jeudi, 07 février 2008
Juste pour l'hygiène
Les femmes en âge de procréer, voilà qui représente un joli marché. A me plonger dans les vieux ELLE, je me suis aperçue que les pubs pour serviettes hygiéniques et autres tampons ont accompagné l'histoire du magazine, au départ planquées dans les coins en fin de déroulé puis ensuite en pleine page.
Dans les années 60, on commence enfin - et seulement ! - à se débarrasser des serviettes à laver. La dame de Kotex s'en réjouit, avec sa serviette jetable parfaite, dans une pub parue en avril 1962. En mai 1965, Tampax fait encore plus fort et vante son pur coton chirurgical.
On ne sait pas si le coton d'Obé est chirurgical, mais ce qui est sûr, c'est qu'il est pourvu de rainures. Et en mai 1965, toujours, un long paragraphe indique, à grand renfort d'explications techniques, comme c'est plus malin, les rainures. Pour achever de s'en convaincre, prière de renvoyer le bon à découper.
A l'aube des 70's, on n'a pas encore généralisé l'adhésif. Lilia est pourvue de deux boucles qui s'adaptent à tous système de fixation... Et en est très fière, en plus... Elle aussi, propose un coupon d'essai.
En mai 1974, Freedom délaisse le regard suggestif qui surjoue le bonheur et met en avant le silhouette en contrejour d'une femme nue. Freedom parle de liberté... et revendique son adhésif.
Toujours en 1974, Nett rétorque avec un dessin qui m'évoque, je ne sais pourquoi, Dominique Lavanant, pour revendiquer la fin des complications afin de mieux tordre le cou aux idées reçues.
A la même époque, Juvénia entend occuper le terrain avec une photo nettement plus ciblée et une image de produits copiée sur le principe de la maison des... ours dans Boucle d'Or.
En 74, Stayfrie veut faire savoir qu'elle est mini, elle occupe donc peu de place dans la page.
Près de 20 ans après, en septembre 1992, Vania en sera encore à jargonner sur une page entière...
00:10 Publié dans De la pub, mais... vintage ! | Lien permanent | Commentaires (22) | del.icio.us | Facebook
mercredi, 06 février 2008
Il suffit de passer le Rhin, part I
Dans ma ville que j'aime pas, il y a beaucoup de choses que je ne fais pas.
Je ne peux guère y acheter de cheaperies des meilleures enseignes étrangères, qui y brillent par leur absence. Je ne peux guère y acheter de pièces vintage, je n'ai à ma disposition que deux-trois dépôts-ventes dont l'assortiment relève d'un rayon de chez Pimkie d'il y a cinq ans.
Pour les enseignes espagnole ou suédoise il y a la ville voisine. Pour une pièce de style vintage, il faut passer la frontière allemande. En territoire germanique, un certain goût de l'alternatif a fait fleurir les friperies. J'y ai déjà fait quelques trouvailles.
Je suis très fière de la dernière en date : un petit perfecto en peau.
Il est certes un peu froissé. Il est certes un peu fatigué.
Mais j'aime ses manches aux détails soignés.
J'aime sa peau non doublée, si souple, et le mystère de sa provenance, aucune étiquette n'y étant plus attachée.
Il m'aura fallu l'acheter pour réaliser
que je dispose de pas moins de trois blouses dans tes tons jaune et marron.
Toutes assortis au collier de pastilles de verre ramassé chez Caroll (où je n'achète jamais rien d'autre que des accessoires en fin de soldes) à moins 70 %.
L'addition n'est donc pas bien lourde. Au fait, j'ai oublié de préciser le prix du perfecto : 19 euros !
00:05 Publié dans Fashionneries | Lien permanent | Commentaires (34) | del.icio.us | Facebook
mardi, 05 février 2008
Meilleur usage politique du collage
J'ai dû croire que j'allais la jouer discrète ?
Je n'ai même pas dit que Bam-Lisa et moi avions participé au concours de collages de Lavieenrouge. Je n'ai même pas dit que pour une fois, Bam-Lisa n'a pas remporté le concours. Je n'ai même pas dit que Françoise Ha Van l'a gagné et que son collage est magnifique - pour l'admirer c'est par là. Je n'ai même pas dit que Mariga(z) a participé aussi et que que sa Marianne Faithfull est très réussie - qu'on en juge par ici. Je n'ai même pas dit que le premier prix remportait un collage de la maîtresse des lieux réalisé à partir de l'oeuvre d'Edouard Boyer, Meilleur Usage Politique du Sexe - c'est à voir de nouveau par ici - et que j'étais fort marrie de ne pas avoir gagné non plus.
