avec la couv' et le bandeau Carla première dame. Je l'ai déjà dit, pour moi rien que le concept de première dame, c'est grotesque, c'est urticant. Le jour où je considérerai peut-être qu'il existe une première dame, c'est qu'elle aura été élue. Point barre. Je passe.
Sitôt passées les pages en question, je tombe sur le rose. Le pink c'est le nouveau noir. Et c'est Naf Naf, la marque au cochon rose, qui le dit. Autant dire pas n'importe qui. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que c'est n'importe quoi. Déjà, rien que le concept de nouveau noir, ça aussi c'est grotesque. Quand il s'agit de gris ou de bleu marine, passe encore. Mais le rose... A ne pas vouloir lâcher ses gimmicks, ELLE se ridiculise de semaine en semaine.
Les souliers dorés ou argentés se portent avec du noir et des collants opaques. Sacré scoop. Kate Moss, Lily Allen, Paris hilton, Milla Jovovich. On prend les mêmes, et on recommence. Que cela ne m'empêche cependant pas d'apprécier mes Converse argentées...
Le sourire de la semaine, tout de même, pour le t-shirt végétarien d'April 77, emballé dans du papier de boucher.
Le style ELLE, cette semaine, c'est la boxe. C'est vrai que c'est à peu près tout ce qu'il inspire, ce ELLE. Bien vu.
Un petit air de ELLE allemand ? La lingerie est présenté comme y sont présentés les sacs de la saison.
Les parfums d'hommes nous emballent. Pour eux, les parfums ? Pour nous ? Ce n'est pas précisé. Admettons que l'approche de la plaie saint-valentinesque et de son habituel cortège de gnan-gnantises n'y soit pour rien. Dans le doute, il y en a peut-être un des quatre qui serait portable par nous ?
Ca rocke à la récré. Déjà, ce titre... Et cette photo ? Mais je la connais ? Oui, je la connais. Elle a été publiée dans Libé Next il y a quatre mois, cette photo-là. J'en avais causé ici. Du coup, je ne lis même pas le texte.
Heidi Klum et Seal, couple idéal ? Si ELLE le dit... Cela valait-il 24 pages ?
Que la bouche soit flashy, voilà qui me réjouit,moi, la rebelle au beige-nude.
Mais voilà aussi un moment qu'on le sait, et que même ELLE nous l'a dit.
Quant arrivent les pages déco, le mal est fait. Pourtant, la maison de la fée du crochet Aurélie Mathigot a de quoi me séduire. D'ailleurs, j'aime beaucoup ce qu'elle fait, cette Amélie. Mais je n'achète pas ELLE que pour trois pages de déco présentes une semaine sur deux.
Et puis les titres à la On se pelote me saoûlent.
Et l'effet Eiffel, je le pratique déjà chez moi, à base de boule à paillettes notamment.
Pour la fin, viennent les petites confidences de Sara Giraudeau, fille de Bernard du même nom et d'Anny Duperey. Je n'ai rien contre cette jeune personne. Juste que les fils et filles de, arrive un moment où ça me gave. Grave.
Comme le ELLE, en somme.
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lundi, 11 février 2008
Chez Fellini le 7 février 1977
Ce numéro du 7 février 1977 s'ouvre sur un fait de société qui a remué l'opinion, au lendemain du procès de Patrick Henry, meutrier un an plus tôt de Philippe Bertrand, 12 ans.
La plaidoirie de Robert Badinter lui a permis d'échapper à la guillotine. A Troyes la peine de mort a reculé mais pas la peine tout court. ELLE a choisi le registre de la fiction : Notre envoyée spéciale Denise Dubois-Jallais, qui a suivi tout le procès de Patrick Henry, n'a pas pu détacher son attention du monologue intérieur de deux mères : celle du petit Philippe, celle de l'assassin.
ELLE consacre une page à Anaïs Nin, qui vient de s'éteindre à 73 ans, considérée par Kate Millet comme la première femme de lettres de la littérature contemporaine américaine.
Jodie Foster est à l'affiche dans La petite fille au bout du chemin de Nicolas Gessner. A 14 ans, elle en totalise déjà 11 de carrière. Rien d'autre n'interresse Jodie que le cinéma : Lorsqu'elle ne tourne pas elle passe sa vie dans les salles de cinéma consacrant le minimum nécessaire à ses études au lycée français de Los Angeles.
ELLE célèbre les 30 ans du New-Look lancé par Christian Dior. Avec une stupéfiante photo, prise rue Lepic en 1947, d'une jeune femme se faisant lacérer sa robe par des ménagères en furie. Aux Etats-Unis, on manifeste pour la jupe courte précise la légende de la petite photo à gauche.