Je n'ai même pas dit que j'étais pourtant passée tout près, parce que j'ai eu la seconde place grace à Louise Brooks et au tableau les Trois Ages de la Femme de Gustav Klimt - à afficher d'un clic de souris.
Voilà, cette fois, je l'ai dit.
23:20 Publié dans De quoi être fière | Lien permanent | Commentaires (3) | del.icio.us | Facebook
Rajeunir, ou ne pas vieillir ?
Ca s'annonçait mal.
On le savait depuis la semaine dernière, le ELLE de la semaine serait un Spécial rajeunir.
Sur la couv', une bonne surprise, Inès. Surtout, Inès avec des pattes d'oies intactes. Pas sur-botoxée, pas sur-photoshopée.
Une fois le ELLE ouvert, dès les premières pages, encore une vieille !
Enfin, une vieille comme moi, la Pietragalla, qui est toujours danseuse étoile, nous précise-t-on. Et qui danse la folie de Sade.
Avant d'atteindre le coeur du sujet, la page sur les chaussons chinois me fait bien plaisir. J'ai été jadis une grande adepte du confort du chausson chinois. D'ailleurs, il m'en reste, remisés en attendant qu'il reviennent, de cuir velours noir, tout neufs. Je vais pouvoir les ressortir !
Sinon, il y a le blouson sporty. J'ai pas d'avis. Le blouson sporty, je dis pas oui, je dis pas non, comme j'en suis encore à mettre de vrais manteaux, on verra plus tard.
Il y a aussi le retour de la basket (et je note que l'amateur d'almanach Vermot n'a encore pas pris de vacances cette semaine). Etait-elle vraiment partie ? Certes, voilà un moment que j'en arbore peu. Mais je n'ai jamais cessé d'avoir au moins une paire de Converse à portée de main. Celles que je guette, actuellement, sont en cuir argent...
Cette fois Fonelle a même réussi à m'arracher un sourire, et c'était pas gagné ces derniers temps : Faites semblant de tout. J'adhère. Sauf qu'il n'y a pas faites semblant d'être jeune.
Et puis voici donc ce fameux dossier Rajeunir, avec en premier lieu Inès, 50 ans et plus belle que jamais. J'ai pas 50 ans, grands dieux, non ! Mais j'en ai plus de 40... alors je lis ce qu'elle raconte Inès. Je lis et je me marre. Parce que je me rends compte que je fais ou que je pense déjà à peu près tout pareil qu'elle... Notamment tout ça :
Jamais de savon sur le visage et une bonne crème, hors de question d'avoir un truc moche, trop prétentieux et trop compliqué pour me faire belle.
Un maquillage qui fait prendre 20 ans ? Tu commences par te coller trop de fond de teint et, en plus, un fond de teint soleil, trop foncé. Puis tu te maquilles à fond les yeux. Et ensuite, non contente d'avoir déjà fait tout ça, tu ajoutes un trait de contour des lèvres plus un rouge à lèvres un peu nacré vieil orange-bordeaux et, là, normalement, tu t'es bien ratée, y a pas de problème !
La chirurgie esthétique ? Je ne fais pas attention à mes rides, je m'éloigne du miroir, c'est tout. Quant au Botox, par exemple, j'y penserai le jour où j'admirerai le résultat. Pour le moment, je trouve ça toujours raté.
Conseil shopping pour une femme de 50 ans ? Filer directement au rayon jeunes quand on est chez Zara ou chez Mango. Rien n'est pire quez de se ranger comme ça sagement, dans sa catégorie. Au nom de quoi ?
Choisir dans une boutique ? J'ai tendance à vouloir ce que porte la vendeuse. Par excemple, chez Isabel Marant, si Judith, une des vendeuses, le porte, ça veut dire qu'elle sait que c'est confortable et que ça va avec tout. Et ça veut dire que j'ai encore lapulsion de m'identifier à des personnes jeunes et je trouve ça joyeux.
Un truc cinglé dans les placards ? J'ai deux portants cinglés, l'un avec "les fringues affreuses que j'ai quand même envie de garder" et un autre avec "les fringues sublimes qui ne sont pas du tout moi, que j'ai quand même envie de garder". Et je trouve que ce rapport aux vêtements est sain, vivant, c'est ce qui fait que, je l'espère, je ne suis pas une mémé dans l'âme. Le jour où je n'aurai plus ça, je pourrai me faire du souci.