D'autres photos présentent notamment Christian Dior racourcissant les jupes en 1953 et une couv' de ELLE de septembre 47 présentant un tailleur Balmain. Sur quatre pages, Françoise Gilles raconte minute par minute le déroulé d'un défilé qui a tout changé.
Côté mode, ELLE propose une sélection de ce que seront les bons achats du printemps tout proche. avec des pochettes à bandoulière signées Sonia Rykiel (120 F et 190 F, soit 55,20 et 87,40 € pour un ELLE à 2,30 €) et des sandales compensées de chez Hush Puppies (115 F). Pour ce mois charnière entre l'été et l'hiver, le Bon Magique est une robe tee-shirt en bouclette de coton, incrustation et doublure, col en toile, coloris melon ou ficelle, pour 175 F.
Outsider avec lequel il faut compter : le lin. A gauche un trench Christian Aujard (750 F), une robe-Sarrau Anne-Marie Beretta (640 F), un chapeau Issey Miyaké et des chaussures Sacha. A droite, un manteau-chemise en lin et rayonne et son pantalon à pinces (Issey Miyaké, 750 et 375 F), le polo est signé Chantal Thomass pour Ter et Bantine, les sandales plates sont de Stéphane Kélian.
Toujours en lin, un over-coat de J.-C. de Castelbajac (240 F), un pantalon en lin souple écru large du haut - tire-bouchon danes le bas (Anne-Marie Beretta, 310 F) et des boots en cuir naturel (Nyma).
Côté cinéma, deux envoyées spéciales à Rome, Loly clerc et Brigitte Lacombe, racontent le tournage de Casanova de Fellini. La silhouette du cinéaste se détache en contrejour sur fond de décor de prison. Donald Sutherland est transformé en vieillard en trois heures trente de maquillage. Tout du menton aux cheveux est faux, sauf le regard.
Rino Carboni est, avec une équipe de quinze personnes, responsable des maquillages et des coiffures sur les fims de Fellini : La beauté se standardise de plus en plus selon certains stéréotypes. Certaines femmes se croient laides et se détruisent en mofifiant leur visage selon ces règles uniformes. Or, la beauté est la mise en valeur de détails particuliers à chacun, y compris les traces que laissent la vie. La beauté c'est l'affirmation d'une personnalité. C'est ce que j'ai tenté de faire avec les femmes de Casanova. A rapprocher du ELLE spécial rajeunir de la semaine dernière.
En fin de journal, les Idées ELLE proposent un festival de broches à base entre autres de sauterelles pour la pêche et de couverts de dînette. Sans oublier le tapis circuit à réaliser dand de vieux jeans et les houpettes rétro à recycler en objets de déco.
Côté recyclage, ELLE propose de se confectionner un manteau léger et "confortissime" dans une couverture en acrylique de la Samaritaine (80 F).
Vivement lundi prochain !
12:10 Publié dans Ah, c'est ELLE... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (23) | del.icio.us | Facebook
samedi, 09 février 2008
T'as tes derbys ?
Depuis le début de la saison je me posais la question. Allais-je céder au derby ? Ou aux richelieux ? Ou aux deux ?
Dans mon esprit, c'était simple. Le derby était d'inspiration masculine et plat, à bout fleuri de préférence. Le richelieu était à talon.
Oui, sauf que non. Pour en avoir le coeur net, je me suis référée à mon bouquin de Colin McDowell, Haute Pointure, Histoires de Chaussures, préfacé par Philippe Noiret, grand amateur de souliers sur mesures. D'où il ressort que le richelieu est un soulier lacé dont l'empeigne est cousue aux quartiers maintenus par les lacets. Dans le derby, l'empeigne se prolonge sous les quartiers pour former une languette par-dessus laquelle on noue les lacets. Il faut encore noter qu'une variation sur ces deux thèmes, que les Anglais appelent brogue, est un modèle travaillé et perforé au point de rencobtre de l'empeigne et des quartiers, et ailleurs par souci de décoration.
Toutes ces subtilités ne seraient donc en fin de compte pas une question de talon... Selon le schéma tiré de Haute Pointure, en haut vient le richelieu (que les Anglais appellent Oxford), au milieu le derby et en bas le brogue. Quant à comprendre pourquoi le nom de derby, tout comme sur le pourquoi de l'appellation richelieu, j'ai fait chou blanc.
Dès l'automne, la version Paul Smith de ce que je croyais être des derbys était pour moi des plus tentantes. Mais trop chère pour envisager de satisfaire une envie que je craignais éphémère. Puis, ensuite, pas assez soldée. Le derby j'avais oublié, le richelieu j'avais enterré.