Avoir un style à soi ? Ca fait déjà vieille schnock. Un style, on est enfermé dedans. (...) Je vis la mode de manière beaucoup plus pimpante que ça. Il faut sortir de ses codes, prendre des risques, même si, finalement, on revient à son style.
Que voir de soi dans le miroir quand on a plus 20 ans ? A 20 ans je scrutais mon visage dans le miroir grossissant. Maintenant, c'est fini. Je regarde surtout si j'ai une bonne allure, si l'ensemble est un peu rock. C'est important d'être un peu rock.
Rester mince ? Je ne crois pas que la beauté soit liée à la minceur. Elle est peut-être liée, chez certaines femmes, au sentiment d'être rassurées si elles perdent deux ou trois kilos, ça oui. Ce qui est très différent du fait d'être mince. J'ai mes flips, comme toutes les femmes : une fois, dans un musée, j'ai vu une vieille femme très efflanquée peinte par Egon Schiele, c'était comme un présage de ce que j'allais devenir. Personne n'échappe à ses frousses. Il faut être très fataliste.
Un sport ? A part la course au pantalon slim qu'on a vu sur quelqu'un et dont on rêve, je ne vois pas. Je ne nage pas, je ne fais pas de gym. C'est mal, je devrais.
Vieillir au mieux ? Accepter qu'il y ait des jours sans. Et se souvenir qu'on en avait aussi à 20 ans. Et bien profiter des jours avec !
Après le bon sens d'Inès, le dossier (très épais) sur les techniques et innovations pour être plus frâiche, plus ferme, plus lisse m'est un peu tombé des mains. Tout ce jargon, ces techniques plus ou moins barbares, ces moyens financiers conséquents pour quoi, au juste ? S'agit-il de tenter de rajeunir ou de tenter d'arrêter de vieillir ? Sans l'avoir cherché, ELLE est raccord avec le Libé de ce lundi, dans lequel Luc Le Vaillant balance au sujet de Carla Bruni qu'elle est encore belle. Ça fait un peu goujat dit comme ça, mais pourquoi se gêner avec ces exhibos pathologiques ? Les photos de plage égyptienne témoignent que l’irréparable outrage attendra. Au XXIe siècle, la femme de 30 ans balzacienne en aura bientôt 50, quand il lui faudra verser sur le bas-côté du renoncement. Avec ou sans brumisateur chirurgical, la Bruni peut toujours s’interroger avec gourmandise sur le pourquoi de ses faveurs.
La femme de 30 ans balzacienne est certes bien loin et ce n'est heureusement pas qu'une histoire de Botox.
ELLE s'est bien sûr amusé au petit de jeu de la star débusquée. Sans prendre de risque. Aucune n'est française... Et ce ne sont que suppositions, sur ce qu'elles auraient fait ou non.
La double page signée Alix Girod de L'Ain, avec ses portraits types, achève de me renvoyer définitivement au rayon jeunes de Zara, à rêver de baskets argent. A chacun(e) ses névroses... Il y a la bébé Botox de 35 ans qui a fait croire à sa famille qu'il lui fallait un manteau pour avoir les moyens de ses injections, la pro de 45 ans qui vient tous les six mois se faire traiter la glabelle (?! sans déconner ?) ou les détendues de l'injection qui viennent à trois en pouffant comme des collégiennes... Toutes accros ?
ELLE enfonce le clou avec encore un titre d'anthologie Etes-vous Botox-ico ? Comme quoi quand on commence on ne saurait plus s'arrêter, et encore, en France on commence tard, contrairement aux Etats-Unis où l'engrenage se met en place dès 30 ans.
A part ça, ELLE nous refait le coup du style et de l'âge qui va (ou pas) avec.
Moi, je note juste un truc, c'est qu'à trois reprises, des chignonnées trop strictes (dont Sarah Jessica Parker) se prennent dix ans dans la face. Je vais le garder, mon long nonchalant.
Une fois venue à bout, en tournant vite les pages, de toutes ces histoires d'esthétique, restent les accessoires rangés par couleurs, et là, je dois bien reconnaître que je prête plus attention au dripping et aux coulures de peinture qu'aux accessoires eux-mêmes.
Quand arrive le tortillard pour le Mexique, je me vois déjà dedans.
Et si les voyages conservaient la jeunesse ?
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