Jusqu'à ce que surgissent les dernières démarques. Et ce que je croyais donc être des derbys à bout fleuri, soldés à moins 65 % sur le site de la Redoute, qui, je l'ai constaté après les avoir déballés, seraient en fait des richelieux. Mais perforés : donc plutôt brogues.
Sur le site de la Redoute, ils sont appelés, je me demande bien pourquoi, des mocassins...
15:20 Publié dans Petit précis de vocabulaire de la mode | Lien permanent | Commentaires (24) | del.icio.us | Facebook
vendredi, 08 février 2008
Il suffit de passer le Rhin, part II
Le ELLE France s'étant montré, ces dernières semaines, décevant au-delà de toute (dés)espérance, j'ai profité de mon passage Outre-Rhin pour faire l'aquisistion du ELLE allemand. Avec un sourire en coin. Acheter un ELLE allemand... Jamais pareille pulsion d'achat ne s'était jusqu'ici emparée de moi. Le numéro de février est un numéro de lancement de collections, accompagné d'un supplément cahier de tendances, à l'image de notre Vogue ou de notre Officiel. Pour ce qui est de son positionnement, le ELLE allemand me semble pourtant s'apparenter davantage à une sorte de Marie Claire.
Les pages Trends rappellent vaguement le ELLE France, la formule étant cependant, par rapport à d'autre titres, interchangeable et interchangée. Et, au passage, un peu de pub pour le ELLE Shangaï...
Un dossier de six pages analyse les liaisons qu'entretiennent les créateurs de mode
avec les arts plastiques.
Bien que je puisse être considérée comme germaniste pour avoir suivi pas moins de sept ans de cours d'allemand, mon niveau est pitoyable. Bam Lisa m'a donc aidée à voir plus clair dans cette somme hostile, linguistiquement parlant. Cela n'empêche, au premier feuilletage, j'avais compris que ça causait pas mal mode, dans le ELLE allemand. Avec, sinon des papiers de fond, au moins des compte-rendus d'entrevues avec des gens de mode, par exemple la chasseuse de tête Floriane de Saint-Pierre ou Frida Giannini, recrutée par Gucci, et dont la collection été est rock'n'roll chic.
Plus que des gens de mode, on trouve même dans le ELLE allemand des femmes de mode, au sens de celles qui la créent, plus que celles qui la portent. Le boss porte la jupe, titre une double page sur laquelle on retrouve notamment Martine Sitbon.
Une page est consacrée à la créatrice Barbara Granetzny, qui présente sa ligne de cachemires BI Private, qui compte près de 100 modèles déclinés dans 50 coloris. Sans oublier BI Cosy, pour les bébés.
Du dossier sexe et mode, il ressort que 80 % des hommes apprécient une femme qui vit en harmonie avec ses formes. ET 29 % considèrent que de jolies jambes sur de hauts talon sont pur érotisme. Le ELLE français n'aurait pas mieux dit.
Il y a donc des hommes aussi, dans ce ELLE. Trois d'entre eux donnent leur avis sur les tendances de la saison. Ils se nomment Kuno Nensel, Stefan Skiera et Alexander Bartl et j'avoue humblement que j'ignore qui ils sont, d'ailleurs l'article ne le précise pas. Pour ce que j'en comprends, il disent oui aux fleurs mais sans excès, ils sont fans du look fifties et les épaules surdimensionnées leur donnent envie de fuir.
Sur la question des femmes qui prendraient l'initiative du flirt, ELLE nous fait le coup du pour et contre avec Alexander et Stefan. Pas de réponse de Normand autorisée, sans doute, et du coup, on a perdu Kuno en route.
Côté people, trois pages sont consacrées à l'actrice Helen Mirren, 62 ans, actuellement dans la course aux Oscars.
Côté rubrique beauté, un effet wow : le cil se porte specraculaire.
Et un petit tour dans les coulisses des défilés. Backstage, comme on dit chez nous...
Les séries mode me semblent un peu froides
à l'exception de Flower Power, pour les vêtements
mais peut-être aussi pour le décor de la prise de vue...
Sarah Hilderbrand fait l'apologie d'un shopping qui permettrait de révéler sa personnalité véritable, à la manière d'une thérapie.
Côté accessoires, comme dans le ELLE France, les sacs se rangent aussi par couleurs, mais cette fois tous sur la même page.
2008 est l'année des 20 ans de l'édition allemande de ELLE. Une petite rétro en photos célèbre deux décennies de style.
Rien de révolutionnaire, dans le ELLE allemand, mais un contenu mode. A rapprocher de notre ELLE sexagénaire à bout de souffle ?
00:45 Publié dans Fashionneries | Lien permanent | Commentaires (19) | del.icio.us | Facebook